Sujet :

Gouts et interets

Atil
   Posté le 14-04-2008 ŕ 22:30:12   

Vaut-il mieux suivre ses gouts ou ses intérets ?
PizzaMan
   Posté le 15-04-2008 ŕ 06:56:33   

Si je suis mes intérêts, je deviens un égoiste.
Si je suis mes goûts, je deviens un esclave.
Atil
   Posté le 15-04-2008 ŕ 08:44:25   

Y a-til vraiment une diférence entre suivre ses gouts et suivre ses intérets ?

Si mes gouts sont naturels et non déformés alors il me semble qu'ils servent mes intérets .
Exemple : Mes gouts me poussent à manger, hors il est de mon intéret de manger pour vivre.
PizzaMan
   Posté le 15-04-2008 ŕ 16:52:05   

Mon instinct sexuel me pousse à troncher ma copine, mais je ne la tronche pas dans le but de lui mettre un polichinelle dans le tiroir. Et pourtant, il est de notre intérêt que je la tronche, si nous souhaitons avoir un enfant.

Je suis esclave de ma pulsion sexuelle, mais cette pulsion est nécessaire pour la reproduction.
Atil
   Posté le 15-04-2008 ŕ 17:14:45   

Dans cet exemple, les gouts et l'intéret pointent vers la même chose : faire un enfant.

Sauf que les gouts sont des motivations instinctives ou émotives alors que les intérets sont concus intellectuellement. mais tous les deux existent pour nous pousser vers les mêmes buts.

Cela dit, je me méfie du concept d'intéret : comment peut-on vraiment déterminer ou est notre intéret ?
Notre intéret varie avec nos gouts.
Si j'aime la vie alors mon intéret est d'éviter tout ce qui pourrait mettre ma vie en danger.
Si je n'aime pas la vie alors mon intéret sera le contraire.
Comment trouver ce qu'est notre vrai intéret, objectivement, en dehors de l'influence des gouts ?
PizzaMan
   Posté le 15-04-2008 ŕ 17:20:20   

Et les goûts, pointent-ils vers un intérêt mutuel ?

Ou serait-ce les intérêts qui pointent vers un intérêt commun ?
Atil
   Posté le 15-04-2008 ŕ 19:15:11   

Le gout des hommes pour la sexualité pointe vers un intéret commun : perpétuer l'espèce.
L'intéret individuel demandrait plutôt de ne pas faire d'enfant, afin d'économiser du temps, de l'énergie et de l'argent.
D'autres gouts sont égoïstes et poussent les hommes à s'ffronter pour la possession des biens.
Pour les intérets, c'est la même chose : on peut aussi bien penser à son intéret personnel qu'à celui de sa famille, de son pays ou de toute la planète.
Les gouts et les intérets peuvent aussi bien être individuels que collectifs.
PizzaMan
   Posté le 15-04-2008 ŕ 20:41:26   

Alors tout revient absolument au même. Que ce soit pour nos goûts ou nos intérêts.
Atil
   Posté le 16-04-2008 ŕ 08:10:35   

Parfois nos gouts (instinctifs et émotifs) sont déréglés et s'opposent à nos intérets (rationnels).
Par exemple un homme peut être attiré par l'alcool alors qu'il sait, rationellement, que son intéret est de cesser de boire.
PizzaMan
   Posté le 16-04-2008 ŕ 12:56:20   

Mais le fait de savoir que l'alcool est nocif n'interfère pas avec son désir de boire. Il boit quand même. Donc son goût ne s'oppose pas à son intérêt.

Il est naze ton exemple.
Atil
   Posté le 16-04-2008 ŕ 13:01:11   

Son intéret est de ne pas boire.
Et son désir est de boire.
Donc il y a bien opposition entre les deux.
Et souvent, hélas, ce sont les gouts qui sont les plus forts.
PizzaMan
   Posté le 16-04-2008 ŕ 13:33:32   

Il n'y a pas d'opposition dans les FAITS.
Pourquoi t'acharnes-tu ainsi ?
Atil
   Posté le 16-04-2008 ŕ 20:24:02   

Les faits sont le résultat de la lutte entre nos désirs émotifs et nos intérets déterminés rationellement.
Il faut bien un vainqueur et un vaincu.
Usul
   Posté le 18-04-2008 ŕ 05:24:30   

...agir selon son goût c'est devenir esclave de ses passions humaines ou devenir esclave de sa culture et de sa société ?

et puis je me demande bien qui peut se vanter d'agir selon son intérêt propre... quand on parle de quelqu'un d'intéressé c'est plutôt qu'il agit contre notre intérêt à nous
Atil
   Posté le 18-04-2008 ŕ 07:59:30   

Quand on regarde le mot, INTER-ESSE signifie "être dedans".
Quand on est intéressé à quelque chose c'est qu'on plonge en plein dedans.
L'intéret c'est ce qui nous concerne égoîstement, on ne peut pas s'intéresser à ce qui concerne le bien d'autrui ( Il faudrait un autre mot pour désigner ca ).
Et quand une personne poursuit ses intérets, elle risque forcément de piétiner ceux des autres.
Usul
   Posté le 19-04-2008 ŕ 00:57:02   

Tiens c'est intéressant justement...
car "inter", c'est un préfixe emprunté au latin, formé de "in" (qui veut dire "dans", ou "en" ) et de "ter" qui sert à opposer deux parties. Inter- signifierait donc littéralement "à l'intérieur de deux", ou plus simplement "entre"...

comme interligne, interimage, espace intercostal ou interstellaire
ou interville pour pizzaman et leon zitrone

Ce que j'ai trouvé dans le robert historique pour "intérêt" :

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emprunt au latin classique interest qui signifie "il y a de la différence entre", et donc "il importe".
A la 3e personne de l'indicatif présent de interesse "être entre", "être parmi", "être présent", "assister à" et au figuré "participer à", "s'occuper de".
En latin médiéval interesse substantivé désigne un dédommagement pour la résiliation d'un contrat et l'intérêt d'une somme prétée (vers 1200).

Le nom est introduit en français avec le sens de "préjudice, tort", lié à l'idée de "ce qui importe", sens sorti d'usage depuis le 17eme siècle mais d'où provient "dommages et intérêts" (indemnité due à quelqu'un pour la réparation d'un préjudice). Intérêt désigne ensuite (vers 1445) le fait d'être concerné par quelque chose, puis ce qui importe à quelqu'un (1467). On passe ensuite à "fait de prendre part (à ce qui concerne quelqu'un)" (1580, Montaigne), qui survit dans les locutions verbales (1640, prendre, porter intérêt).

Par ailleurs, le mot désigne d'après le latin médiéval, le profit d'une somme prêtée. De cette idée de "revenu" vient l'emploi (1690) pour "argent qu'une personne a dans une affaire", d'où "avoir des intérêts (dans une affaire, etc).

Par extension, intérêt se dit de l'attention portée à ce qui est jugé important (1675, Mme de Sévigné), puis de la qualité de ce qui retient l'attention (1740) et en particulier du sentiment proche de l'amour qu'une femme porte à un homme (1782), sens archaïque.

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Il me semble bien alors que l'intérêt ne peut pas être rapproché de l'égoïsme, de l'égocentrisme, ou de "ce qui est bon pour soi", bien qu'on le fasse dans le langage courant, mais plutôt de ce qui fait le différent entre deux personnes.

Et cela me convient mieux d'ailleurs, car comme je le disais, je met au défi quiconque de savoir ce qui est bon pour lui. Ce n'est pas la même chose que "servir son intérêt" qui semble plutôt vouloir dire "chercher à se faire dédommager".

Tu dis par exemple "quand une personne poursuit ses intérêts, elle risque forcément de piétiner ceux des autres", je dirais plutôt "quand une personne piétine les autres on dit qu'elle poursuit ses intérêts".

Bon, demain je regarde ce qu'il y a à "gout"
Atil
   Posté le 19-04-2008 ŕ 07:57:01   

Il y a une diférence entre "s'interesser" et "interet".

Comme tu le disais :
"...interest signifie "il y a de la différence entre", et donc "il importe".

A la 3e personne de l'indicatif présent de interesse "être entre", "être parmi", "être présent", "assister à" et au figuré "participer à", "s'occuper de"."

INTER = Dedans, entre.

ESSE = Etre.

Actuellement c'est surtout "intéret" qui a pris un sens financier (parfois).
Alors qu'intéresser a un sens général.
Ce qui nous intéresse c'est ce qui nous concerne.
Ou ce qu'on estime nous concerner.

Il reste à savoir pourquoi on "estime" qu'une chose est intéressante pour nous (financièrement ou pas).
Cela peut être du à une déduction rationnelle, à une croyance, au résultat d'une émotion, ou à un instinct. Dans ces derniers cas on parlera plutôt d'un goût.
Usul
   Posté le 19-04-2008 ŕ 10:01:54   

Selon le robert toujours, intéresser et interessé ont suivi une évolution sémantique analogue à celle d' intérêt

"intéresser" a tout d'abord voulu dire "porter atteinte à qqch ou qqun" même si ce sens est sorti d'usage. Puis par la suite il est devenu synonyme de "attention" ou de "intention", "être favorable ou dévaforable" ou "s'engager envers qqun ou qqch".
"intéressé" a d'ailleurs voulu dire "associé" dans les affaires au début du 17eme siècle.
En droit "intéressé" a ensuite voulu dire "concerné" et même "lésé" en parlant d'une personne ou d'un parti.
Puis effectivement, vers le milieu du 17eme siècle, "intéressé" s'est mis à désigner une "personne qui recherche avant tout son avantage personnel".

Dans le sens où je l'entend aujourd'hui, "intérêt" ou "intéressé" a bien d'un côté un sens valorisant et de l'autre un sens péjoratif, qui se distingue bien selon le contexte.
Si on met de côté bien sûr la tendance décomplexée à s'enorgueillir à faire du profit.

D'ailleurs dans le langage courant le désinteressement est toujours perçu comme une vertu.

Je m'imagine deux personnes vivant sur une île déserte par exemple, s'il l'une a plus de facilité à survivre et ne porte pas d'aide à l'autre, on va dire de lui que c'est un égoïste. Mais dans le cas où par éloquence il va convaincre l'autre de séparer l'île en deux, et qu'il y a de son côté des arbres fruitiers tandis que de l'autre non, on va dire que c'est un escroc, un profiteur, ou quelqu'un d'intéressé.

De la même manière, à mon avis, il y a une différence entre la générosité et le désintéressement.

D'ailleurs on peut parfois parler de "générosité intéressé" dans le mauvais sens du terme...

Dans le sens péjoratif de "intéressé" il me semble bien qu'il y a la notion de "quelqu'un qui porte atteinte à" ou "quelqu'un qui fait du tord à", ce qu'il n'y a pas forcément dans l'égoïsme ou dans l'idée de "ne porter attention qu'à ce qui nous concerne"

En fait, désormais je me définirais "agir dans son intérêt" plutôt comme "porter attention à une affaire afin d'en tirer profit". Tandis que l'égoïsme m'aurait plutôt tendance à signifier seulement "le fait de ne pas porter attention à autrui".
Donc effectivement, un égoïste peut passer pour un intéressé si on le pousse à faire affaire, mais je ne le vois pas chercher à faire affaire de lui même (de manière consciente en tout cas).



Quand au "goût", ça me parait tout aussi compliqué. Autant "avoir du goût" signifierait savoir discerner les choses bonnes des mauvaises. Autant "faire les choses par goût" me semble assez proche de "faire les choses par intérêt en mettant de côté le profit pécunier".

Alors à la question "vaut-il mieux faire les choses par goût ou par intérêt ?" je ne la comprend pas vraiment sorti de tout contexte... Il me semble que la seule différence entre les deux est une question d'argent.
Je pense à la phrase de Montaigne "Il faut se prêter aux autres et se donner à soi-même". Phrase qui m'interpelle bien que je la trouve complètement obscur.

En tout cas l'une comme l'autre sous-entend un contexte conflictuel. Ce n'est pas des choses qui se pensent lorsqu'on nage en plein bonheur mais lorsque l'on vit dans la jungle.
Atil
   Posté le 19-04-2008 ŕ 11:25:58   

"En fait, désormais je me définirais "agir dans son intérêt" plutôt comme "porter attention à une affaire afin d'en tirer profit". Tandis que l'égoïsme m'aurait plutôt tendance à signifier seulement "le fait de ne pas porter attention à autrui". "

>>>>>>>Souvent on on aura tendance à parler d'égoïsme dans les deux cas.
Mais écraser autrui afin d'atteindre ses buts est effectivement différent de seulement ignorer autrui et de ne pas les aider. Dans le 1er cas on est actif : on nuit aux autres. dans le 2ème cas on est passif : on se contente de ne pas aider les autres.

Bizarrement, le mot "désintéressé" n'est pas vraiment le contraire d' "intéressé".
Lorsqu'on s'intéresse à une chose c'est qu'on est attiré par elle.
Le contraire devrait être se sentir rebuté et dégouté par cette même chose.
Cependant si on est désintéressé on se contente de s'en foutre.
Le désintéressé est un non-intéressé et pas un anti-intéressé.

En ce qui concerne la diférence entre l'attirance par goût et l'attirance par intéret, j'aurais tendance à dire qu'elle se situe au niveau de se qui déclanche cette attirance : Un gout est plus subconscient et instinctif alors qu'un intéret est plus conscient et rationnel ou calculé.
On peut faire des choses déplaisantes car on a calculé qu'elles nous apporteraient de gros aventages dans le futur : dans ce cas on agit de manière contraire à nos gouts immédiats afin de servir nos intérets ultérieurs.
Usul
   Posté le 19-04-2008 ŕ 12:40:56   

c'est compliqué, car il s'agit de savoir de quoi on parle...

Pour moi, apparemment, "un centre d'intéret" peut être "qqun ou qqch qui nous attire pour la valeur que ce qqun ou qqch représente à nos yeux", ou bien "qqun ou qqch à laquelle on porte attention dans l'avisement d'y trouver profit"

souvent cela se recoupe d'ailleurs, mais le dénominateur commun est bien le fait d'aller vers quelque chose

"un goût", lui, peut aussi bien être "une chose qui nous attire pour une raison plus ou moins inconsciente" ou au contraire "être une chose pour laquelle on développe et cultive une attirance"

Le dénominateur commun est le même...

Alors finalement je serais tenté de dire qu'un goût ou un intérêt est souvent la même chose, si on met de côté la connotation de "intérêt" en tant que chercher un profit en portant atteinte à qqun ou qqch.

Cependant, dans la question "faut-il vivre selon ses gouts ou selon ses intérêts", intérêt me semble forcément avoir cette connotation.

Et le désintéressement répond pour moi, théoriquement, à cette question. Car personnellement, je ne pense pas le désinteressement comme du je-m-en-foutisme mais une manière de ne pas chercher un profit personnel.


Mais pour en revenir à ta question, elle est politique finalement. Puisque nous sommes dans une société où il faut de l'argent pour vivre, et que l'argent ne nous est pas donné, on ne peut pas vivre de manière désintéressé. J'écoute la radio, je viens t'entendre "désirer c'est chercher à ne pas mourir".
Dans une société où il nous serait donné à chacun de quoi vivre sans contrepartie, là alors on pourra parler de vivre de manière désintéressé.
Atil
   Posté le 19-04-2008 ŕ 14:34:52   

"Pour moi, apparemment, "un centre d'intéret" peut être "qqun ou qqch qui nous attire pour la valeur que ce qqun ou qqch représente à nos yeux", "

>>>>>>Si on est attiré par une valeur subjective, alors c'est une croyance qui nous anime.



"ou bien "qqun ou qqch à laquelle on porte attention dans l'avisement d'y trouver profit""

>>>>>>Dans ce cas c'est un calcul, une déduction qui nous fait penser que cela nous apportera un profit. Alors c'est plus la raison qu'une croyance qui nous anime.




""un goût", lui, peut aussi bien être "une chose qui nous attire pour une raison plus ou moins inconsciente" ou au contraire "être une chose pour laquelle on développe et cultive une attirance""

>>>>>>Selon que ce gout est inné, ou développé par nos croyances et notre culture, par habitude.



"Cependant, dans la question "faut-il vivre selon ses gouts ou selon ses intérêts", intérêt me semble forcément avoir cette connotation."

>>>>>>Pourtant je peux trés bien aimer (par gout) un aliment que je sais être mauvais pour ma santé, et je pense que mon intéret serait de ne pas en manger. Mon intéret est donc de ne pas en manger alors que mon gout serait d'en manger.



"Et le désintéressement répond pour moi, théoriquement, à cette question. Car personnellement, je ne pense pas le désinteressement comme du je-m-en-foutisme mais une manière de ne pas chercher un profit personnel."

>>>>>>Et pourquoi est-ce que je ne voudrait pas de profis personnel ?
Parceque je m'en fous ... ou parceque cela m'est interdit par une idéologie.



"Mais pour en revenir à ta question, elle est politique finalement. Puisque nous sommes dans une société où il faut de l'argent pour vivre, et que l'argent ne nous est pas donné, on ne peut pas vivre de manière désintéressé. J'écoute la radio, je viens t'entendre "désirer c'est chercher à ne pas mourir"."

>>>>>>Mais certains ne sont pas intéressés par la vie.
Certains aussi on envie de se suicider.
Deviennent-ils alors plus aptes à développer des comportements désintéressés ?
PizzaMan
   Posté le 19-04-2008 ŕ 22:24:30   

C'est drôle, mais quand on consomme un truc nocif tout en étant parfaitement conscient du risque, je ne trouve pas d'opposition entre le goût et l'intéret.
Atil
   Posté le 19-04-2008 ŕ 23:27:50   

Quand un fumeur a envie d'arréter de fumer mais qu'il n'y parvient pas, il y a pourtant un conflit entre deux sortes de désirs.
PizzaMan
   Posté le 20-04-2008 ŕ 02:30:22   

Faux.

Quand un fumeur a envie d'arrêter de fumer, il n'y parvient pas aussi facilement à cause de la dépendance à la nicotine, ce qui n'a rien à voir avec une forme de conflit entre «deux sortes de désirs».

Il y a seulement un conflit entre son désir d'arrêter de fumer et sa dépendance à une substance chimique.


Edité le 20-04-2008 à 02:31:14 par PizzaMan


Atil
   Posté le 20-04-2008 ŕ 14:09:56   

J'en ai parlé avec un tabacologue.
La dépendance chimique est facile à vaincre.
C'est la dépendance psychologique qui est difficile.

Autre exemple :
La dépendance au sexe.
Un moine qui veut suivre son voeux de chasteté lutte bien contre un désir instinctif. Et il fait cela au nom d'un idéal. Il se sent donc divisé entre deux tendances contradictoire. Et alors il a l'impression que les anges et les démons cherchent chacuns à le tirer d'un coté différent.
PizzaMan
   Posté le 20-04-2008 ŕ 15:04:13   

Tout le monde sait bien que les compagnies de tabac manipulent chimiquement leur produit afin d'accroître la dépendance. Des études sérieuses le démontrent. Mais cette rectification avec ton exemple du moine, c'est une façon d'admettre subtilement que ton exemple sur la cigarette est complètement naze. Cela t'évite d'admettre que tu t'es trompé

Ton exemple avec le moine est aussi nul, cela dit. Tu fais allusion à un idéal, ce qui n'a rien à voir avec le goût, ni l'intérêt. Il sagit d'un idéal religieux, par conséquent désintéressé.
Atil
   Posté le 20-04-2008 ŕ 17:35:26   

Un idéal est toujours intéressé.
Le moine ne fait que rechercher son accés au paradis. Pour lui c'est son intéret. Sauf que cet intéret n'est pas forcément déterminé rationellement mais en se basant sur des croyances.

Et je rappelle ce que m'a expliqué un spécialiste des dépendances :
Une dépendance chimique se soigne en quelques semaines à peine. C'est la dépendance psychologique qui l'accompagne qui est la plus dure à soigner.
On avait déja observé cela quand les soldats américains sont revenus du Vietnam : Une grande partie d'entre eux s'étaient drogués lors de la guerre. Et on pensait que ce serait trés dur de les sevrer. Hors la plupart se sont sevrés tout seuls et trés vite. Le seul fait de ne plus se trouver en situation de combat et de ne plus se trouver dans un décor associé à la guerre a fait que, psychologiquement, leur besoin de drogue était devenu inutile.
PizzaMan
   Posté le 20-04-2008 ŕ 20:08:21   

Au fait, ça existe encore les moines ? Peut-on prendre cela comme exemple, alors que ce sont des cas bien à part. Je veux dire, par rapport aux gens normaux qui ne vivent pas forcément de tels conflits entre leur goûts et leurs intérêts.

Tu piges mon point de vue ?
Atil
   Posté le 20-04-2008 ŕ 21:25:21   

La majorité des gens passe leur temps à être tiraillés entre des choix opposés.

Il y a la femme qui a envie d'un bon gateau ... mais qui a envie en même temps de maigrir pour plaire aux hommes.

Il y a l'homme qui a envie de casser la gueule au gros malabar qui se moque de lui ... mais qui a envie en même temps de ne pas se faire massacrer car il sait trés bien que le gros malabar est + fort que lui.

Il y a l'homme qui a envie de faire la grasse matinée ... mais qui sait qu'il doit se lever pour aller au boulot s'il ne veut pas perdre sa place.

Toute notre vie nous devons faire des choix. Et notre cerveau se trouve souvent divisé quand à la solution de ce choix. Notre raison a envie de ceci, notre émotion a envie de cela, et notre instinct a envie d'autre chose encore. Lequel devons-nous choisir comme guide dans nos choix ?
tayaqun
   Posté le 25-04-2008 ŕ 18:41:57   

Cette libre discussion ne manque pas d'intérêts bien que par goût, le sujet proposé n'entre pas d'emblée dans mes sujets favoris...

Ceci dit, le goût semble semble nous orienter vers l'esthétique tandis que l'intérêt semble faire appel à la logique, aux mathématiques voire à la comptabilité...

Pour ce qui concerne le Robert étymologique, il est bon de l'appeler au secours, on est rarement déçu...
Usul
   Posté le 27-04-2008 ŕ 11:00:09   

j'avais envie de répondre à nouveau mais ça part dans tous les sens

j'ai passé un moment à chercher un exemple con où il est évident qu'on irait vers notre goût même si cela va contre notre intérêt

et c'est pas facile

d'ailleurs j'ai pas vraiment trouvé

j'ai l'impression que la notion de goût peut entrer dans la notion d'intérêt, mais que le contraire n'est pas toujours possible
Atil
   Posté le 27-04-2008 ŕ 17:32:35   

"j'ai passé un moment à chercher un exemple con où il est évident qu'on irait vers notre goût même si cela va contre notre intérêt "

>>>>Fumer alors qu'on sait que ca donne le cancer.

Se saouler alors que le conjoint menace de nous quitter si on continue.

S'empifrer alors qu'on est déja trop gros.

Draguer une jolie fille alors qu'on sait qu'elle n'a apporté que des emmerdes à tous ses amants.

Violer une femme alors qu'on sait que ca nous conduira en prison.
Usul
   Posté le 27-04-2008 ŕ 17:48:57   

oui mais là tu ne parles que d'actes irréfléchi, inconscient

je cherchais un exemple où, par réfléxion, on en arriverait à préférer agir selon son goût que plutôt dans son intérêt

et je n'ai pas trouvé d'exemple évident

je cherchais une situation simplement dans laquelle on mentirait consciemment, alors que cela va contre notre intérêt... mais même là je n'ai rien trouvé de simple
Atil
   Posté le 27-04-2008 ŕ 20:07:35   

"oui mais là tu ne parles que d'actes irréfléchi, inconscient"

>>>>>>Irréfléchis, oui.
Les gouts ne sont pas réfléchis, par contre il faut réfléchir pour savoir ou est son intéret.




"je cherchais un exemple où, par réfléxion, on en arriverait à préférer agir selon son goût que plutôt dans son intérêt
et je n'ai pas trouvé d'exemple évident"

>>>>>>Normal : Nos gouts sont spontannés et non pas réfléchis.
Si un gout est réfléchi alors ce n'est plus un gout. Ca devient un choix dans notre intéret.
Usul
   Posté le 27-04-2008 ŕ 20:59:48   

là tu m'étonnes quand même, ou alors on ne parle pas de la même chose

un goût ça se travaille, se construit, se cultive aussi, parfois comme une idée

par exemple, savoir ce que l'on aime et ce que l'on n'aime pas demande du temps et de la réflexion

ou alors tous les cusiniers seraient des imbéciles

toi, atil, ce qui revient dans ce que tu dis c'est "s'empifrer", "se saouler"
c'est pas du goût, c'est autre chose, c'est de l'addiction

et d'ailleurs ça m'agace parce que j'ai l'impression qu'aujourd'hui on ramène tout à l'excès et l'addiction pathologique

on ne parle plus d'équilibre et de diversité mais d'abstinence

on est au régime ou pas au régime
on boit de l'alcool ou on en boit pas

moi je fume, je n'y connais pas grand chose mais j'aime les tabacs, les différentes saveurs et odeurs
quand je dis ça on rigole et on ne m'écoute même pas

fumer aujourd'hui c'est forcément être un peu con et malade, et pareil pour le reste
Atil
   Posté le 28-04-2008 ŕ 15:48:00   

"un goût ça se travaille, se construit, se cultive aussi, parfois comme une idée"

>>>>>Depuis toujours j'aime le chocolat.
Je n'ai pas eu besoin de travailler ni de cultiver cela.
Travailler et cultiver un gout sert à le rendre plus raffiné, mais pas à le faire apparaitre à partir de rien.




"par exemple, savoir ce que l'on aime et ce que l'on n'aime pas demande du temps et de la réflexion"

>>>>>>>Pour savoir ce qu'on aime, il suffit de chercher. je ne vois pas en quoi ca demande de mla réflexion.
Ca demande aussi de l'expérimentation : si je n'avais jamais mangé de chocolat, je ne saurais pas que cela me plait.
On peut découvrir un gout qui était resté caché, mais on ne le crée pas à partir de rien.

Ou alors c'est du lavage de cerveau.




"toi, atil, ce qui revient dans ce que tu dis c'est "s'empifrer", "se saouler"
c'est pas du goût, c'est autre chose, c'est de l'addiction"

>>>>>>L'addiction peut-elle apparaitre sur notre chemin si elle n'a pas été amorcée par le gout ?
Peut-on devenir dépendant d'un produit pour lequel on n'a jamais eu le moindre gout ?





"moi je fume, je n'y connais pas grand chose mais j'aime les tabacs, les différentes saveurs et odeurs
quand je dis ça on rigole et on ne m'écoute même pas"

>>>>>>>As-tu besoin de réfléchir pour savvoir si tu aimes le tabac ou pas ?




"fumer aujourd'hui c'est forcément être un peu con et malade, et pareil pour le reste"

>>>>>>>En dehors de son aspect agréables (pour ceux qui aiment ca), le tabac est totalement inutile.
PizzaMan
   Posté le 28-04-2008 ŕ 16:57:23   

J'ai essayé de fumer quand j'étais ado, pour faire comme les autres évidemment. Mais je n'ai jamais pu. Peut-être à cause de mon père qui était fumeur. Il fumait tout le temps, et en voiture c'était insupportable quand on se balladait le dimanche. J'avais envie de gerber à chaque fois. Alors forcément j'ai un rapport plutôt négatif par rapport aux gros fumeurs qui fument en ma présence. Mon comportement est plus agressif, et puis ça m'énerve.

Et pourtant, je n'ai rien contre le fait de fumer un petit cigarillo de temps en temps, avec un porto. C'est excellent après le repas.

Ce n'est pas de l'addiction. Pas plus que Churchill qui prenait un verre régulièrement, sans pour autant être un ivrogne. Du coup, c'est effectivement le cas, aujourd'hui, il n'y a pas de place pour la demi-mesure.