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zorglub
Pas dans mais sur
Atil
Va t-elle me proposer de m'allonger dans son divan ?
PizzaMan
zorglupette se prend pour un psy, maintenant.
zorglub
Meuh non, au contraire. Si tu continue dans cet élan optimiste, nous allons surement avoir l'honneur de découvrir l'Atil nouveau.

Un être qui choisira d'être heureux au lieu de mourir.

Incroyable mais vrai. Venez nombreux sur le forum, c'est prévu pour bientôt.
Atil
Houla ! C'est inquiétant ca !
zorglub
Waouhhhhhh... Atil a une pensée optimiste
Atil
"Hélas " ou "tant mieux".

On peut vor la chose de manière pessimiste ou optimiste.
zorglub
Hélas, le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Atil
Conte oriental.

À quelque distance de Bagdad, un dervishe, renommé pour sa sainteté,
passait des jours tranquilles dans une solitude agréable. Les habitants
alentours, pour avoir part à ses prières, s'empressaient chaque jour à
lui porter des provisions et des présents. Le saint homme ne cessait de
rendre graces à Dieu des bienfaits dont la providence le comblait.

«Ô, Allah! disait-il, que ta tendresse est ineffable pour tes
serviteurs! Qu'ai-je fait pour mériter tes biens dont ta libéralité
m'accable! Ô monarque des cieux! ô père de la nature! quelles louanges
pourraient dignement célébrer ta munificence et tes soins paternels!

Ô Allah! que tes bontés sont grandes pour les enfants des hommes!»

Pénétré de reconnaissance, notre ermite fit le voeu d'entreprendre, pour
la septième fois, le pèlerinage de la Mecque. La guerre qui subsistait
alors entre les Persans et les Turcs, ne put lui faire différer
l'exécution de sa pieuse entreprise. Plein de confiance en Dieu, il se
met en voyage; sous la sauvegarde inviolable d'un habit respecté, il
traverse sans obstacle les détachements ennemis; loin d'être molesté, il
reçoit à chaque pas des marques de la vénération du soldat des deux
partis.

À la fin accablé de lassitude, il se voit obligé de chercher un asile
contre les rayons du soleil brulant; il le trouve sous l'ombrage frais
d'un groupe de palmiers, dont un ruisseau limpide arrosait les racines.
Dans ce lieu solitaire, dont la paix n'était troublée que par le murmure
des eaux et le ramage des oiseaux, l'homme de Dieu rencontra
non-seulement une retraite enchantée, mais encore un repas délicieux; il
n'a qu'à étendre la main pour cueillir des dattes et d'autres fruits
agréables; le ruisseau lui fournit le moyen de se désaltérer; bientôt un
gazon vert l'invite à prendre un doux repos.

À son réveil, il fait l'ablution sacrée; et dans un transport
d'allégresse, il s'écrie : «Ô Allah ! que tes bontés sont bonnes pour
les enfants des hommes !»

Bien repu, rafraîchi, plein de force et de gaieté, notre saint poursuit
sa route; elle le conduit quelque temps au travers d'une contrée riante
qui n'offre à ses yeux que des coteaux fleuris, des prairies émaillées,
des arbres changés de fruits. Attendri par ce spectacle, il ne cesse
d'adorer la main riche et libérale de la Providence, qui se montre
partout occupée du bonheur de la race humaine. Parvenu un peu plus loin,
il trouve quelques montagnes un peu rudes à franchir; mais une fois
arrivé à leur sommet, un spectacle hideux se présente tout-à-coup à ses
regards; son âme en est consternée.

Il découvre une vaste plaine entièrement désolée par le fer et la
flamme; il la mesure des yeux et la voit couverte de plus de cent mille
cadavres, restes déplorables d'un bataille sanglante qui, depuis peu de
jours, s'était livrée dans ces lieux. Les aigles, les vautours, les
corbeaux et les loups dévoraient à l'envi les corps morts dont la terre
était jonchée.

Cette vue plonge notre pélerin dans une sombre réverie; le ciel, par une
faveur spéciale, lui avait donné de comprendre le langage des bêtes; il
entendit un loup, gorgé de chair humaine, qui, dans l'excès de sa joie,
s'écriait:

«Ô Allah! que tes bontés sont grandes pour les enfants des loups! Ta
sagesse prévoyante a soin d'envoyer des vertiges à des hommes
détestables si dangereux pour nous. Par un effet de ta providence qui
veille sur tes créatures, ces destructeurs de notre espèce s'égorgent
les un les autres, et nous fournissent des repas somptueux.

Ô Allah! que tes bontés sont grandes pour les enfants des loups!»


In «Le Bons Sens, Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles»,
du curé J. Meslier (et baron Paul-Henry Thiry d'Holbach), 1733 (en
réalité 1772).
 
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