Sujet :

Une autre vision de Voltaire

Zig
   Posté le 12-10-2004 à 15:19:51   

Voltaire (1696-1778)

De son vrai nom François Marie Arouet, Voltaire est le philosophe et l'écrivain le plus célèbre de l'époque de Louis XV.

Fils de notaire, il abandonne ses études de droit pour le libertinage et l'écriture, mettant à profit son style littéraire et son insurpassable talent dans le persiflage. Une épigramme moquant les prétendues amours incestueuses du Régent lui vaut un premier séjour à la Bastille en 1717. En sortant, il adopte pour pseudonyme un anagramme approximatif de son nom sous lequel il accèdera à l'immortalité.

En 1726, au chevalier de Rohan-Chabot qui se moque de ce nouveau nom, Voltaire répond par ces termes : «Mon nom, je le commence, et vous finissez le vôtre !» , ce qui lui vaut une bastonnade et un deuxième séjour à la Bastille.

Après quoi, il séjourne en Angleterre. Il en revient avec les Lettres philosophiques (1734) où il fait l'apologie du système politique anglais... pour mieux souligner les faiblesses de la monarchie française.

Élu à l'Académie française, reçu à Versailles et nommé historiographe du roi Louis XV, Voltaire devient l'homme le plus en vue d'Europe. On le surnomme le «roi Voltaire» .

Dans ses combats contre les institutions françaises et la religion établie, il se heurte au parti dévot et à Jean Élie Fréron (1718-1776). Ce contradicteur, journaliste et écrivain, affiche des opinions modérées et au demeurant bien étayées, ce qui lui vaut la haine des «philosophes» .

À défaut de le contester, Voltaire choisit de le persifler, à preuve ce quatrain :

L'autre jour, au fond d'un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron;
Que pensez-vous qu'il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva.


D'Alembert va plus loin. Il obtient du roi Louis XV la suspension de sa revue, L'Année littéraire . Fréron, l'apprenant, a une attaque cardiaque qui le met hors d'état de poursuivre ses activités.




Le lever de Voltaire à Ferney, par Huber


«Je suis comme le public : j'aime mieux la paix que le Canada et je crois que la France peut être heureuse sans Québec» (lettre au Premier ministre, le duc Étienne de Choiseul).

Voltaire salue par ces termes quelque peu méprisants et mal avisés le sacrifice de la Nouvelle-France à l'occasion du traité de Paris.

«Écrasez l'Infâme !»

Ce leitmotiv revient sans cesse sous la plume de Voltaire, l'Infâme désignant la «superstition» catholique. Parfois, dans ses lettres, le philosophe se contente d'écrire : «Ecr. l'Inf.»

Dans une lettre à son amie Mme du Beffand, Voltaire se présente lui-même comme un «grand démolisseur» . C'est un ennemi de la religion catholique et un pourfendeur de l'intolérance lorsqu'elle résulte de son fait. Mais c'est aussi l'ami des despotes et du premier d'entre eux, Frédéric II, roi de Prusse.

Ce dernier l'attire en 1750 dans sa résidence d'été de Sans-Souci, près de Berlin, pour se donner une image de «despote éclairé» ( despote , certainement, éclairé , cela se discute !). Il se sert de l'écrivain pour faire passer auprès de l'opinion publique française sa politique d'agression.

Frédéric II dira en substance de ses relations avec Voltaire : «J'ai pressé le citron et jeté l'écorce» .

«Il n'est permis qu'à un aveugle de douter que les blancs, les nègres, les albinos, les Hottentots, les Lapons, les Chinois, les Amériques ne soient des races entièrement différentes».

Cette citation trop peu connue est tirée de l' Essai sur les moeurs et l'esprit des nations , publié par Voltaire en1756. C'est qu'il arrive à Voltaire et à ses amis philosophes de développer des théories vaguement racistes sur la base du «bon sens» et au nom d'une prétendue raison.

En croyant constater l'existence de «races entièrement différentes» , ils prennent le contrepied du christianisme qui, depuis Saint Paul, n'a de cesse de proclamer l'unicité de la condition humaine.

«Il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants» .

Cette phrase tirée d'une lettre du 1er avril 1766 témoigne du mépris du libertin Voltaire pour les humbles. De même écrit-il en mars 1766 : «Il est à propos que le peuple soit guidé et non pas qu'il soit instruit» . Dans une autre lettre, en 1769, il estime que lui sufisent «un joug, un aiguillon et du foin» .


Extrait de http://www.herodote.net/mots100.htm
Atil
   Posté le 12-10-2004 à 18:27:20   

J'ai mis en ligne un extrait de Voltaire :
http://www.webzinemaker.com/admi/m9/page.php3?num_web=18063&rubr=2&id=114230
uber
   Posté le 29-01-2011 à 09:17:13   

Formidable personnage, dommage que l'on taise l'autre face. Les livres ne rapportaient pas a cette epoque. il fallait au contraire de l'argent pour se faire connaitre. Voltaire etait un genie du cacul. Il acquier une des plus grandes fortunes de France par la speculation. Il préta des sommes considérables a Frederic de Prusse ou a Catherine de Russie. Les fameux courriers échangés avec ces princes étaient doublés de lettres de comptes.
C'est cette force fiancière qui lui permet de diffuser , d'influencer,de faire avancer ses idées. Ainsi lui pardonnerais je d'être riche au vu de l'usage qu' en fit ce formidable escrimeur des libertes.