Sujet :

Le sens de la fête

Atil
   Posté le 14-02-2007 à 07:18:16   

Pensez-vous que le gout pour la fête puisse être affecté par la progression spirituelle ?
Lubie
   Posté le 14-02-2007 à 11:41:27   

Non je ne crois pas, bien au contraire.
Faut-il rappeler que nous avons aujourd’hui du diable et autres anges déchus des représentations qui nous viennent des moines ayant vécu à l’époque médiévale, des vies austères de reclus ? Toutes les Tentations du moyen âge, dans l’art pictural ou scriiptural, rendent bien compte aussi de la dérive que peut engendrer une vie uniquement consacrée à la spiritualité.

Le goût de la fête c’est surtout le sens du partage, de l’amitié, du rire, de la bonne bouffe entre amis, de la joie, de la musique… et je crois sincèrement que tout est une question d’équilibre et de répartition selon une logique imparable qui me fait dire qu’il y a un temps pour tout.

Il faut donc savoir travailler, savoir méditer, savoir faire la fête etc… sans que ni l’un ou l’autre ne soit tout dans la vie. Et ça, c'est la spiritualité qui me l'a appris.
tayaqun
   Posté le 14-02-2007 à 11:42:50   

Je te réponds "Au nom de la rose"; du moins cette oeuvre illustre la question.

Jésus a-t-il ri?

Je pense que le rire signale un seuil dans la pensée, un heurt des idées et une découverte rapide de l'inattendu. Pas que cela d'ailleurs.

Cela me rassure d'imaginer que quelqu'un de sérieux puisse rire.

La question est bizarre en définitive puisse qu'il y a des fêtes religieuses...

Dionysos...
Atil
   Posté le 14-02-2007 à 13:53:38   

Mais rire et faire la fête, est-ce la même chose ?

Comme on dit "un saint triste est un triste saint".
Les hommes austères ne sont pas de vrais spirituels mais de simples bigots souvent fanatiques.
Cependant, d'un autre coté, quand je regarde les gens faire la fête, je les vois faire du bruit, se saouler, raconter des blagues vulgaires, s'exciter, faire plein de conneries commes des gamins : ca ne me parrait pas spirituel non plus.

Faire simplement un bon repas avec des amis, est-ce vraiment cela qu'on appelle "faire la fête" à notre époque ?
Je crois plutôt que maintennat il n'y a plus de fêtes possibles sans déconner et sans se rabaisser le + possible intellectuellement.
tayaqun
   Posté le 14-02-2007 à 18:42:48   

Je ne conçois pas une fête sans qu'il y ait rires.
Mais, comme Atill, je trouve que la porte est étroite pour passer, aller et revenir de la fête au spirituel.
C'est la fête, on fait la fête?
Savoir jubiler?
Atil
   Posté le 14-02-2007 à 22:26:14   

Et non pas déconner.

Car dans "déconner" il y a "con".
Lubie
   Posté le 14-02-2007 à 22:26:44   

Il est sûr que la fête décrite par Atil n'a rien à voir avec la spiritualité et la porte semble alors bien étroite. Mais je ne vois pas la fête comme ça, pour ma part.
Je vois plutôt, oui, un bon repas, des rires, des chants, de l'amitié, de la tendresse et de la joie. Rien qui puisse rabaisser l'intelligence, je crois.
Et qu'importe l'époque si l'on est bien…
Atil
   Posté le 14-02-2007 à 22:29:38   

Pensons un peu à la fête de Noel :

Jadis = Recueillement et prières.

Maintenant = Grosse bouffe, grosse beuverie et gaspillage d'argent.
Lubie
   Posté le 14-02-2007 à 22:36:45   

Pour l'anecdote, cette année, nous avons eu un magnifique Noël chez moi. Autour de mon père qui était malade, les enfants et les petits enfants étaient réunis. Et nous avons chanté des chants de Noël parce que Julie avait ramené son CD et tenait absolument à voir tous les adultes chanter en choeur… On a beaucoup ri.

On n'est pas obligé de faire comme tout le monde, Atil, voyons !
Atil
   Posté le 15-02-2007 à 07:28:47   

Toujours faire comme tout le monde ce serait trés anti-spirituel, non ?
Lubie
   Posté le 15-02-2007 à 15:18:31   

Oui, je crois que si l’on fait toujours comme tout le monde, on se donne peu de chances d’être soi. Et je ne vois pas comment on pourrait mener un chemin intérieur et intime si l’on ne sait jamais ce que l’on veut faire, soi ; si l'on n'est pas soi. C’est le b.a. ba, me semble-t-il, la petite clé qui ouvre la porte de la spiritualité.
Après, et c’est une histoire sans fin, « il faut cultiver son jardin », et ce n’est pas une mince affaire dans un monde où il n’y a pas de râteaux…
Atil
   Posté le 15-02-2007 à 18:24:20   

Bizarrement la spiritualité demande de penser par soi-même ai lieu d'être un mouton, mais en même temps elle demande de ne pas penser toujours à soi comme un égoïste.
Lubie
   Posté le 16-02-2007 à 01:15:39   

Oui je crois que tu as raison, l’égoïsme qui est une forme d’ignorance, d’inconscience convient mal à la spiritualité.
Et puis je pense que la spiritualité ouvre naturellement sur le monde et sur les autres et invite à développer des valeurs humaines. Enfin, c'est mon avis…
Atil
   Posté le 16-02-2007 à 09:26:00   

Etre avec les autres et pour les autres.
Mais ne pas être intellectuelllement soumis aux autres.
tayaqun
   Posté le 17-02-2007 à 08:30:57   

C'est l'idéal:

"Etre avec les autres et pour les autres. Mais ne pas être intellectuelllement soumis aux autres."

On revient au problème "être dedans tout en étant dehors" soit contenant-contenu; celui qui résoudra aura découvert un Nouveau Monde.
N'y a-t-il pas une certaine vue aristocratique des autres?