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Membre désinscrit
   Posté le 08-05-2007 à 11:05:14   

http://www.liberation.fr/actualite/societe/252380.FR.php

La menace de prélèvement d'ADN proférée, la semaine dernière, contre deux petits voleurs du Nord qui avaient piqué des jouets dans un supermarché, alimente la polémique sur le fichage génétique des mineurs, dénoncé notamment par la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Syndicat de la magistrature (SM). C'est le père qui a rendu publique l'intention des gendarmes de prendre les empreintes digitales et génétiques de ses fils de 8 et 11 ans pour ce larcin. L'homme a en effet découvert, atterré, que la dernière loi sur l'extension du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) permet d'y intégrer les ADN d'enfants.
Les deux frères ont fauché deux Tamagoschi et deux balles rebondissantes dans un hypermarché du Nord. Les vigiles les ont repérés sur les caméras de surveillance et les ont appréhendés quand leur mère passait à la caisse. Leur père, Vincent, a indiqué au Parisien que son épouse a «tout de suite payé les jouets volés, environ 50 euros. On les a mis à la poubelle. On a sermonné nos enfants, on les a privés de jeux vidéo, de cadeaux d'anniversaire. On leur a demandé de nous rembourser progressivement sur leur argent de poche et d'effectuer quelques travaux d'intérêt général dans la maison». Ils ont reçu la visite des gendarmes qui venaient leur apporter une convocation. Et le père en était «ravi», croyant qu'ils allaient «faire prendre conscience» à ses fils «qu'il ne fallait pas recommencer». Mais les propos des deux officiers de police judiciaire ont dépassé à ses yeux toute mesure : «Ils ont expliqué à mon fils aîné qu'il serait photographié, qu'on lui prendrait ses empreintes digitales et aussi ses empreintes génétiques, ajoutant même que mon fils ne pourrait pas forcément exercer le métier qu'il veut faire plus tard car il serait fiché !»
Persuadé que le Fnaeg était réservé aux seuls délinquants sexuels, le père a d'abord cru à du bluff, avant de réaliser que les gendarmes avaient le droit de mettre à exécution cette menace.
«Pas du bétail». Révolté, il a annoncé qu'il refuserait tout prélèvement génétique sur ses enfants, même si la loi punit ce refus d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende : «C'est une connerie de gamins ! Je ne suis pas d'accord pour qu'ils le paient au prix fort, a-t-il tonné dans le Parisien , ce n'est pas du bétail que l'on doit marquer au fer.» Lors de l'audition le 5 mai des deux gamins, les enquêteurs et le substitut du procureur ont finalement fait machine arrière, n'ont demandé ni relevé d'empreintes digitales, ni effectué de prélèvement génétique, et ont bouclé l'affaire par «un rappel à la loi». «Il y a une part de maladresse des deux gendarmes qui n'ont pas voulu les ficher mais leur faire peur», dit-on à la gendarmerie, «même si la loi l'autorise.»
Lancé en 1998 après l'arrestation du tueur en série Guy Georges, le Fnaeg a d'abord été conçu pour pister les pédophiles, délinquants et criminels sexuels. En 2001, le ministre de l'Intérieur socialiste Daniel Vaillant l'a fait élargir aux autres crimes, de sang, de terrorisme, d'actes de torture et de barbarie, et d'attaques à main armée.
Arrachages d'OGM. Puis le 19 mars 2003, la loi de sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy a encore étendu le champ d'application du Fnaeg à quasi tous les délits, même aux vols à l'étalage, dégradations d'abribus ou arrachages d'OGM. Seuls désormais échappent au fichage génétique les usagers de stupéfiants, les personnes punies de simples contraventions et les auteurs d'abus de biens sociaux.
Si le Fnaeg, qui contient aujourd'hui quelque 400 000 profils génétiques, permet de résoudre des crimes anciens et d'innocenter des suspects, son extension massive «à de petites infractions et sans distinction d'âge» inquiète Ollivier Joulin, vice-président du tribunal de grande instance de Bordeaux et membre du Syndicat de la magistrature : «Un enfant fiché pour une bêtise risque de le traîner pendant quarante ans, soit la durée autorisée pour la conservation des ADN. Il risque aussi de ne pas pouvoir accéder à la fonction publique ou à certains autres métiers.» Intervenu plusieurs fois de «façon préventive» pour que des mineurs punis par des sanctions éducatives (et non par une peine) ne soient pas enregistrés dans le Fnaeg, Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l'homme, redoute qu'un jour des très jeunes enfants le soient : «L'idée de marquer génétiquement un gosse qui n'a pas dix ans pour un vol dans un magasin et d'en garder la trace indélébile dans un tel fichier est injustifiée, disproportionnée, scandaleuse. Damner à vie un enfant qui a fait une ânerie ou repérer les petits turbulents dès la crèche, c'est une politique qui consiste à enfermer les gens dans la délinquance.»
Atil
   Posté le 08-05-2007 à 12:16:02   

Le problème n'est pas qu'on fiche des enfants.
Le problème c'est qu'on se serve de ces fichiers pour leurs refuser certains emplois des disaines d'années plus tard.
Membre désinscrit
   Posté le 08-05-2007 à 17:19:50   

et pire, imagine un système qui condamne les enfants et les adultes à la torture ou à la peine de mort immédiate sans sommation et sans droit de défense pour des erreurs dont ils ne se rendent même pas compte, voire qui sont futiles et sans dommages causé à autrui : c'est à dire un monde où par exemple les gens se prendraient une balle dans la tête parce qu'ils jouent à un jeu qu'ils n'ont ni acheté ni volé dans un magasin ou parce qu'ils ecoutent un mp3 téléchargé sur internet ou reçu par messagerie, ou parce qu'ils lisent un livre à haute voie dans la rue, qu'en penses-tu ?

ou encore pire, imagines un monde où des policiers crament immédiatement la cervelle de celui qui jete des papiers par terre...
Atil
   Posté le 08-05-2007 à 22:59:10   

Dans un tel monde il n'y aurait probablement presque plus de délinquance.

Je m'imagine aussi un monde ou, par exemple, le port d'écharpe verte serait puni de mort. Ce serait absurde. Ce serait scandaleux. Mais, aprés tout, je ne plaindrais qu'à moitier ceux qui se ferait condamner à mort : En effet, si la loi est stupide et dictatoriale, il est tout aussi stupide de la braver. Il faudait vraiment être con pour risquer sa vie pour une écharpe verte.
Membre désinscrit
   Posté le 09-05-2007 à 00:01:23   

tu vis dans ce monde.
mais tu ne le sais pas.
Atil
   Posté le 09-05-2007 à 07:32:56   

Je vis dans un monde ou plein de "jeunes" peuvent facilement bruler des voitures.
Donc je ne vis pas dans une dictature mais dans un pays qui ne sait pas faire respecter la loi et l'ordre.
Membre désinscrit
   Posté le 09-05-2007 à 10:02:35   

ça c'est ce que tu crois...
Atil
   Posté le 09-05-2007 à 11:57:42   

Non c'est ce que je vois.

Ce n'est pas parceque quelques représentants de l'ordre, isolés, font des excés de zèles dans certains endroits que cela veut dire que nous vivons dans un pays répressif avec des lois impitoyables.
D'ailleurs le texte dit bien : "les enquêteurs et le substitut du procureur ont finalement fait machine arrière,"
Si leur action avait été si solide, si légale et si bien étayée que ca, ils n'auraient pas fait machine arrière aussi facilement.
PizzaMan
   Posté le 09-05-2007 à 12:23:02   

Sciento' vit sur une autre planète. C'est ça, le décalage par rapport à cette discussion.
Membre désinscrit
   Posté le 09-05-2007 à 12:34:20   

Atil a écrit :

Non c'est ce que je vois.


où ça ?
havona
   Posté le 09-05-2007 à 19:22:38   

Je m'imagine aussi un monde ou, par exemple, le port d'écharpe verte serait puni de mort. Ce serait absurde. Ce serait scandaleux. Mais, aprés tout, je ne plaindrais qu'à moitier ceux qui se ferait condamner à mort : En effet, si la loi est stupide et dictatoriale, il est tout aussi stupide de la braver. Il faudait vraiment être con pour risquer sa vie pour une écharpe verte.


Atil, ce que j'en pense:
C'est vrai , c'est peut-être un peu con de risquer sa vie pour une écharpe verte ou rouge ou noir, mais plus con encore à mon sens, c'est de ne rien risquer du tout. De subir les stupides lois dictatoriales sans résistance et sans révolte c'est ne pas se considérer du tout, partant de là oui forcément, y'a rien à dire, rien à faire, aucune raison de se plaindre non plus, tout est bien pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Enfin, y'a toujours eu et y'aura toujours des humains qui s'opposeront à de stupides lois dictatoriales et il y aura sans doute toujours de stupides et pervers "individus" pour dicter leurs stupides idées et écraser impunément leur prochain sans le moindre scrupule. Voilà on appelle les uns des bourreaux, les autres des martyres ou des fous, et tous les autres des moutons. Qui sont les plus stupides? pas les premiers, même s'ils ont des idées stupides, eux ne le sont pas, loin de là, ils sont même très très MALins, les seconds ne le sont pas non plus bien qu'ils fassent parfois des choses stupides, mais ne le sont que les choses qu'ils font, quand aux suivants... on est pas sorti de la merde!!!

Message édité le 09-05-2007 à 19:26:29 par havona
Atil
   Posté le 09-05-2007 à 21:36:44   

Vouloir des choses inutiles uniquement parcequ'elles sont interdites, c'est stupide.

Vouloir interdire des choses inutiles juste pour le plaisir d'étaler sa force c'est tout aussi stupide.

Bien souvent les dictateurs et les révolutionnaires ne valent pas mieux les uns que les autres : tous sont avides de pouvoirs.
Et pendant ce temps les gens qui vivent dans le désert sont tranquilles et ne se préoccupent ni d'imposer ni de braver des interdits inutiles.