Sujet :

L'idée de progrès déshonore l'intellect

Atil
   Posté le 15-03-2007 à 23:02:03   

Baudelaire contre l'idée de progrès:
"Ce fanal obscur, invention du philosophisme actuel, breveté sans garantie de la Nature ou de la Divinité, cette lanterne moderne jette des ténèbres sur tous les objets de la connaissance; la liberté s'évanouit, le châtiment disparaît. (...) Cette idée grotesque, qui a fleuri sur le terrain pourri de la fatuité moderne, a déchargé chacun de son devoir (...) et les races amoindiries, si cette navrante folie dure longtemps, s'endromiront sur l'oreiller de la fatalité dans le sommeil radoteur de la décrépitude. Cette infatuation est le diagnostic d'une décadence déjà trop visible. Demandez à tout bon Français qui lit tous les jours son journal dans son estaminet ce qu'il entend par progrès, il répondra que c'est la vapeur, l'électricité et l'éclairage au gaz, miracles inconnus aux Romains, et que ces découvertes témoignent pleinement de notre supériorité sur les anciens (...) .
Transportée dans l'ordre de l'imagination, l'idée du progrès (...) se dresse avec une absurdité gigantesque, une grotesquerie qui monte jusuqu'à l'épouvantable. La thèse n'est plus soutenable. (...) Dans l'ordre poétique et artistique, tout révélateur a rarement un précurseur. Toute floraison est spontanée, individuelle."

le progrès selon Monique Michu:
"On arrête pô l'progrès!"

Et pour vous, amis philosocerlonautes?
Le progrès, c'est quoi, c'est comment, ça existe et ça vaut quoi?

Pseudo : Arbos
tayaqun
   Posté le 16-03-2007 à 10:49:34   

Si on associe l'idée de progrès à la fonction y=ax+b, qui est une droite pentue et illimitée, c'est une superbe Khônerie.
Si c'est une sinusoïde qui s'éloigne de nous à vitesse varible, c'est moins machin mais serpentoïde et refroidissant.
Si c'est un moment dans un cycle, on est plus près de la vérité mais la réponse nie l'idée même de progrès.

Franchement, cela me semble une superbe idée capable de mesurer quelque chose qu'on arrive pas à définir et qui serait fausse de temps en temps.
Si vous trouvez que je ne suis pas parfaitement clair, c'est que je peux progresser mais reconnaissez tout de suite que je ne pourrait le faire indéfiniment.
tayaqun
   Posté le 16-03-2007 à 10:50:46   

Je voulais n'y voir que du bleu!
koike sa veudire?
Atil
   Posté le 17-03-2007 à 08:28:09   

Il semble en effet que le progrès n'a pas toujours été si linéaire que ca : il a connu des périodes de stagnation ou même de recul.
Aprés la destruction de l'empire romain par exemple.
PizzaMan
   Posté le 17-03-2007 à 12:27:54   

Le moyen-âge, aussi appellé «âge sombre».
Atil
   Posté le 17-03-2007 à 12:43:52   

On peut également se demander si la spiritualité ne progresse pas pendant les périodes de déclin matériel, alors qu'elle régresse pendant les périodes de progrés matériel.
PizzaMan
   Posté le 17-03-2007 à 12:49:37   

Il est clair qu'en période de désoeuvrement et de dépossession, l'homme a souvent le réflexe de se retourner vers un idéal immatériel. On dirait qu'il y a comme un vide qu'il faut absolument combler, d'une manière ou d'une autre. Il faut être au dessus du désir, à mon avis.
Atil
   Posté le 17-03-2007 à 20:41:50   

Il reste à savoir si la spiritualité qui progresse en période de déclin matériel est une vraie spiritualité ou alors de la simple superstition.

Les périodes d'apogée matérielle sont aussi parfois des périodes d'effervescence intellectuelle.
zorglub
   Posté le 17-03-2007 à 21:52:54   

[citation=Atil]Il reste à savoir si la spiritualité qui progresse en période de déclin matériel est une vraie spiritualité ou alors de la simple superstition [citation]

Une croyance plutôt, un retour aux choses plus immatérielles comme la religion. certains s'orientent plus vers la spiritualité que vers la religion, mais c'est égalemement un retour des extremistes religieux (quelquesoit la religion).

Faut bien trouver le contre poids pôur survivre...
Lubie
   Posté le 17-03-2007 à 22:58:32   

Le progressus ad futurum coincide toujours avec le regressus ad originem…

je ne sais plus d'où je tiens ça, mais je crois que ça tient la route !

Message édité le 17-03-2007 à 23:01:12 par Lubie
zorglub
   Posté le 17-03-2007 à 23:09:52   

Ca sonne bien en tout cas et ça me plait bien aussi.
tayaqun
   Posté le 18-03-2007 à 00:24:27   

""je ne sais plus d'où je tiens ça, mais je crois que ça tient la route !"
nous dit Lubie...

Oui, on a comme cela des flashs qui nous étonnent... Ainsi, moi, j'ai vu ma feulle d'impôt qui diminuait mais je ne sais plus où...
nb: pas de s à impôt, c'est mon côté optimiste qui prend le dessus.

Quant à Zorglub, ne t'étonne pas de ce qui sonne bien, c'est ton éducation religieuse bercée au latin de messe...
tayaqun
   Posté le 18-03-2007 à 00:26:57   

Finalement, je crois au progrès dès lors qu'il reste dans certaines limites...
Ne vous affolez pas, j'ai voulu y mettre un peu d'humour pour Lubie...
zorglub
   Posté le 18-03-2007 à 00:30:34   

Tayaqun, le problème c'est que je suis juive et bercée aux champs hebreux d'Afrique du Nord.

Je comparais cette sonorité plus par rapoprt a ma culture Asterixienne
PizzaMan
   Posté le 18-03-2007 à 00:38:04   


Atil
   Posté le 18-03-2007 à 17:53:01   

S'il n'y avait pas de progrés, la vie serait monotone.