Sujet :

Le ressenti au travail

TaoTheKing
   Posté le 07-08-2010 à 10:24:20   

Tout d'abord, pour vous, le ressenti est-il une émotion, ou la conséquence d'un raisonnement?
Le ressenti au travail est un élément fondamental de performance de l'entreprise.
En effet, le créneau est porteur, les employés qualifiés, les dirigeants compétents, mais le personnel à un ressenti de manque de reconnaissance.
Les résultats s'en ressentent gravement.
Atil
   Posté le 08-08-2010 à 09:46:37   

Le "ressenti de manque de reconnaissance" ne me semble pas être un véritable "ressenti".
C'est plutôt une constatation basée sur des faites (ou plutôt sur l'absence da faits auxquels on s'attendait).
Mais ca a un aspect subjectif quand même : On se base sur la différence entre la situation effective et la situation telle qu'on voudrait la voir. Mais pourquoi devrait-on s'attendre à quelque chose ? Pourquoi voudrait-on des marques de "reconnaissance" en plus de son salaire ? C'est la que des besoins émotionnels se font sentir.
Atil
   Posté le 08-08-2010 à 22:22:38   

Si le patron dit : Voila la paie mensuelle, je suis content de toi !" ou "Tiens, v'la ton chèque, tu n'en mérités pas tant, gros fainéant !" ... c'est la même chose ?
Ase
   Posté le 26-08-2010 à 13:30:52   

y a perzonne qui travelo a france telecom izi pour témoigner ? ils zont tous morts ou quoi ?
martiko
   Posté le 26-08-2010 à 21:43:01   

la situation est rarement une partie de plaisirs comme semble le penser Atil, si il connaissait un peu la vie active il comprendrait mieux, parfois les souffrances que certains rencontre, il est vrai qu'on peut essayer de pousser quelqu'un au suicide en toute impunité si c'est dans le cadre de l'activité professionnelle, mais des gros voleurs comme l'escroc Woerth on ne peut pas nous qui sommes sont patron le traiter de grosse fainéantasse corrompue.
Atil
   Posté le 26-08-2010 à 22:10:21   

... torturer avec un trident.
Ase
   Posté le 01-09-2010 à 06:04:48   

Tao a écrit :

Le ressenti au travail est un élément fondamental de performance de l'entreprise.
En effet, le créneau est porteur, les employés qualifiés, les dirigeants compétents, mais le personnel à un ressenti de manque de reconnaissance.
Les résultats s'en ressentent gravement.


Un élément important étudié par les psychanalystes est la jouissance de soi .
Les entreprises limitent cette jouissance de soi par la contrainte du travail, par la discipline et par la hiérarchie.
Comme le souligne Olivier Rey, la perte de jouissance de soi participe à la dévalorisation de l'individu, être social auto-construit .

Mais cette perte n'est pas vraiment une perte puisque c'est l'individu lui-même qui décide de cette perte : il consent à se livrer au travail, à se plier aux contraintes du travail.

Il s'en suit que le ressenti personnel de cette jouissance de soi que l'individu développe dans son travail est une jouissance imaginaire. Il est alors dans l' ultrasubjectivation .
Atil
   Posté le 01-09-2010 à 11:01:32   

Il y a des travaux où l'ouvrier peut éprouver le plaisir du travail bien fait.
Et d'autres où il a l'impression de n'être qu'un simple rouage anonyme dans une grande machine.
En période de chomage, pouvons-nous vraiment choisir le travail qu'on veut faire ?
Atil
   Posté le 01-09-2010 à 13:18:26   

Exemple :
Dans les banques les cadres sont souvent mutés sous prétexte qu'il faut les empécher de trop se lier d'amitié avec le personnel.
je trouve ca débile : Le personnel travaille certainement mieux dans la convivialité que dans le stress, avec des gens qu'ils ne connait pas.
De plus, quand on change de place, on perd ses repères et on ne peut pas être performant tout de suite. C'est donc contre-productif. Une idée de technocrate irréaliste.
Atil
   Posté le 01-09-2010 à 15:12:08   

Comment faire un baromètre de satisfaction dans un pays ou les gens sont systématiquement mécontents quoi qu'il arrive ?
sax
   Posté le 18-09-2010 à 00:17:43   

Faîtes travailler un âne il vous dira quand cela devient suffisant !
Ase
   Posté le 18-09-2010 à 02:30:38   

Atil
   Posté le 24-09-2010 à 09:22:03   

TaoTheKing a écrit :

Il existe des indicateurs fiables pour chaque branche.


Tu as des exemples ?
Atil
   Posté le 25-09-2010 à 11:53:29   

OK
Atil
   Posté le 25-09-2010 à 11:54:19   

... Heu ...
...Donne-nous quelques exemples, siouplé.
PizzaMan
   Posté le 25-09-2010 à 12:18:47   

S'il y en avait, il te les aurait donné dès le début
Atil
   Posté le 25-09-2010 à 15:00:57   

Ta dernière phrase est bizarre.

"Je reste volontairement vague car il s'agit là d'un savoir faire qui ne peut souffrir d'approximations."

Vague = Approximatif

Donc tu restes vague / approximatif exprés parceque tu es dans un domaine où il ne faut pas rester vague / approximatif.
martiko
   Posté le 26-09-2010 à 12:42:37   

Atil a écrit :

Si le patron dit : Voila la paie mensuelle, je suis content de toi !" ou "Tiens, v'la ton chèque, tu n'en mérités pas tant, gros fainéant !" ... c'est la même chose ?


je risquerais de ne pas aimer du tout!
Atil
   Posté le 26-09-2010 à 21:05:28   

Que préfèrerais-tu ?

- "Voila tes 1500 E mensuels, je suis content de toi !"
ou
-"Tiens, v'la tes 10000 E mensuels, gros con !"
nat
   Posté le 01-10-2010 à 22:47:59   

Atil a écrit :

Le "ressenti de manque de reconnaissance" ne me semble pas être un véritable "ressenti".
C'est plutôt une constatation basée sur des faites (ou plutôt sur l'absence da faits auxquels on s'attendait).
Mais ca a un aspect subjectif quand même : On se base sur la différence entre la situation effective et la situation telle qu'on voudrait la voir. Mais pourquoi devrait-on s'attendre à quelque chose ? Pourquoi voudrait-on des marques de "reconnaissance" en plus de son salaire ? C'est la que des besoins émotionnels se font sentir.


C'est pareil dans tout les domaines non?

Pas que dans 'le ressenti de manque de reconnaissance"?

Tant qu'on s'aime pas et qu'on n'a pas confiance en soi on l'a partout non?
Atil
   Posté le 02-10-2010 à 08:23:26   

Ca montre combien l'être humain est fragile et immature.
Objectivement on n'a pas besoin de récompenses émotionnelles.
Mais dans le vécu, on en ressent le besoin quand même.
TaoTheKing
   Posté le 02-10-2010 à 08:35:40   

La sagesse, c'est par exemple accepter son état d'humain, avec ses faiblesses.
C'est accepter que les émotions existent et ont une influence décisive sur notre vie.
C'est donc accepter de les nourrir.
Atil
   Posté le 02-10-2010 à 08:50:10   

La sagesse c'est aussi de prendre conscience que le cerveau de l'homme, contrairement à celui des animaux, est capable de maitriser ses émotions.
L'état normal d'un humain adulte accompli c'est de ne pas être esclave des ses besoins émotionnels.
Un être humain qui n'apprend pas à se servir de toutes les capacités normales de son cerveau reste un être infantile, inaccompli. Un peu comme un oiseau qui n'apprendrait jamais à voler.
TaoTheKing
   Posté le 02-10-2010 à 10:32:52   

Outre le fait qu'il existent des oiseaux qui ne savent pas voler, je dirais que la sagesse est aussi d'accepter que nous ne soyons pas égaux devant les émotions. Si tel était le cas, il n'y aurait pas d'art.
L'art est également une particularité de l'homme.
Atil
   Posté le 02-10-2010 à 11:19:01   

Les hommes sont inégaux en intelligence surtout parceque certains cultivent leur intelligence et d'autres pas.
Les hommes sont inégaux en maitrise émotionnelle surtout parceque certains cultivent leur maitrise et d'autres pas.
TaoTheKing
   Posté le 02-10-2010 à 11:22:18   

C'est vrai.
Mais toute la période de l'enfance, qui n'est pas maîtrisée par l'individu mais par les éducateurs donnent des atouts, ou au contraire des handicaps.

Et d'autre part, que réponds-tu sur l'importance de l'émotion sur l'art, et l'importance de l'art tout court?
Atil
   Posté le 02-10-2010 à 11:27:11   

A quoi sert l'art ?
TaoTheKing
   Posté le 02-10-2010 à 11:33:45   

Dans quel sens?
Atil
   Posté le 02-10-2010 à 20:41:14   

On peut vivre sans art, mais on ne peut pas vivre sans manger.

L'art n'est peut-être pas si important que ca.

C'est peut-être juste un truc pour nous permettre de continuer à patauger inutilement dans les émotions.

A moins que l'émotion ne soit pas indispensable à l'art ?
TaoTheKing
   Posté le 02-10-2010 à 20:42:20   

La bonne question serait: l'art est-il utile à la vie des hommes?


Edité le 02-10-2010 à 20:42:51 par TaoTheKing


Atil
   Posté le 02-10-2010 à 20:48:49   

Il faudrait savoir "utile à quoi" ?

Est-ce que c'est indispensable comme se nourrir ? Non.

Mais peut-être que ca permet de s'instruire ? Peut-être ... mais ca dépend des types d'art.

Peut-être aussi que ce n'est qu'une distraction futile dont on pourrait se passer ?

Pour moi l'art est une sorte de langage. On peut vivre sans langage ... mais le langage simplifie pas mal la vie.
Mais un langage ca permet d'exprimer aussi bien des choses utiles que les choses inutiles ou nuisibles.
TaoTheKing
   Posté le 02-10-2010 à 21:14:37   

C'est peut-être également une soupape? Quelque chose qui permet de prendre de la distance, d'une façon ou d'une autre?
Une représentation objective du bien?
Atil
   Posté le 03-10-2010 à 09:47:45   

Si l'homme a besoin d'une soupape alors c'est bien la preuve que quelque chose fonctionne mal en lui et laisse s'accumuler la pression.
C'est pourquoi je trouve que nous sommes faibles et "pleins de bugs".
Milie
   Posté le 03-10-2010 à 10:01:02   




L'art et nos inspirations.. L'art et nos investissements... L'art et nos concentrations...

3 états de nous mêmes. 3 voies d'auto-perfectionnement.


Atil
   Posté le 03-10-2010 à 10:49:03   

Perfectionnement en quoi ?
Milie
   Posté le 03-10-2010 à 13:03:16   




Atil a écrit :

Perfectionnement en quoi ?



Dans nos harmonies et leurs diapasons .... Inspirations

Dans nos dissolutions et leurs profondeurs ... Investissements.

Dans nos poussées et leurs qualités ... Concentrations.


martiko
   Posté le 03-10-2010 à 13:42:33   

Millie as tu déjà travaillé ou travailles tu?
Vous connaissez le shéma de destruction des personnes ayant plusieurs annéeschez Franc-Télécom tel qu'il est enseigné aux cadres dirigeant ?
1- annonce du fin de contrat, du licenciement ou de la mutation à plusieurs centaines de kilomètres.
2-tentative de la faire accepter, la personne se rebelle et non acceptation de un premier temps.
3-La phase la plus difficile pour l'entreprise
martiko
   Posté le 03-10-2010 à 18:06:57   

martiko a écrit :

Millie as tu déjà travaillé ou travailles tu?
Vous connaissez le shéma de destruction des personnes ayant plusieurs annéeschez Franc-Télécom tel qu'il est enseigné aux cadres dirigeant ?
1- annonce du fin de contrat, du licenciement ou de la mutation à plusieurs centaines de kilomètres.
2-tentative de la faire accepter, la personne se rebelle et non acceptation de un premier temps.
3-La phase la plus difficile pour l'entreprise


3- Après la révolte viens la résignation qui entraine la dépression qui doit amener l'employé ou ex employé à la résignation et ensiuit l'accepatation de sa situation de sans emploi ou de son divorce qu'entrainera sa situation soit que sa femme ne veuille pas démissionner et quitter son travail soit elle se sépare de lui parce que son humeur s'altère avec la dépression et qu'il coute cher au foyer et parfois il se met à boir ou change de caractère, plus la vie qui devient plus difficile et les privation y compris pour les enfants....c'est donc la phase précédent sa nouvelle situation qui est la plus difficile pour France-Telecom surtout si l'employé à l'inamicalité de plonger trop vite dans la dépressionet cela avant son départ de la firme et qui pire par irrespect il ne remonte pas de la phase dépressive et se suicide.
4-Cette phase entraine malheureusement l'annulation de la phase 4 qui voyait un soulagement parmi les autres employés d'être encore là et donc d'être meilleurs que ce louzeur.
5- Mais cela n'annule pas et bien au contraire cette phase qui voit monter les actions France-Telecom.
A propos pourquoi "France"?
TaoTheKing
   Posté le 03-10-2010 à 18:23:35   

L'exemple de France Télécom est intéressant.
Nous sommes là arrivés à une extrémité qui vient compléter le dispositif mis en place il y a déjà 2 décennies par l'argent: l'employé karoshi.
Difficile en France d'en arrivé à des morts par surcharge de travail. Nos aïeux ont gagné de leur vie notre possibilité à nous défendre.
Le harcèlement moral a donc été créé.
Mais il est tellement difficile d'instruire une affaire de ce type, que beaucoup de travailleurs seront encore victimes de cette pratique récente.
Atil
   Posté le 04-10-2010 à 07:56:27   

Parfois l'ambiance est tellement mauvaise au boulot qu'on est content d'être foutu à la porte.
martiko
   Posté le 04-10-2010 à 16:51:19   

Atil a écrit :

Parfois l'ambiance est tellement mauvaise au boulot qu'on est content d'être foutu à la porte.


...ou à la fenêtre!
Mathilde
   Posté le 14-08-2011 à 21:41:50   

Pour répondre à Taotheking, je dirais que le ressenti est le résultat d'expériences socio-culturelles et d'éducation, d'environnement. Tout dépend donc de la manière d'appréhender les informations: le soucieux sera toujours dans le souci et les maux de ventre, toujours malade, contrairement au je m'en foutiste qui restera zen, voir amorphe à la vue d'une catastrophe.

Dans les banques, le licenciement est très calculé et aussi vicieux que chez France Telecom. D'abord, on vous offre un super poste de responsable de département, on fait ensuite en sorte que l'équipe se monte contre vous, il y a des problèmes informatiques, vous n'avez plus accès à certaines données, et un jour, on vous convoque pour vous dire que vous n'êtes pas capable de gérer votre équipe de glandus. La fois suivante, on vous fait signer la lettre de licenciement et la DRH vous suis jusqu'à votre bureau afin que vous ne touchiez à rien et que vous quittiez manu militari les lieux, sans même pouvoir dire au-revoir à vos subalternes qui cachent leur tête derrière leur ordi.

Je regrette, mais le monde a dérâpé: on trouve rarement un employé "ami" avec son patron, c'est forcément des forces ennemies, surtout en France avec les syndicats.

Le rêve est de bosser pour le bien de tous avec un patron qui collabore et des collègues qui soient comme vous-même. Est-ce trop demander ?
Bon tant pis.
Ase
   Posté le 14-08-2011 à 22:33:01   

"Le ressenti au travail est un élément fondamental de performance de l'entreprise."

---> il y a une discipline qui se pose, entre autre, ce genre de questions et qui y apporte des éclaircissements : l'ergonomie.
La Société d'ergonomie de langue française avait définie celle-ci dès 1971 par la science de l'adaptation du travail à l'homme plutôt que l'adaptation de l'homme au travail. En 1992, Hubault pense l'ergonomie comme se situant à l'intersection de deux logiques, l'une la logique technico-organisationnelle (vecteur de développement et de richesse) et l'autre la logique du vivant (celle de l'agent). Finalement dans la même logique, aujourd'hui on la définit comme la conciliation de deux point de vue, celle qui allie efficacité (le point de vue organisationnel) et le bien-être (le point de vue de l'agent).

Dès 1993, les travaux de plusieurs chercheurs (Dejours, Hirigoyen) ont introduit, dans cette science de l'ergnomie et de la prévention des risques du travail, la notion de ressenti et celui de souffrance.
On a d'un côté le ressenti liée à l'angoisse et à la confrontation à des milieux hostiles (milieux physiques en entreprise et milieux sociaux dans le domaine des services aux personnes), et de l'autre on a le ressenti liée au statut et aux attentes qu'il induit auprès des supérieurs et des subordonnés. Puis d'autres travaux complémentaires ont pris en compte des risques psychosociaux comme le stress, le harcèlement moral, le harcèlement sexuel, l'usure professionnelle, les violences psychologiques et physiques externes, les effets de l'intensification du travail, etc.