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Atil
"Puisque tu supportes une intrusion flagrante du juridisme écrit - chose que tu exècre, que dis-je ? que tu vomi - sur un site dont tu es le responsable et sans que rien ne t'y oblige, on mesure la force de tes convictions. "

>>>>N'étant pas un dictateur, je tiens compte de l'avis des autres, tout simplement.
On m'a demandé une charte alors j'en ai mis une. Pourquoi devrais-je imposer mes gouts personnels à la majorité ?


"Donc tu fais preuve de, disons "sagesse intéressée", en n'appliquant la charte qu'avec parcimonie... "

>>>>Je n'aime pas jouer les policiers. Donc je laisse le boulot à Nitch et ZaQiel.
C'est donc à eux qu'il faut se plaindre si la charte est mal appliquée.

                      
PizzaMan
" je pourrais aisément adapter le caractère incisif de mes commentaires si nécessaire "...


<o>

N'importe qui peut traiter quiconque d'imbécile, de crasseux et autres joyeusetés dignes des plus tolérants d'entre les tolérants. C'est effectivement incisif...
Startijen
Oui, c'est tout à fait exact. L'histoire me revient maintenant en mémoire et, effectivement, Atil n'était pas un acharné défenseur de la Magna Charta et c'en était même surréaliste : "je suis contre la charte, je suis le webmaster, je vais mettre en place la charte".

Puisque tu supportes une intrusion flagrante du juridisme écrit - chose que tu exècre, que dis-je ? que tu vomi - sur un site dont tu es le responsable et sans que rien ne t'y oblige, on mesure la force de tes convictions.

Tant mieux pour les musulmans, ceci dit.

Une petite remarque : je pourrais tout à fais me dispenser de vulgarité (puisque c'est déjà le cas), de remarques sexistes (puisque c'est également déjà le cas) et je pourrais aisément adapter le caractère incisif de mes commentaires si nécessaire.
Mais ton mignon non.
Donc tu fais preuve de, disons "sagesse intéressée", en n'appliquant la charte qu'avec parcimonie...
Atil
"Au fait, Atil le grand pourfandeur de toute forme de juridisme n'était-il pas en son temps - et jusqu'à aujourd'hui - le grand promoteur de la Charte ? N'est-ce point un tantinet paradoxal ? "

>>>>>Personellement je n'aime guère les chartes. Je n'en ai mis une que pour faire plaisir à ceux qui en voulaient
D'ailleurs on ne peut pas dire que je me fatigue tellement pour la faire respecter sinon toute attaque personnelle serait effacée.Je laisse cela aux modérateurs.




"Si cet argument débile rapelle quelque chose à Atil et à fromageplus, c'est normal. "

>>>>>Je peux assurer que Fromageplus ne vient pas sur ce forum.
Pizzaman n'est pas Fromageplus. Et je ne vois aucune ressemblance entre les deux.
Mais il me semble que PizzaMan connait l'url du blog de Fromageplus. Si ca intéresse quelqu'un, il peut le lui demander.




Mais en revanche, ne viens pas dire que tu ne commentes pas bêtement le droit français, puisque tu as écrit qu'il conduisait à donner la nationalité française à des gens qui ne la méritent pas. Qu'set ce donc sinon un commentaire (bête de surcroît) du droit actuel ?"

>>>>>Je ne veux pas critiquer le droit francais en particulier. J'indique seulement que tout pays qui se baserait seulement sur un droit du sol obtiendrait ce genre de résultat.
Mais c'est une critique théorique : je doute qu'aucun pays ne se base sur un "droit du sol" à 100%.



"Oui il peut exister un droit sans lois écrites, c'est à dire sans norme (norme = droit écrit produit par l'Etat). C'est tout à fait possible quand il n'y a pas ou plus d'Etat. C'est également possible lorsqu'on définit la loi comme la règle de droit édictée par un parlement de représentants : exemple d'une dictature sans parlement. C'est également possible dans les Etats de droit coutumier, où il y a un mixe de règles écrites et non écrites (Exemple des pays anglo saxons dits de common law, càd de droit coutumier). "

>>>>Je ne parlais pas de ça. Je voulais dire sans lois du tout. C'est à dire ni lois écrites ni lois orales. Aucune coutume. Chaque jugement étant un cas particulier ne se basant sur aucun modèle préexistant.




"Le plus connu est Hans Kelsen (autrichien, il a écrit des années 1920 aux années 60) qui continue à influencer largement la pensée juridique.
Selon lui, le droit est un vase clos composés des seules les règles de droits (écrites ou coutumières). "

>>>Ca n'empèche que ces lois écrites ou coutumières sont forcément nées dans le berceau d'une idéologie. C'est pourquoi aucune loi ne peut être parfaite.





"Pourquoi cette démarche de Kelsen ? pour faire du droit une science positive, à la manière des mathématiques. Comme en math il n'y a pas d'idéologie, il n'y en aura pas non plus dans la science juridique (c'est le point de vue de Kelsen). "

>>>>>Mais évidemment c'est utopique : les lois judiciaires sont inventées par les hommes alors que les lois mathématiques sont découvertes par les hommes.
Ce serait merveilleux si on pouvait trouver des lois juridiques onjectives mais ca n'existe pas.




"C'est la hiérarchie des normes. A partir de cette hiérarchie, Kelsen établit la validité de chaque type de normes.
Exemple : La loi est valide parce qu'elle respecte la constitution. "

>>>Je trouve cela trés intéressant. Mais je trouve que la constitution, qui se trouve au sommet de la pyramide, est une création trop artificielle et trop rigide. Ca transforme la justice en un système qui privilégie trop la forme au fond. D'ailleurs on parle d'invalidation pour "vices de forme" comme si le seul but était le respect de la procédure au mépris des hommes. Le but n'est plus de rendre service aux hommes mais de respecter à la lettre un texte écrit sur un papier.
Au sommet de la pyramide, au lieu d'avoir un ensembles de règles rigides, ce serait mieux d'avoir plutôt une définition du but général à atteindre. Le but c'est de permettre une société juste et harmonieuse et d'empécher les hommes de se nuire les uns aux autres. Si, lors d'un jugement, l'application des procédures aboutit à une solution légale mais qui est manifestement injuste, ou qui permet de relacher un criminel dangereux alors la procédure devrait être invalidée . Non pour vice de forme mais pour vice de fond. C'est à dire que le but recherché n'aurait pas été atteint. Hors le but ne devrait pas être la forme mais le fond.

Donc pour moi on devrait remplacer "La loi est valide parce qu'elle respecte la constitution" par "La loi est valide quand elle ne lèse personne injustement".

La constitution doit être faite pour l'homme et non pas l'homme pour la cobstitution.
Le but est le respect de l'homme et non pas le respect de la constitution.



"Comment s'en sort Kelsen ? Il invente ce qu'il appelle une NORME FONDAMENTALE (GrundNorm) dont les caractéristiques seraient : 1/ d'être supérieure à la Constitution, 2/ de ne pas être du droit positif parce qu'elle est une hypothèse de travail et non une norme, 3/ de prescrire qu'il faut obéir à la Constitution. "

>>>>>je suis d'accord à 100 % avec lui.
Mais le tout est de savoir comment définir une norme fondamentale.



"Pour notre question, c'est le 3/ qui est important : la norme fondamentale prescrit qu'il faut obéir à la Constitution. Ce qui est de l'idéologie : il n'y a aucune raison pour qu'on soit obliger d'obéir à la constitution, si ce n'est la croyance qu'il faut obéir à la constitution. "

>>>>>>je suis totalement d'accord aussi !



"Donc pour répondre à ta question, il n'y a pas de droit sans idéologie. Le minimum d'idéologie que doit porter le système juridique, c'est qu'il faut lui obéir."

>>>>>>Mais pourquoi obéir à un système ?
Pourquoi, justement, ne pas essayer d'obéir à une "norme fondamentale"? Ou plutôt d'en respecter l'esprit ?
Ce qui compterait ce serait de respecter le but et non pas de respecter la procédure inventée pour l'atteindre. Chaque peuple essaie d'atteindre la justice idéale avec des lois différentes. Cela montre que ce qui compte ce n'est pas le respect des lois mais le but à atteindre : la justice.
Une loi n'est valable que tant qu'elle permet d'atteindre son but et ne se rend pas incompatible avec la "norme fondamentale" (ce qui peut arriver si on suit une loi trop à la lettre dans une situation inédite dans laquelle elle se révèle mal adaptée).




"Mais, comme espère le montrer Manu, les juristes ne délaissent pas les questions philosophiques. Il y a des questions philosophiques juridiques, et Manu aime à penser que les juristes sont parmi les mieux placer pour y répondre."

>>>>>Autrement dit c'est une chasse gardée.

Mais comme la majorité des gens ici présents ne sont pas juristes, nous ne pouvons en parler que de manière assez générale.

Sinon on n'a plus qu'à se taire et tu nous feras un cours magistral.




"On ne peut pas se contenter d'énoncer des grands principes, sauf à laisser les juges maîtres de tout le droit. Tu peux croire que ça aurait des avantages, mais ça signifierait que des personnes seraient titulaires du droit de juger et de produire le droit, ce qui ferait une détonante concentration de pouvoir."

>>>Oui. Mais il a bien fallu que des hommes créent ce droit. Ils avaient donc un pouvoir supérieur à leurs contemporains.

Ce que je pense c'est qu'il y a deux manières théoriques totalement opposées de gérer la justice :

D'un coté on peut tout baser sur des lois extrêmement rigides, sans interprétations personnelles possibles. Ca permet ainsi à tous les individus d'être jugés exactement de la même facon. Il n'y a plus de différence entre être devant un juge cool ou sévère, devant un juge de gauche ou de droite : chaque juge n eferait qu'appliquer aveuglément le droit. On pourrait même remplacer les juges par des programmes informatiques.
L'ennui c'est qu'aucune lois ne peut être parfaite et tout prévoir : il y aura toujours des vides juridiques générateurs d'injustice. Et les programmes informatiques ne seront jamais exempts de bugs. Donc ce n'est pas le système idéal.

De l'autre coté on peut ne pas avoir de lois. Chaque juge prendrait ses décisions au cas par cas, ne se basant que sur sa sagesse et son expérience. Le seul but à atteindre étant de supprimer les situations injustes, chaque juge pouvant employer des méthodes différentes sans se référer à aucune tradition orale ou écrite. Cela empécherait toute possibilité de vide juridique. L'ennui c'est qu'on ne trouvera jamais assez d'hommes sages, perspicaces, honnètes et intègres (qualités rares) pour juger efficacement tout les litiges.

Donc on ne peut faire autrement que créer un système hybride entre ces deux poles.
Le plus dur étant de réunir leurs avantages respectifs et non leurs défauts respectifs.




"Dans les pays anglo saxons, le juge statue parfois selon "l'équité". Mais là encore, tu crois voir une solution miraculeuse dans ce qui peut être une mauvaise réponse : tu laisses au juge le soin de découvrir ce qui est équitable. Or rien ne nous dit que le juge (ou l'arbitre, ou le nom que tu voudras donner à la personne qui tranchera) le fera mieux que le législateur. "

>>>>>En effet : je trouve cela vraiment trés intéressant de juger selon l'équité. C'est même le système parfait ... sauf qu'il faut parvenir à définir le mot "équité" sans ambiguité possible.




"Maintenant, nous sommes bien d'accord, la loi doit réaliser ce qui est juste. C'est pour ça qu'on a institué un controle de constitutionnalité des lois : des lois qui sont contraires aux libertés fondamentales édictés par la déclaration des droits de l'homme de 1789, au préambule de la constitution de 1946 (qui énonce des droits sociaux comme le droit de grève ou l'égalité homme/femme) ou encore aux principes fondamentaux de la république (comme le droit d'association) seront annulées. "

>>>>>Dans ce cas c'est la déclaration des droits de l'homme qui est au sommet de la pyramide. C'est trés bien ... sauf que cette déclaration est elle-même idéologique et a été imposée par un groupe d'hommes définis. Ceux-ci étaient sages mais pas infaillibles.

De toute façon, quel plaignant pour une petite affaire penserait à invoquer la déclaration des droits de l'homme quand il se sent lésé par le jugement dans une petite affaire ?




"Mais ce qui est assez amusant quand on te lit, c'est que tu sembles dire que le droit (au sens large des institutions édictant du droit ou des juges) peut et doit réaliser la justice sociale et le bonheur sur terre.
Pour quelqu'un qui se fout du droit, cette croyance au miracle juridique est assez étonnante. Le droit est une institution humaine qui ne sera jamais parfaite. Il pose des règles de vie en société et permet d'éviter la justice privée. C'est déjà beaucoup."

>>>>>C'est pour ca que je me méfie du droit : car il n'est pas parfait. Donc je n'apprécie pas qu'on en parle comme d'une chose quasi-sacrée.
Pourquoi ne pourrait-on pas critiquer une décision de justice puisque la justice n'est pas parfaite ?
Les hommes ne sont pas parfaits ... mais cela n'empèche pas un patron d'engueuler son ouvrier s'il a mal fait son boulot. Même ce qui est imparfait par nature peut être amélioré.





"il faut aussi et surtout savoir comment on pourra traduire tes idées sur la nationalité en pratique. Tu comprends que si tu demandes à un juge de se baser sur le critère de "celui qui emmerde le monde ne sera pas français", il va avoir besoin de calmants. "

>>>>>Pourtant si un emmerdeur se présente chez lui, il n'aura pas besoin de calmants et saura trés bien décider s'il le laisse entrer ou le fiche dehors.




"Ca impliquerait d'abord de savoir ce que signifie "emmerder le monde" et ensuite que tous ceux qui n'emmerdent pas le monde peuvent devenir français. Ce qui fait tout de même un paquet de d'individus susceptibles de devenir français."

>>>>>Le plus facile c'est de refuser la nationalité aux personnes qui enchainent délits sur délits.
Et même en ce qui concerne simplement la permission de séjourner dans un pays il n'y a pas à réfléchir beaucoups pour savoir que faire face à certains cas : Pourquoi les anglais ont-ils tolérés si longtemps que des intégristes fassent de la propagande anti-occidentale sur leur sol par exemple ?



"Ne sens tu pas que pour répondre à ces questions, il serait intéressant de s'en référer à des législations, pour voir les solutions qu'elles proposent ?"

>>>>>>La législation dit ce qu'il faut faire mais ne dit pas clairement quel but elle suit. De plus elle a pu être modifiée plusieurs fois au cours du temps.
Moi je m'interroge toujours sur ce qu'est la nationalité. Et sur ce que les gens ont envie qu'elle soit (rien ne prouve que la nationalité telle qu'on pourrait la dégager de l'interprétation des textes satisfasse le peuple).



"Allez un cas pratique, prenons l'exemple de la première Constitution française de 1791 "

>>>>Mais cette constitution ne nous dit pas POURQUOI on se base sur telle ou telle chose pour définir si on a la nationalité ou pas. Pourquoi tel critère plutôt qu'un autre ? Que cherche-t-on en choisissant ces critères ?



"Cette constitution répond à toutes tes questions. Pourquoi ne pas partir de là, et non de zéro, pour commencer à réfléchir ? "

>>>>>Non. elle répond à la question COMMENT alors que je demande POURQUOI.
Manupoleon
Bon, c'est pas un forum juridique, c'est sûr ?

Donc digression n'ayant rien à voir avec la nationalité :

""""""""J'ai même sorti mon "Vocabulaire juridique" français pour l'occasion.
norme: Terme scientifique employé parfois dans une acception générale, comme équivalent à une règle de droit (proposition abstraite et générale), qui évoque non pas l'idée de normalité, ni celle de rationalité, ou de type convenu, mais spécifiquement la valeur obligatoire attachée à une règle de conduite, et qui offre l'avantage de viser d'une manière générale toutes les règles présentant ce caractère, quels qu'en soient la source (loi, traité, voire règle de droit naturel) ou l'objet.
Il ne ressort pas du tout de cette définition que la norme doit être écrite, au contraire. """""""""""""""""

C'est que tu n'as pas bien interprété, car, semble t'il à Manu, cette définition est fort peu claire et renvoie à plein de choses différentes.

Tu noteras d'abord que la définition ne parle pas du tout de coutume.

Prenons un exemple pour commencer : lorsque tu parles de pouvoir normatif, tu parles du pouvoir d'édicter des règles de droit écrites (par définition, on ne peut pas édicter des coutumes ou des conventions de la constitution).

Ensuite, ta définition parle de droit naturel comme ayant valeur obligatoire, ce qui semble tout de même un peu grossier comme analyse. Manu ne connaît pas d'exemple de règles de droit naturel qui aient valeur obligatoire dans le système juridique, en France ou ailleurs. Le juge se réfère toujours à une déclaration des droits écrite et ayant valeur constitutionnelle. Il y aurait bien les principes généraux du droit à la rigueur, mais en se tirant les cheveux jusqu'à se les arracher :

Par exemple, le juge administratif français estime que les PGD ont une valeur infra législative, ce qui signifie qu'ils sont inférieurs à la loi, donc ce n'est pas du droit naturel. Même chose avec les principes fondamentaux de la république reconnus par le Conseil constitutionnel : une décision référendaire peut passer outre, donc ce n'est pas là encore du droit naturel.

Ta définition, qui est celle d'un lexique juridique (souvent bien approximatifs et incomplets ces lexiques, c'est la loi du genre) parle également de règles de droit "abstraite et générale" : elle se réfère donc au contenu de la règle de droit pour déterminer s'il s'agit d'une norme (contrairement d'ailleurs à ce qu'elle sous entend à la fin en affirmant "quelque soit l'objet" de la règle de droit).

Or, il faut savoir que ce caractère de généralité et d'impersonnalité est précisément le caractère donné à la loi (au sens strict de règle produite par le parlement) depuis la Révolution française. Et c'est même ainsi que Kelsen définit matériellement la loi. La loi est censée s'appliquer à tous, donc elle doit être impersonnelle et générale.

Donc, et sans que ça apparaisse clairement, ton lexique juridique identifie ici la norme à la loi (ordinaire ou constitutionnelle).

Enfin, ce même lexique donne un dernier critère de la norme : son caractère obligatoire. Là en effet ça peut concerner aussi bien coutumes que règles de droit écrites.

Toutefois, il y a semble t il à Manu, une définition stricte de la norme qui ne concerne véritablement que les règles de droit écrit :
Exemple : Lorsque l'on parle de la hiérarchie des normes de Kelsen.

En fait tout dépend si tu réfléchis en positiviste (Kelsen, Carré de Malberg par ex.) et que tu estimes que le droit est le produit de l'Etat.

Bref, l'essentiel c'est de dire ce que tu entends par norme avant d'utiliser le terme. Pour Manu, le système normatif c'est l'ensemble des règles juridiques écrites produite par l'Etat. SAns doute que si Manu était britannique, Il aurait une autre définition.
__________________________
""""Et, concernant Kelsen, des auteurs comme Virally lui ont justement reproché de très mal intégré des normes non écrites comme la coutume et les principes généraux du droit dans sa pyramide car elles procèdent d'un mode de formation "originaire". """"""

Oui, c'est pour ça que pour lui norme=droit produit par l'Etat, donc droit écrit.
Il s'en sort en disant que la coutume trouve sa force obligatoire grâce à une norme reconnaissant sa validité.
Kayixa
"Oui il peut exister un droit sans lois écrites, c'est à dire sans norme (norme = droit écrit produit par l'Etat)."

>>> J'ai même sorti mon "Vocabulaire juridique" français pour l'occasion.
norme: Terme scientifique employé parfois dans une acception générale, comme équivalent à une règle de droit (proposition abstraite et générale), qui évoque non pas l'idée de normalité, ni celle de rationalité, ou de type convenu, mais spécifiquement la valeur obligatoire attachée à une règle de conduite, et qui offre l'avantage de viser d'une manière générale toutes les règles présentant ce caractère, quels qu'en soient la source (loi, traité, voire règle de droit naturel) ou l'objet.

Il ne ressort pas du tout de cette définition que la norme doit être écrite, au contraire.

Et, concernant Kelsen, des auteurs comme Virally lui ont justement reproché de très mal intégré des normes non écrites comme la coutume et les principes généraux du droit dans sa pyramide car elles procèdent d'un mode de formation "originaire".
Manupoleon
""""Cette fois ci, c'est à moi de souhaiter bon courage à Manu...
Que faire face à un interlocuteur qui considère que la cour internationale de justice est une institution franco-française ?"""""

Des sanglots dépressivement nerveux ?
___________________

""""Mais on n'est pas dans un forum de droit.
On n'est pas la pour commenter bêtement un droit préexistant comme si c'était une parole divine absolue. """""""

...
Personne a dit que le droit positif (càd le droit en vigueur, Manu donne les définitions desormais) était une parole divine et absolue. Personne non plus n'a pu croire qu'on était dans un forum juridique, ça serait pourtant plus simple pour s'expliquer.

Mais en revanche, ne viens pas dire que tu ne commentes pas bêtement le droit français, puisque tu as écrit qu'il conduisait à donner la nationalité française à des gens qui ne la méritent pas. Qu'set ce donc sinon un commentaire (bête de surcroît) du droit actuel ? Il n'y a pas besoin d'avoir de connaissances juridiques pour l'admettre. C'est un fait.
_____________________
""""Peux-tu nous en dire plus ?
Peut-il exister un droit sans lois et sans idéologie derrière ? """"""

1/ Oui il peut exister un droit sans lois écrites, c'est à dire sans norme (norme = droit écrit produit par l'Etat). C'est tout à fait possible quand il n'y a pas ou plus d'Etat. C'est également possible lorsqu'on définit la loi comme la règle de droit édictée par un parlement de représentants : exemple d'une dictature sans parlement. C'est également possible dans les Etats de droit coutumier, où il y a un mixe de règles écrites et non écrites (Exemple des pays anglo saxons dits de common law, càd de droit coutumier).

2/ Peut il exister un droit sans idéologie ? : certains juristes on essayé de le prétendre, tous ont plus ou moins échoué.

Le plus connu est Hans Kelsen (autrichien, il a écrit des années 1920 aux années 60) qui continue à influencer largement la pensée juridique.
Selon lui, le droit est un vase clos composés des seules les règles de droits (écrites ou coutumières).

Pourquoi cette démarche de Kelsen ? pour faire du droit une science positive, à la manière des mathématiques. Comme en math il n'y a pas d'idéologie, il n'y en aura pas non plus dans la science juridique (c'est le point de vue de Kelsen).

Mais cette théorie de Kelsen se heurte à une énorme difficulté. Selon lui, le droit se décompose en règles de différentes valeurs. C'est ce qu'on appelle la pyramide de Kelsen.

Exemple : le réglement administratif est inférieur à la loi, la loi est inférieure à la Constitution.

C'est la hiérarchie des normes. A partir de cette hiérarchie, Kelsen établit la validité de chaque type de normes.

Exemple : La loi est valide parce qu'elle respecte la constitution.

Or, de cette validité, Kelsen en déduit l'effectivité de la norme : si la loi est conforme à la constitution, elle est valide, donc on doit lui obéir.

Tout va bien direz vous à Manu. Oui mais non : En haut de la pyramide, il y a la constitution. Donc il n'y a rien au dessus de la Constitution. Donc il n'y a aucune norme au dessus de la constitution. Donc il n'y a aucune norme grâce à laquelle la Constitution puisse tirer sa validité et son effectivité. Or, si on ne peut justifier de la validité de la Constitution, tout l'ordre juridique perd sa validité, puisque la Constitution est en haut de la pyramide et que toutes les autres normes se rapportent à elle.

Comment s'en sort Kelsen ? Il invente ce qu'il appelle une NORME FONDAMENTALE (GrundNorm) dont les caractéristiques seraient : 1/ d'être supérieure à la Constitution, 2/ de ne pas être du droit positif parce qu'elle est une hypothèse de travail et non une norme, 3/ de prescrire qu'il faut obéir à la Constitution.

Pour notre question, c'est le 3/ qui est important : la norme fondamentale prescrit qu'il faut obéir à la Constitution. Ce qui est de l'idéologie : il n'y a aucune raison pour qu'on soit obliger d'obéir à la constitution, si ce n'est la croyance qu'il faut obéir à la constitution.

Donc pour répondre à ta question, il n'y a pas de droit sans idéologie. Le minimum d'idéologie que doit porter le système juridique, c'est qu'il faut lui obéir.
____________________________
""""""Nous ne sommes pas dans un forum de juristes. Nous analysons l'aspect philosophique du problème. """""

Mais, comme espère le montrer Manu, les juristes ne délaissent pas les questions philosophiques. Il y a des questions philosophiques juridiques, et Manu aime à penser que les juristes sont parmi les mieux placer pour y répondre. Si tu lisais quelques ouvrages de juristes et de théorie générale du droit, tu serais surpris par leur connaissance de la philosophie et des implications dans le droit positif. L'un ne va pas sans l'autre, c'est ce qu'essaie de t'expliquer Manu : tu ne peux pas traiter à part la théorie du droit sans te référer un minimum à la pratique du droit. Et réciproquement.
______________________________
"""es avocats savent justement détourner les lois car elles sont écrites dans un langage compliqué incompréhensibles aux hommes moyens. """""

On ne peut pas se contenter d'énoncer des grands principes, sauf à laisser les juges maîtres de tout le droit. Tu peux croire que ça aurait des avantages, mais ça signifierait que des personnes seraient titulaires du droit de juger et de produire le droit, ce qui ferait une détonante concentration de pouvoir.
Le système démocratique repose sur l'idée qu'il faut séparer les pouvoirs : un organe crée la loi (le parlement) et un autre le sanctionne (les juges). Evidemment ce principe n'est pas rigide.

__________________________
"""""Une vraie justice devrait être fondée sur l'esprit de justice et non sur des textes rigides qui ne seront jamais parfaits (car on ne peut pas prévoir toutes les failles qu'ils contiennent). """"""""

Dans les pays anglo saxons, le juge statue parfois selon "l'équité". Mais là encore, tu crois voir une solution miraculeuse dans ce qui peut être une mauvaise réponse : tu laisses au juge le soin de découvrir ce qui est équitable. Or rien ne nous dit que le juge (ou l'arbitre, ou le nom que tu voudras donner à la personne qui tranchera) le fera mieux que le législateur.
___________________
"""""Par "esprit de justice" je veux dire que l'on doit chercher l'esprit et non pas la lettre.
Si l'application à la lettre d'une loi aboutit à une situation manifestement injuste, alors la loi n'a pas à être appliquée. La loi n'est qu'un outil pour atteindre la justice. """""""

Attention : esprit de justice n'a rien à voir avec esprit de la loi.
Maintenant, nous sommes bien d'accord, la loi doit réaliser ce qui est juste. C'est pour ça qu'on a institué un controle de constitutionnalité des lois : des lois qui sont contraires aux libertés fondamentales édictés par la déclaration des droits de l'homme de 1789, au préambule de la constitution de 1946 (qui énonce des droits sociaux comme le droit de grève ou l'égalité homme/femme) ou encore aux principes fondamentaux de la république (comme le droit d'association) seront annulées.

Mais ce qui est assez amusant quand on te lit, c'est que tu sembles dire que le droit (au sens large des institutions édictant du droit ou des juges) peut et doit réaliser la justice sociale et le bonheur sur terre.

Pour quelqu'un qui se fout du droit, cette croyance au miracle juridique est assez étonnante. Le droit est une institution humaine qui ne sera jamais parfaite. Il pose des règles de vie en société et permet d'éviter la justice privée. C'est déjà beaucoup.
______________________
"""""Mais je sais que c'est un idéal inaccessible : cela voudrait dire que les juges rendraient la justice en se basant sur leur sagesse, leur logique et leur intelligence uniquement, et non pas sur des textes de lois rigides et inadaptés comme si c'était un livre de recettes.
dans ce cas , selon le degré de sagesse de chaque juge, les accusés seraient jugés diféremment. Ce qui ne serait pas juste. """"""

Nous sommes donc d'accord. Donc il faut considérer les lois comme nécessaires, parce qu'elles sont appliquées à tous. Ce qui est plus juste, même si ce n'est pas parfait.
________________
"""""Avant de créer des lois il faut savoir quel but exact elles serviront. """""

il faut aussi et surtout savoir comment on pourra traduire tes idées sur la nationalité en pratique. Tu comprends que si tu demandes à un juge de se baser sur le critère de "celui qui emmerde le monde ne sera pas français", il va avoir besoin de calmants.
Ca impliquerait d'abord de savoir ce que signifie "emmerder le monde" et ensuite que tous ceux qui n'emmerdent pas le monde peuvent devenir français. Ce qui fait tout de même un paquet de d'individus susceptibles de devenir français.
_____________________
"""""""Quand un homme veut adopter une nationalité, que cherche-t-il exactement ? Et quand on la lui accorde c'est dans quel but exactement ? Le but est-il économique, idéologique, culturel ?
Qu'est-ce qui fait qu'on a envie de s'intégrer dans une nation ?
Qu'est-ce qui fait qu'on puisse refuser cela à un homme ? """""""

Ne sens tu pas que pour répondre à ces questions, il serait intéressant de s'en référer à des législations, pour voir les solutions qu'elles proposent ?

Allez un cas pratique, prenons l'exemple de la première Constitution française de 1791

Article 2 Titre II : "Sont citoyens français :
1/ Ceux qui sont nés en France d'un père français.
2/ Ceux qui, nés en France d'un père étranger, ont fixé leur résidence dans le Royaume.
3/Ceux qui, nés en pays étranger d'un père français, sont venus s'établir en France et ont prêté le serment civique.
4/ Enfin ceux qui, nés en pays étranger, et descendant, à quelque degré que ce soit, d'un Français ou d'une Française expatriés pour cause de religion, viennent demeurer en France et prêtent le serment civique.

Article 3 Titre II : Ceux qui, nés hors du Royaume de parents étrangesr, résident en France, deviennent citoyens français, après cinq ans de domicile continu dans le Royaume, s'ils y ont, en outre, acquis des immeubles ou épousés une Française, ou formé un établissement d'agriculture ou de commerce, et s'ils ont prêté le serment civique

Article 4 Titre II : Le Pouvoir législatif pourra, pour des considérations importantes, donner à un étranger un acte de naturalisation, sans autres conditions que de fixer son domicile en France et d'y prêter le serment civique.


Cette constitution répond à toutes tes questions. Pourquoi ne pas partir de là, et non de zéro, pour commencer à réfléchir ?
_____________________
Bon Manu répondra au reste plus tard.
PizzaMan
Effectivement, quand le faible d'esprit en question argue qu'il ne considère nullement l'Islam comme un modèle de tolérance ou de cohérence , il ne sagit que d'une vague apparence de plus sur laquelle je me base pour tirer mes conclusions au sujet du petit dur à cuir proprement intéressé par le «fond» de la question
Startijen
Je tiens à dire que si les faibles d'esprits se basant uniquement sur les apparences pourraient être aménés à considérer que Manu et moi même nous soutenons, il n'en est rien !
En effet, dans les mails que nous échangeons Il se montre d'un insuportable ironie envers moi et vice versa...*



Au fait, Atil le grand pourfandeur de toute forme de juridisme n'était-il pas en son temps - et jusqu'à aujourd'hui - le grand promoteur de la Charte ? N'est-ce point un tantinet paradoxal ?


* Si cet argument débile rapelle quelque chose à Atil et à fromageplus, c'est normal.

Message édité le 29-09-2005 à 14:50:28 par Startijen
PizzaMan
C'est beau le travail d'équipe...

Ça nous arrache presque une larme, juste là.
 
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