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 Doriens issus de la Civilisationd es Champs d'Urne

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Atil
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   Posté le 06-01-2007 à 17:23:05   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

A l'époque mycénienne les Doriens vivaient encore dans le nord.

Certains textes les situent alors en Doride, vers le sud de la Thessalie :

Entre les Locriens occidentaux qui confinent aux Aetoliens et les Epicnémidiens qui touchent aux Enianes de (l'Oeta) habitent les Doriens, j'entends les Doriens de cette tétrapole qui passe pour avoir été le berceau de toute la nation dorienne, et qui se composait des villes d'Erinée, de Boeum, de Pinde et de Cytinium. Pinde est située au-dessus d'Erinée sur les bords d'une rivière de même nom qui tombe dans le Céphise à une assez petite distance de Lilée. Dans certains auteurs, cette même ville est appelée Acyphas. L'un des rois doriens, Aegimius, qui, après avoir été chassé de ses Etats, y avait été ramené, dit-on, par Hercule, voulut, en apprenant que celui-ci était mort sur le mont Oeta, témoigner sa reconnaissance aux mânes du héros : il adopta Hyllus, l'aîné des fils d'Hercule, qui lui succéda et transmit le trône à sa propre postérité. Les Héraclides, on le sait, venaient de la Doride, quand ils effectuèrent leur rentrée dans le Péloponnèse.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)

Mais un autre passage situe plutôt le royaume dorien dans l'ouest de la Thessalie :

[i]... Homère revient sur ses pas pour reprendre de la Haute-Thessalie. Il part en effet de la Dolopie et de la région du Pinde et, suivant toute la lisière de la Phthiotide, descend jusqu'à la Thessalie inférieure. Le passage est ainsi conçu :
«Viennent les gens de Tricca et ceux de la caillouteuse Ithomé» (Il. II, 729).
Or, ces deux localités appartiennent à l'Histiaeotide. Primitivement, ce canton de la Thessalie portait, dit-on, le nom de Doride, mais quand les Perrhèbes s'en furent emparés, comme ils venaient de dévaster tout le territoire d'Histiée en Eubée et d'en arracher les habitants pour les transporter sur le continent, ils changèrent l'ancien nom de Doride contre celui d'Histiaeotide qui répondait mieux à l'importance de l'émigration histiaeenne.

(STRABON - GÉOGRAPHIE)

Après l'expulsion des Dryopes, la guerre s'alluma entre les Doriens habitant l'Hestiéotide, sujets du roi Egimius, et entre les Lapithes habitant les environs du mont Olympe, et sujets du roi Coronus, fils de Cénée.
(DIODORE)


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   Posté le 06-01-2007 à 17:23:52   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

Certains textes racontent que les 1ères tentatives d'invasions par les Doriens Héraclides ont été repoussées par les Achéens Mycéniens, et cela se passait avant la guerre de Troie :

Sous le règne d'Echémus et sous ses ordres, les Achéens remportèrent une grande victoire auprès de l'isthme de Corinthe sur Hyllus fils d'Hercule, qui à la tête d'une armée de Doriens voulait rentrer dans le Péloponnèse. Echémus (roi des Achéens de Tégée en Arcadie) provoqué par Hyllus à un combat singulier, le tua de sa main ; ainsi le rapportent plusieurs historiens, et je crois ce sentiment plus probable que celui de quelques autres, qui disent que ce fut du temps d'Oreste et sous son règne, qu'Hyllus tenta son entreprise sur le Péloponnèse : mais suivant la premiere opinion, il convient de croire aussi que Timandre fille de Tyndare, était femme d'Echémus par qui Hyllus fut tué.
Echémus eut pour successeur Agapénor fils d'Ancée, et petit-fils de Lycurgue ; il commanda les troupes Arcadiennes au siège de Troie. Après la prise d'Ilion, la même tempête qui dispersa la flotte des Grecs, jeta Agapénor et les siens sur les côtes de Chypre : contraint par la nécessité il s'établit à Paphos, et là il bâtit un temple à Vénus ; car auparavant cette déesse n'était honorée qu'à Golgos petite ville de l'île de Chypre.

(PAUSANIAS)


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   Posté le 06-01-2007 à 17:24:46   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

D'anciens textes décrivent aussi la chute de l'empire mycénien lors de l'invasion des Doriens Héraclides :

Après le retour des Héraclides, on vit Mycènes décliner rapidement. Dans le partage qui suivit la conquête du Péloponnèse et l'expulsion de ses anciens maîtres, elle échut au roi d'Argos, comme une dépendance de cette ville ; bientôt même les Argiens la détruisirent de fond en comble, si bien qu'aujourd'hui il ne reste pas trace de l'ancienne cité des Mycénéens.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)

Après le combat naval de Salamine, les Argiens, aidés des gens de Cléones et de Tégée, attaquèrent Mycènes, et, l'ayant détruite de fond en comble, se partagèrent son territoire.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)

D'autres textes décrivent le partage du Péloponnèse par les Doriens Héraclides :

Il ne sera peut-être pas hors de propos d'ajouter à ce qui précède, telle que nous la donne Ephore, la liste des différents chefs par qui furent fondés, après le retour des Héraclides, les principaux Etats du Péloponnèse. Corinthe le fut par Alétès, Sicyone par Phalcès, l'Achaïe par Tisomène, l'Elide par Oxylus, Messène par Cresphonte, Lacédémone par Eurysthène et Proclès, Argos par Téménus et Cissus, l'Attique enfin par Agaeus et Déiphonte.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)


Les Doriens Héraclides s'emparent du sud-ouest du Péloponnèse :

Ephore raconte comment Cresphonte, une fois maître de Messène, partagea le pays entre cinq villes, choisit celle de Stényclaros, à cause de sa position centrale, pour en faire sa propre résidence.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)


Les Doriens Héraclides s'emparent du sud du Péloponnèse :


Suivant Ephore, ceux des chefs Héraclides à qui la Laconie était échue, Eurysihène et Proclès, divisèrent le pays en six lots et y fondèrent un même nombre de villes.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)


Le centre du Péloponnèse parvient à échapper à la destruction (c'est pourquoi la langue achéenne s'est maintenue dans cette région et n'a pas été remplacée par le dorien) :

Sous le règne de celui-ci (Cypsélus, roi d'Arcadie) la flotte des Doriens pénétra dans le Péloponnèse, non plus par l'isthme de Corinthe, comme trois générations auparavant, mais en prenant au-dessus du promontoire de Rhion. Cypsélus en ayant appris la nouvelle, et songeant à se garantir de l'invasion, donna sa fille en mariage à Cresphonte un des fils d'Aristomaque (un des Doriens Héraclides) ; par cette alliance il se mit en état de ne rien craindre.
...
Eginète régna donc après lui, et eut pour successeur Polymestor. Ce fut en ce temps-là que les Lacédémoniens, sous la conduite de Charillus, firent pour la première fois une irruption sur les terres des Tégéates. Tout s'arma contre eux, hommes et femmes. Les Lacédémoniens (Doriens Héraclides de Lacédémone) perdirent la bataille, et leur général fut pris avec bon nombre des siens.

(PAUSANIAS)


Les Achéens Mycéniens sont refoulés chez les Ioniens par les Doriens :

Les mêmes Achéens, lors du retour des Héraclides, et quand Philonomos eut livré le pays aux Doriens, évacuèrent la Laconie et passèrent dans la partie du Péloponnèse occupée par les Ioniens, laquelle prit à cette occasion le nom d'Achaïe.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)

[/I]Ion régnait dans ce pays, lorsque les Athéniens qui étaient en guerre avec les Eleusiniens lui donnèrent le commandement de leur armée ; mais il mourut quelque temps après ; et l'on voit encore sa sépulture à Potamos bourgade de l'Attique. Ses descendants se maintinrent sur le trône jusqu'à ce qu'enfin ils furent chassés du pays, eux et leurs sujets par les Achéens, qui eux-mêmes avaient été chassés d'Argos et de Lacédémone par les Doriens.[/i]
(PAUSANIAS)

Après le retour des Héraclides, les Ioniens s'étant vu chasser de leurs foyers par les Achéens durent regagner Athènes. Alors, sous la conduite des Codrides, partit pour l'Asie la grande colonie ionienne : elle s'établit sur les côtes de la Carie et de la Lydie et y fonda douze villes, conservant ainsi le même nombre de divisions politiques qui avait été établi naguère dans le Péloponnèse.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)

De leur côté, les Achéens ... voyant le pays retombé au pouvoir des Héraclides, s'étaient rassemblés sous les ordres de Tisamène, fils d'Oreste, avaient attaqué comme nous l'avons dit, les Ioniens, et, s'étant trouvés les plus forts, les avaient expulsés hors du Péloponnèse et avaient pris possession de leurs terres, sans rien changer pourtant aux divisions établies par eux. Telle était l'énergie militaire de ces peuples, que, quoique les Héraclides, au joug desquels ils s'étaient soustraits, fussent maîtres du reste du Péloponnèse, ils tinrent seuls contre tous, cantonnés dans le petit pays qui de leur nom fut appelé désormais Achaïe.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)

Mais dans la suite les Doriens chassèrent d'Argos et de Lacédémone la postérité d'Achéüs. Après ce premier succès ils envoyèrent aux Ioniens un héraut pour leur dire qu'ils eussent à les recevoir dans leur pays, et à les recevoir à l'amiable sans qu'il fût besoin d'employer la force. Les Ioniens furent fort alarmés de ce compliment ; ils craignirent avec raison que s'ils recevaient ces Doriens déjà unis avec les Achéens, ils ne voulussent être gouvernés par leur roi Tisamène fils d'Oreste, que sa valeur et la noblesse de son sang rendaient en effet fort illustre.
Au lieu donc d'accepter la proposition, ils marchèrent contre les Achéens. Tisamène fut tué des premiers dans le combat ; cependant les Achéens eurent l'avantage et poussèrent les Ioniens jusqu'à Hélice, où ceux-ci se voyant près d'être forcés, furent obligés de capituler et eurent la liberté de se retirer où ils voudraient. ....
Quant aux Ioniens ils se réfugièrent en Attique. Les Athéniens et leur roi Mélanthus fils d'Andropompe les reçurent à bras ouverts par considération pour la mémoire d'Ion, et pour ses grands services. D'autres disent qu'il y eut aussi de la politique à cet acte de générosité, et que si les Athéniens recueillirent ces fugitifs, ce fut moins par amitié pour eux, que pour se fortifier de leur secours contre les Doriens qu'ils commençaient à appréhender.

(PAUSANIAS)

Mais après le retour des Héraclides et le partage du Péloponnèse qui intervint alors, beaucoup des anciens habitants, s'étant vu chasser par les conquérants et par les Doriens qui les accompagnaient, durent passer en Attique. Mélanthus, roi de Messène, était du nombre, et, comme il avait été vainqueur en combat singulier de Nanthus, chef des Béotiens, les Athéniens spontanément l'élurent pour leur roi. La population de l'Attique cependant s'était considérablement accrue par l'arrivée de tous ces émigrants, les Héraclides alors prirent peur, et, ... , ils envahirent l'Attique à main armée. Vaincus en bataille rangée, ils durent évacuer le reste du pays, mais ils retinrent la Mégaride, y fondèrent la ville de Mégare, et, ayant transformé les habitants, tous Ioniens jusque-là, en une population dorienne, ils firent disparaître la stèle qui séparait naguère les possessions des Ioniens de celles des Péloponnésiens.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)


Cependant aucun texte ne pale de l'arrivée ultérieure des "Grecs du nord-ouest" en Achaïe. Pourtant c'est bien leur langue qu'on parla ensuite dans le nord de la Grèce à l'époque classique.

Par contre les textes racontent comment les Étoliens (une tribu des "Grecs du nord-ouest"), alliés des Doriens, se sont emparés du nord-ouest du Péloponnèse :

Nous lisons, maintenant, dans Ephore qu'Aetolus, chassé d'Elide par Salmonée, roi des Epéens et des Pisates, passa en Aetolie, donna son nom au pays et y fonda le peu de villes qu'on y rencontre ; qu'un descendant d'Aetolus, Oxylus, grand ami de Téménus, l'un des trois chefs héraclides, lui servit de guide, ainsi qu'à ses frères, lors de leur rentrée dans le Péloponnèse, fixa entre eux les conditions du partage et leur traça le plan de conquête du territoire ennemi, que les Héraclides l'en récompensèrent en lui permettant de reprendre possession de l'Elide, patrie de ses ancêtres, qu'il alla lever à cet effet une armée en Aetolie et revint attaquer les Epéens maîtres de l'Elide.
(STRABON - GÉOGRAPHIE)


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#Atil
Atil
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   Posté le 06-01-2007 à 17:28:41   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

Pour la date d'arrivée des Doriens, j'ai cet indice :

L'année même où Carthage tomba (par Scipion), Mummius rasa Corinthe, et ca se passait neuf cent cinquante-deux ans après sa fondation par Aletes, fils d'Hippos (des Doriens Héraclides).

Il suffit donc de retrouver l'année de la chute de Carthage et de reculer de 952 ans..


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tayaqun
loin derrière pour voir devant
tayaqun
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   Posté le 08-01-2007 à 18:06:36   Voir le profil de tayaqun (Offline)   Répondre à ce message   http://homologie-historique.nuxit.net/   Envoyer un message privé à tayaqun   

Donc 202+952 = 1154!

Et de là on remonte à Troie... 3 ou 6 générations

Suit l'article de Jean Delorme sur Strabon, autant tout savoir.

    Historien et géographe grec, né à Amaseia, ville d'Asie Mineure, ancienne capitale du royaume du Pont. On ne sait de sa vie et de sa famille que ce qu'il en dit épisodiquement dans son œuvre. Ses ancêtres paraissent avoir joué un grand rôle politique, mais la conquête romaine brisa la fortune de leur lignée. Le jeune Strabon reçut cependant une éducation libérale ; il suivit les cours de plusieurs philosophes dans diverses villes d'Asie. Il fit plusieurs séjours à Rome, dont le premier l'année même de la mort de César (~ 44). Les hautes relations qu'il y acquit lui facilitèrent l'entreprise de nombreux grands voyages, tels que la remontée du Nil jusqu'à l'île de Philae (Assouan), qu'il accomplit avec le gouverneur Aelius Gallus. Il passa sans doute ses dernières années dans sa ville natale et y mourut.

    Strabon s'était senti d'abord une vocation d'historien et avait écrit quarante-sept livres de Commentaires historiques où il continuait l'œuvre de Polybe, traitant la période de ~ 146 à ~ 31 sans doute. Cet ouvrage est presque entièrement perdu. C'est en le rédigeant qu'il conçut la nécessité d'une description générale de la terre habitée, d'un point de vue non seulement scientifique, en raison des liens indissolubles entre l'histoire et la géographie, mais aussi politique, dans le dessein d'être utile aux « gens haut placés » dans leur tâche de gouvernement.

    Dans cet esprit, les dix-sept livres de la Géographie de Strabon sont divisés en deux parties très inégales. Les deux premiers livres sont consacrés à la géographie générale, que l'on ne distinguait guère, de son temps, de la cosmographie. Les suivants comportent une description régionale du monde connu au début de l'ère chrétienne, centré sur la Méditerranée, et qu'il parcourt de l'Espagne à la Libye, en commençant par les pays riverains du Nord. Les deux parties ne sont guère liées l'une à l'autre, malgré les intentions affirmées de l'auteur.

    La documentation réunie pour la seconde partie est hétérogène. Strabon a utilisé ses notes personnelles, recueilli les observations de témoins oculaires et surtout dépouillé ses devanciers, sans se borner d'ailleurs aux seuls géographes. À ses yeux, la description d'une région ne serait pas complète si elle se limitait à la nature. Elle doit aussi porter sur les caractères de sa population, sur son histoire et sur les traces qu'elle a laissées. Pour atteindre ces buts divers, les lectures de Strabon ont été extrêmement étendues et variées. Le résultat n'est pas toujours à la hauteur de ses desseins. L'ouvrage donne souvent l'impression d'une mosaïque de données, parfois contradictoires, dont l'auteur n'a pas su réaliser la synthèse, peut-être parce qu'il est mort avant d'avoir pu y mettre la dernière main. Un jugement d'ensemble portera toutefois à son crédit le trésor d'informations qu'il a rassemblées et qui se seraient perdues sans lui. Et il donne du monde que Rome venait d'unifier une image instructive et fidèle, réalisant, somme toute, son projet initial. Il est surprenant que ses contemporains semblent avoir ignoré l'œuvre du plus grand géographe de l'Antiquité, qui pourtant reflétait si bien la forme et les préoccupations de leur propre culture.



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