Sujet :

Les années perdues de Jésus

Atil
   Posté le 26-03-2010 à 13:38:21   

L'Évangile de Luc 2, 41-52 rapporte la scène où Jésus rencontre les docteurs dans le Temple. Il a alors 12 ans (époque de sa Bar-Mitzva / Profession de foi).
Luc 3.23 raconte ensuite le début du ministère de Jésus, sa vie publique. Il a alors environ 30 ans.
Mais qu'a donc fait Jésus dans l'intervalle ? La Bible ne le dit pas.
On appelle cet intervalle vide, entre 12 et 30 ans, les "années perdues de Jésus" ou les "années inconnues de jésus".

Certains textes, cependant, pourraient nous apprendre ce qu'il s'est passé dans ce laps de temps...

Nicolas Notovitch, un juif russe converti à l'orthodoxie grecque et correspondant de guerre, a visité l'Inde en 1887 et prétend avoir découvert deux vieux manuscrits inédits dans le monastère d'Hemis, à 25 miles de Leh, la capitale du Ladakh (il s'y était rendu pour se soigner d'un jambe cassée). Ces manuscrits contenaient un évangile encore inconnu. Selon le lama principal de ce monastère, le texte original était en langue palie, et il était conservé à Lhassa, capitale du Thibet. Le monastère n'en possédait qu'une traduction en thibétain.
Grace à un interprète, Notovitch put se faire traduire les manuscrits. L'évangile était en plusieurs morceaux, mêlés avec d'autres textes sans aucun rapport, mais il put rassembler les fragments dans un ordre chronologique cohérent afin de reconstituer le livre primitif et le rapporter en Occident. où il le publie en 1894 (sous le nom de "La vie inconnue du Christ.").
Ce texte décrivait la vie d'ISSA, c'est à dire de Jésus,. A 13 ans celui-ci serait parti en Inde où il aurait étudié les écritures sacrées pendant six ans à Jaggernaut, Bénarés et d'autres villes de l'Orissa. Chassé par les Brahmanes qu'il avait critiqué, il serait parti au Népal où il restera six ans avant de revenir en Judée en passant par la Perse.
Ase
   Posté le 26-03-2010 à 15:48:41   

Il semblerait que Notovitch ai plagié deux auteurs : L. Jacolliot et F. J. M. Laouenan. Mais je n'arrive pas à trouver les références de leurs travaux.

Il semblerait que Notovitch ait lui-même reconnu que ces deux manuscrits n'existaient pas, selon Levi Geir Eidhamar (dans "Rajneesh's understanding of Jésus" Update : A Quarterly Journal of New Religious Movements, 9, No.2 (June 1985), p.23). Mais de même je n'arrive pas à trouver son travail.

Néanmoins, j'ai toujours été frappé par la ressemblance entre certaines phrases de Jésus et celles des Védas. Ou encore entre plusieurs paroles de Bouddha et celles de Jésus.

Alors est-ce que à cette époque des idées des Védas étaient véhiculés en Judée ?

Et quel était la part de l'influence du bouddhisme et du Sanatan Dharma dans la secte des Esséniens ?
Atil
   Posté le 26-03-2010 à 20:13:19   

En 1894, le grand Orientaliste Max Muller de l'Université d'Oxford a fait remarquer que si ce texte avait vraiment existé, alors il aurait forcément été inclus dans le Kandjur et le Tandjur, qui sont des ouvrages dans lesquels la totalité de la littérature tibétaine a été cataloguée.
Il a fait également remarquer que la composition du livre selon Notovitch est bien peu vraisemblable : Selon ce dernier le texte aurait été écrit par des commercants indous qui auraient connu Jésus en Inde, puis qui, par hasard, auraient assisté à sa crucifixion alors qu'ils étaient en voyage de commerce en Palestine. Cela aurait été un grand hasard qu'ils se trouvent à cet endroit exactement au bon moment !
Mais surtout, Muller publia la lettre d'une Anglaise qui s'était rendue au monastère d'Hémis. Le lama supérieur lui aurait affirmé que : "Il n'y avait pas un seul mot de vrai dans toute cette histoire. Depuis cinquante ans au moins, aucun Russe n'y était jamais venu, personne ne s'y était jamais fait soigner une jambe cassée et on n'y avait connaissance d'aucune vie du Christ ."

On remarquera également que l'aventure que s'attribue Notovitch est copiée sur un livre de la Théosophe Helena Blavatsky : "Isis dévoilée" (1877). la aussi on parle d'un explorateur qui se casse une jambe en Grèce et qui est transporté pour se soigner sur le mont Athos où il découvrira un vieux texte de Celse parlant deJésus parcourant le monde.

En Juin 1896, J. Archibald Douglas, professeur à l'université gouvernementale d'Agra, en Inde, a écrit un livre où il relate son enquète personnelle dans le monastère d'Hemis. Il y avait interrogé le Lama en chef et celui-ci lui avait certifé que jamais Notovitch (ni aucun autre Européen) n'était venu dans son monastère en 1887. A propos du manuscrit, le Lama avait affirmé : "Je n'ai jamais entendu parler d'un manuscrit qui mentionne le nom d'ISSA, et c'est ma croyance ferme et honnête qu'aucun livre de ce type n'existe ici. Je me suis enquis auprés de nos principaux Lamas, dans d'autres monastères du Thibet, et ils ne sont au courant d'aucun livre ou manuscrit qui mentionne le nom d'ISSA."
Quand le livre édité par Notovitch a été lu au Lama, il a dit : "Ce sont des mensonges, des mensonges, rien que des mensonges ! " (document signé à l'appui).
nat
   Posté le 26-03-2010 à 22:37:38   

Pour ma part, on m'a appris que pendant ce temps, effectivement inexpliqué, Jésus, avait voyagé, voyagé, étudié puis étudié et enfin, appris à être ce qu'il est?
nat
   Posté le 26-03-2010 à 22:38:28   

Mais je dois dire que c'est plus oral qu'écrit comme apprentissage.

Donc pas de citation ni de preuve.
Atil
   Posté le 27-03-2010 à 08:42:43   

"On t'a appris" ?
Ase
   Posté le 27-03-2010 à 08:44:28   

Il y a un passage des évangiles intéressant, le passage de Marc 6:2-3 où des juifs se posent la question de savoir si ce Jésus est bien le fils du charpentier car ils sont étonnés de ce nouveau style d'enseignement et des prodiges qu'il fait.

1. Il sort de là et vient dans sa patrie, ses adeptes le suivent.
2. Arrive le shabat; il commence à enseigner dans la synagogue.
Beaucoup l’entendent, sont frappés, et disent : « D’où, cela ? À celui-là ! Quelle sagesse ! Elle lui est donnée ? À lui ! Et ces fameux prodiges qui se font par ses mains !
3. Celui-là, n’est-ce pas le charpentier, le fils de Miriâm ? Le frère de Ia‘acob, de Iosséi, de Iehouda, de Shim‘ôn ? Et ses soeurs, ne sont-elles pas ici avec nous ? » Ils trébuchent sur lui.
4. Iéshoua‘ leur dit: « Un inspiré n’est sans gloire que dans sa patrie, parmi ses proches, et dans sa maison. »
5. Il ne peut exercer là aucun prodige, sauf pour quelques invalides:
il leur impose les mains et les guérit.
6. Il s’étonne à cause de leur non-adhérence. Il circule dans les villages des environs. Là, il enseigne.


Ce passage semble indiquer que les juifs de cette époque n'ont jamais entendu Jésus/Ieshoua s'exprimer ainsi, du moins de cette manière avant.
Ils sont très étonnés, d'après la question du verset 3, qu'un simple fils de charpentier puisse parler ainsi. Ou bien cet étonnement provient de sa manière de parler qui demande d'avoir effectuer des études auprès d'érudits, ou bien ils ne le reconnaissent pas car il a été longuement absent.

Ils sont également étonnés de cette capacité qu'il à de guérir par imposition des mains. Où A-t-il pu apprendre cela ?
Atil
   Posté le 27-03-2010 à 08:53:15   

A noter que, justement, "fils de charpentier" pouvait signifier, à cette époque, "fils d'érudit".
Donc logiquement ils ne devraient pas s'étonner.
Ase
   Posté le 27-03-2010 à 09:08:36   

Mais dans quel sens est a prendre le mot érudition à cette époque ?
Car j'avais lu une fois que le terme de charpentier de l'époque renvoyait ou bien à l'équivalent moderne d'un industriel du textile/bois, ce qui impliquerait que Jésus était un fils à papa, ce qui ne serait pas si étonnant, et donc "fils d'érudit" pourrait renvoyer à une érudition d'homme de commerce.
Ou bien "fils d'érudit" renvoi à l'érudition des Écritures de la Torah, donc à une érudition théologique rabbinique.
Peut-être les deux ?

Dans ce cas si Jésus était fils d'un érudit et lui-même un érudit. Pourquoi s'en étonnent-ils ? Alors peut-être que son érudition était différente du courant officiel enseigné au Temple ou alors cela signifie que Jésus à en effet était longuement absent et qu'il a pu apprendre via divers courants comme les Esséniens et les Naziréens ou encore via divers pélerins orientaux (le bouddhisme et le Sanatan Dharma).
Ase
   Posté le 27-03-2010 à 11:20:32   

On peut également noter que l''expression d'étonnement de Marc fait intervenir les frères et soeurs de Jésus. Ses frères et soeurs ne sortent pas du commun des mortels, ils sont connus des habitants, ils n'ont rien d'extraordinaire qui puisse les distinguer. Jésus se distingue nettement de ceux-ci lorsqu'il commence à enseigner.

Alors on peut se demander qu'a-t-on dans la Bible qui nous donne des éléments de son enfance ?

En lisant les évangiles, on peut supposer qu'avant sa Bar-Mitzva (avant ses 12 ans), Jésus se manifestait contre les doctrines des pharisiens, les dogmes juifs, constatant les erreurs de la religion juive, celles de ses parents et manifestant une franchise juvénile commune à tout gamins.
Jésus gamin devait être un enfant assez doué, qui s'emportait émotivement, et dont les connaissances et sa sagesse s'accrurent au fur et à mesure qu'il grandissait. Qui succombait, comme n'importe quel autre gamin de son âge, à ses désirs, ses envies, son ego, ses faiblesses.

Donc si les gens sont étonnés quand ils le retrouvent vers 29 ans, c'est surement qu'il s'est démarqué nettement de ce qu'ils avaient connus quand il était jeune enfant, un enfant de ce qu'il y a de plus commun avec des joies et des peurs, des désirs et des répulsions.
Atil
   Posté le 27-03-2010 à 11:52:20   

Ca laisse entendre qu'ils ne l'ont plus vu pendant un certain temps.
Sinon ils l'auraient vu changer peu à peu.
nat
   Posté le 27-03-2010 à 15:37:30   

Le père de Jésus était Rabin... et charpentier et vivait retiré.

Pour le "on m'a dit", c'est mes ancètres, ma culture, mon passé, d'où je suis issue.
Atil
   Posté le 28-03-2010 à 10:22:28   

"On t'a dit" également que le père de Jésus était rabbin ?
Ase
   Posté le 28-03-2010 à 13:04:59   

Petit rappel intéressant :
Ce sujet avait été abordé en 2005 sur ce forum ici, pour ceux qui veulent des précisions : Jésus en Inde ?
Atil
   Posté le 28-03-2010 à 13:27:03   

Mais cette fois-ci on parle surtout de Jésus en Inde dans son enfance, et non plus de Jésus en Inde dans sa vieillesse. Ce sont deux histoires différentes.