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Zig
Zig
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   Posté le 09-01-2008 à 17:35:33   Voir le profil de Zig (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Zig   

En rapport avec cet autre topic : https://22.alloforum.com/sujet-22-413771-1.html. Mais cette fois-ci il s'agit des changements constatés (surtout à l'oral) et non ceux recommandés en grammaire écrite.


Lorsqu'on compare le français du XIXe siècle et celui d'aujourd'hui, force est de constater qu'il existe un certain nombre de changements, même s'ils paraissent mineurs par rapport au XVIIIe siècle.

1 La phonétique

Au point de vue phonétique, nous pouvons constater dans le nord de la France une réduction, voire la quasi-disparition, des distinctions entre la voyelle [a] antérieure et brève dans patte et la voyelle postérieure et longue dans pâte , sauf au Québec et hors de France (les anciennes colonies) où cette différence se maintient. De même, nous pouvons noter une différence mineure entre la voyelle orale [un] dans brun et la nasale [in] dans brin au profit de la dernière. Il est donc possible qu'un jour on assiste à des réductions dans les autres nasales [an] dans banc et [on] dans bon .

On remarque aussi des influences notables de la graphie sur la prononciation. Par exemple, des consonnes qui n'étaient pas prononcées il y a plusieurs décennies ont tendance aujourd'hui à être prononcées: dompter [don-té], moeurs [meur], août [ou] et cassis [kasi] ont tendance à devenir [domp-té], [meurss], août [outt] et [kasiss].

2 La grammaire et la conjugaison

Nous n'indiquerons que certaines tendances, soit les plus fréquentes. Si le passé simple s'est bien maintenu dans la narration écrite, il est pratiquement disparu dans la langue orale. Des formes telles nous fûmes , nous connûmes , etc., sont perçues comme nettement exagérées. C'est encore plus évident avec l'imparfait du subjonctif dans que nous arrivassions , que vous vous reposassiez , etc., ou avec le plus-que-parfait dans que nous nous fussions reposés ou que nous eussions fini . Si les francophones acceptent d'entendre au théâtre dans Cyrano «il faudrait que je l'amputasse» (en parlant du nez de Cyrano), ils poufferaient de rire en l'entendant dans une conversation normale ou dans un discours électoral.

Tout francophone a dû travailler ferme pour apprendre les fameuses règles du participe passé. On s'attend à voir à l'écrit «les fautes qu'il a fai tes », mais à l'oral la tendance est nettement au non-accord: «les fautes qu'il a fait». Beaucoup de francophones hésitent entre l'auxiliaire avoir et être dans «je suis tombé» et «j'ai tombé», «il a tombé» et «il est tombé», etc.

Le futur se fait généralement en ajoutant - era , - ira ou - ra dans il mange / il mangera , il finit / il finira . Cependant, la langue orale a tendance à préférer le futur proche dans il va manger et il va finir ou j'vais y aller . Mais lorsque la négation est utilisée, le retour au futur normal est quasi systématique: il ne mangera pas , il ne finira pas et j'irai pas . On n'entend plus rarement il ne va pas manger , il ne va pas finir ou je n'vais pas y aller , une question d'économie de moyens. Quant à la négation elle-même, le ne ... a aussi tendance à disparaître à l'oral dans il mange pas ou il finit pas .

3 La féminisation des noms de métiers et professions

À la fin du XXe siècle, la féminisation des noms de métiers et professions a soulevé une autre controverse. Cette autre réforme a commencé à entrer dans les moeurs françaises avec la décision du ministère de l'Éducation nationale d'appeler désormais au féminin les noms de métiers et professions exercés par des femmes relevant de son autorité. Ainsi, toute femme employée dans ce même ministère, le plus important par le budget et par le nombre de personnes impliquées en France, sera appelée une inspectrice , une doyenne , une maîtresse de conférence , une professeur agrégée , une chef de service .

Le ministère français de l'Éducation nationale était alors la première administration française à appliquer concrètement une directive récente du premier ministre prescrivant la féminisation des titres. C'est l'ancien premier ministre français (Lionel Jospin) qui a semblé regretter (mars 1998) que la féminisation lancée par l'un de ses prédécesseurs, Laurent Fabius (en 1984), n'ait pu aboutir. Il avait demandé alors à une commission de terminologie et de néologie de faire «le point sur l'état de la question», notamment «à la lumière des pratiques passées et des usages en vigueur dans d'autres pays francophones». On pense surtout à la Belgique et au Québec, où cette question était déjà débattue depuis quelques années.

Or, en France, la féminisation des noms de métiers, de grades ou de fonctions s'est toujours heurtée à de fortes oppositions, notamment de la part de l'Académie française qui décide officiellement de ce qui est conforme à la langue. Au début de l'année 1998, cette noble institution fondée en 1635, avait lancé une adresse solennelle au président de la République (alors Jacques Chirac) au sujet de l'appellation Madame la Ministre , estimant que la fonction des ministres ne leur conférait pas «la capacité de modifier [...] la grammaire française et les usages de la langue». L'Académie française avait même déploré l'emploi chez les Québécois des mots une auteure , une professeure , une écrivaine et chez les Belges une sapeuse-pompière . La docte Académie a alors affirmé: «Ce n'est pas à la France de donner l'exemple de semblables déviations, et cela, chez les membres du pouvoir exécutif.» Évidemment, le français va changer, même contre l'avis de la célèbre Académie!

Cette prise de position de l'Académie française avait suscité un tollé de protestations non seulement au Québec et en Belgique, mais aussi chez les associations féminines françaises, qui l'avaient jugée rétrograde. En effet, plusieurs femmes parmi les ministres avaient répliqué qu'elles tenaient à la féminisation de leur fonction. Contrairement à l'orthographe, espérons que la féminisation des noms de métiers, de grades ou de fonctions aura plus de succès. Encore une fois, en matière de langue, la France semble se montrer frileuse, tant la tradition pèse lourdement.

Cela étant dit, en catimini, une circulaire datée du 6 mars 1998 («Circulaire du 6 mars 1998 relative à la féminisation des noms de métiers, fonction, grade ou titre» émanant du premier ministre Lionel Jospin invitait les administrations à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions: «Pour accélérer l'évolution en cours, j'ai demandé à la commission générale de terminologie et de néologie de mener une étude qui, à la lumière des pratiques passées et des usages en vigueur dans d'autres pays francophones fera le point sur l'état de la question.»

Finalement, un guide de la féminisation a été publié en 1999 et portait le titre de Femme, j'écris ton nom... Dans les faits, la féminisation de ces termes en France apparaît comme un décalque de l'approche québécoise, mais jamais l'État français ne s'en est vanté. On peut lire dans le guide ce qui suit (p. 21): «Les règles énoncées ci-dessous complètent les recommandations formulées dans la circulaire parue au Journal officiel du 11 mars 1986. Elles suivent de même, dans leur ligne générale, les propositions émanant de Suisse, du Québec et de Belgique publiées entre 1991 et 1994.»

Source : http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/HIST_FR_s9_Fr-contemporain.htm


Edité le 09-01-2008 à 17:37:36 par Zig


PizzaMan
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   Posté le 09-01-2008 à 17:43:18   Voir le profil de PizzaMan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à PizzaMan   

Justement, la féminisation des titres, n'est-ce pas un signe que toute volonté de réforme de la langue n'est rien d'autre que pur caprice de notre part ? Nous cédons la langue pour satisfaire les féministes dans ce cas-ci.

Je vois d'ailleurs que la source de ce lien, est québécoise. C'est justement là-bas que le féminisme influence davantage le système, par rapport aux autres sociétés occidentales.

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#PizzaMan
Atil
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   Posté le 09-01-2008 à 19:05:59   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

Une langue qu'on empèche d'évoluer par elle-même est une langue morte.

C'est la rue qui fait évoluer la langue, pas les accadémiciens.

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...à mon humble avis.

#Atil
PizzaMan
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   Posté le 09-01-2008 à 20:30:28   Voir le profil de PizzaMan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à PizzaMan   

Habituellement tu es le premier à critiquer le language de la rue, et celui des jeunes en particulier.

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#PizzaMan
Atil
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   Posté le 09-01-2008 à 23:09:14   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

Le langage des jeunes n'est pas la langue qui évolue.
Le vocabulaire des jeunes n'est qu'une mode passagère : de nouveaux mots et expressions apparaissent puis disparaissent au bout de quelques années.
La langue évolue à son rhytme, qui n'est pas celui des jeunes versatiles ni non plus celle des vieux fossiles qui voudraient la figer.

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...à mon humble avis.

#Atil
PizzaMan
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   Posté le 09-01-2008 à 23:11:31   Voir le profil de PizzaMan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à PizzaMan   

Le problème, c'est que les vieux fossiles imitent les jeunes maintenant.

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#PizzaMan
Zig
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   Posté le 09-01-2008 à 23:51:34   Voir le profil de Zig (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Zig   

Il est clair que le verlan, par exemple, ne laissera pas de trace dans la langue française et c'est tant mieux. C'est un frein à la compréhension, une déformation absurde. Ce n'est pas une évolution artificielle : c'est une régression.


Edité le 09-01-2008 à 23:52:05 par Zig


PizzaMan
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   Posté le 10-01-2008 à 01:03:16   Voir le profil de PizzaMan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à PizzaMan   

Je suis d'avis que le verlan pour les mots vulgaires, c'est l'idéal. Comme «teub», par-exemple. Sinon il y a l'argot qui apporte une certaine couleur, comme : putain d'enfoiré de sale métèque à la con. Ce ne serait pas marrant de laisser tomber tout ça, quand même.

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#PizzaMan
Atil
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   Posté le 10-01-2008 à 08:16:05   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

Quand on y pense bien, les jargons de banlieue ne servent qu'à raconter des conneries.
Ce ne sont que des langages dont le vocabulaire spécial sert surtout à exprimer des émotions, des histoires de culs, des magouilles diverses, et guère plus.
Essayez un peu de traduire un texte de physique ou de philosophie dans le jargon de la partie sud de la cité à Momo (pas la partie nord : le dialecte y est complètement différent).


Edité le 10-01-2008 à 18:01:57 par Atil




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...à mon humble avis.

#Atil
tayaqun
loin derrière pour voir devant
tayaqun
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   Posté le 10-01-2008 à 17:10:57   Voir le profil de tayaqun (Offline)   Répondre à ce message   http://homologie-historique.nuxit.net/   Envoyer un message privé à tayaqun   

Zig a écrit :

Il est clair que le verlan, par exemple, ne laissera pas de trace dans la langue française et c'est tant mieux. C'est un frein à la compréhension, une déformation absurde. Ce n'est pas une évolution artificielle : c'est une régression.


Il s'agit d'une langue de "société secrète" donc faite pour n'être comprise que des initiés...
Toute langue prétend à l'universalité, pas le verlan...
Atil
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   Posté le 10-01-2008 à 18:03:38   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

"Meuf" et "keuf" sont encore pas mal utilisés en dehors de ceux qui ne parlent paqs le verlan.
Mais il est probable que ces mots ne s'imposeront pas dans la francais.

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#Atil
PizzaMan
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   Posté le 10-01-2008 à 18:27:39   Voir le profil de PizzaMan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à PizzaMan   

Espèrons-le.

Putain, j'ai niqué toute la nuit. Je suis crevé...

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#PizzaMan
Atil
Atil
35319 messages postés
   Posté le 10-01-2008 à 18:42:38   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

Prostituée ! J'ai forniqué tout le nyctémère. je suis épuisé !

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#Atil
Zig
Zig
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   Posté le 11-01-2008 à 01:48:20   Voir le profil de Zig (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Zig   

nyctamère!
PizzaMan
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   Posté le 11-01-2008 à 02:38:00   Voir le profil de PizzaMan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à PizzaMan   

nycmémère

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#PizzaMan
Atil
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   Posté le 11-01-2008 à 08:18:34   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

"Nyctémère" est une exception : c'est le seul mot savant qui est passé dans le langage des jeunes des banlieues

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#Atil
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