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100k
Bonjour, mon taf c est de faire de la pub pour les armes à feu, mais je condamne le meurtre.
Ne vous inquietez pas, Monsieur, un peu d argent et beaucoup de psys, vous aideront à corrompre votre conscience.

Merci docteur rabbi, sans vous et le lobby que vous representez, vous auriez perdu des millions dans le marché de la mort.


Edité le 27-06-2008 à 11:35:41 par 100k


Usul
Oui c'est un peu ça. Aujourd'hui dans le graphisme et l'audiovisuel y'a les gens qui s'aperçoivent que c'est un luxe de travailller sans avoir à bosser dans la pub, et puis y'a ceux qui disent que c'est travailler dans la pub qui est le luxe. Et comme les seconds sont plus friqués, ils font fermer leur gueule aux premiers et les font passer pour des cons.
On peut entendre régulièrement qu'avoir du talent et ne pas travailler là où il y a de l'argent c'est du snobisme.



PizzaMan a écrit :

C'est vrai, que les gens qui bossent dans la pub y sont entrés par piston. J'ai eu un client dont le directeur artistique de l'agence après avoir été un garagiste pendant plus de 25 ans, avant de se retrouver dans la pub


Oui c'est énorme
Ma petite soeur pensait faire une école de communication ou de pub l'année dernière. Ca me foutait en rogne mais comme c'était l'époque où je voyais tous les jours des mecs qui travaillaient là-dedans, je me suis mis à en parler. Le directeur de post-production (en pub) le plus sympa que j'ai rencontré était un peu plus vieux que moi, il avait été boulanger et ça s'était plutôt mal passé, alors son père avait fait jouer ses relations pour le faire rentrer là-dedans.
Quand je lui ai parlé de ma soeur, il m'a répondu "Ca fait 10 ans que je travaille là-dedans et j'ai jamais vu quelqu'un qui sortait d'une école de pub... une école de commerce à la limite"

Ce qui me fait vomir c'est que la pub est vue effectivement comme l'art d'aujourd'hui. Elle est pratique, elle innove, invente de nouvelles formes, elle en fout plein la gueule esthétiquement, fait parler d'elle, s'inspire des traditions picturales, et puis elle est populaire, contient un message simple que tout le monde peut comprendre, et elle est même parfois subversive. Elle rapporte énormément de fric, et permet aux gens de réussir et de se faire connaître.
C'est ça la définition populaire de l'art aujourd'hui...


Edité le 26-06-2008 à 18:31:19 par Usul


100k
Beigbeder vient de la pub.
C est pour ca que tout ce qu il touche se transforme en merde ?
PizzaMan
Les pubards, il faudrait les mettre dans des camps ces cons là.
Quand tu discutes avec ces gens-là tu as l'impression qu'ils sont tout à fait incapables de s'écouter eux-mêmes déballer autant de conneries.

Moi - La pub, de toute façon ce n'est pas de l'art. À tout le moins c'est de la technique, rien de plus.

Le pubard - Je vais te dire un truc : la technique c'est de l'art !

Moi - Ouaaaaaaah ! Vraiment ???

Le pubard - Ça t'en jette, hein ? Rien que dans la façon d'assembler les éléments entre eux pour en faire un concept, on peut appeller ça de l'art. On crée un concept selon les directives du client, mais il faut faire gaffe quand même. On ne peut pas risquer, et perdre de l'argent.

Moi - Et dire que les artistes prennent pourtant des risques

Le pubard - Ah ouais...



C'est vrai, que les gens qui bossent dans la pub y sont entrés par piston. J'ai eu un client dont le directeur artistique de l'agence après avoir été un garagiste pendant plus de 25 ans, avant de se retrouver dans la pub
100k
les commentaires, on dirait du Enilec

une personne geniale, tout ce qui etait fait c est geniale, et bien sur, il fallait que ce soit fait dans l interet de tous.
Parce que tout le monde devait etre gentil. C est une obligation d etre gentil pour etre dans le groupe, on ne peut pas emettre l idée de frapper un gamin ou de vendre sa soeur à un proxo turc

c est beau les bisounours.
Atil
Dans tout ca il me semble qu'on confond l'art et la technique.

Les publicistes mairtisent trés bien les techniques de manipulation ... mais ce n'est pas pour cela qu'on doit parler d'art.
Usul
Oui, il faudrait que tout le monde ai l'occasion de voir ça, et de devoir les supporter pendant des heures... je suis sûr que la pub n'aurait plus le même impact après

J'ai failli bosser un peu là dedans, par piston j'étais entré dans un labo vidéo de Paris qui s'occupe de la majorité de la publicité française. Je trouvais ça excellent parce que j'avais 2-3 potes là-dedans que j'aimais bien, qui avaient un matos incroyable et sur lequel ils me formaient. Il y avaient tellement de fric qui tournait que lorsqu'une pièce informatique de 1000 ou 2000 euros devait être changée, un ingénieur de thompson était là dans l'heure qui suit... alors que là où je bossais avant, même pour un truc qui coûte 50 euros on pouvait se brosser pendant des années et apprendre à s'en passer

J'y ai découvert que les publicistes sont les mecs les plus trouillards du monde. Il n'y est pas question de prendre de risques, ni de faire quelque chose de nouveau, ils ne se permettent des choses que lorsque cela a déjà été fait, et que statistiquement des résultats concrets ont pu se mesurer. Chaque décision doit découler d'heures de discussions entre une dizaine de personnes, puis remonter la hiérarchie, puis enfin la redescendre... pire qu'un téléphone arabe...
Alors quand un technicien demande "Je met plus de rouge là ou pas ?", et que la réponse arrive 3 heures après et une dizaine de coup de téléphone, tout ça pour une pub pour les supermarché U... ça fait tout drôle

Puis tous les publicistes là-dedans entrent par piston... ça leur pousse à fermer leur gueule. Ainsi ils penseront pas à se syndiquer où à réagir à une décision qui vient d'en haut. Et le pire, c'est que, se retrouvant là par hasard, beaucoup trouvent leur boulot fantastique et se prennent pour des artistes.
Et mieux encore, l'art ça sert à rien, alors que eux ils font en plus quelque chose qui sert à quelque chose.


Edité le 25-06-2008 à 18:20:30 par Usul


PizzaMan
J'étais à une rencontre de gens de la pub, récemment, et je n'ai jamais eu autant envie de gerber que ce soir-là. C'était minable, insipide, ennuyant, stérile d'écouter ces gens exposer leurs opinions en parlant de la pub telles des oeuvres d'art. J'avais envie d'avoir un flingue, un magnum 44 de préférence, ce soir-là
Usul
...oui... heu, sauf que là c'est une pub pour une marque d'assurance.

Puis ils s'affichent comme des inventeurs alors qu'ils n'ont rien inventé du tout.
http://www.youtube.com/watch?v=ShDoxve85jI
Ceci est un coup de pub en 2003 je crois pour la campagne électorale de Ricardo López Murphy, un néolibéral argentin qui a une réputation de provocateur.

Il est connu pour avoir fait des spots télé comme :
"Duhalde l´a mis à Kirchner. Kirchner l´a mise à sa femme. En faisant cela il la mettait à Duhalde qui du mettre la sienne."

Pour le coup ça me laisse songeur quand à la réinvention du métier d'assureur...

Mais ce qui m'effraie le plus à vrai dire c'est les commentaires sous la vidéo :

Citation :

"Magnifique pub, les publicistes qui ont travaillé dessus ont eu une vraie lumière !!"


Citation :

"C'est clair, vraiment fort cette pub, ceux qui l'ont fait on vraiment géré."


Citation :

"reespect a cette pub mm si elle est mensongère!!"


La dernière est un comble quand même...
On est à une époque où on se moque ostentatoirement de l'art, de la poésie et de la littérature, on peut régulièrement entendre des ignares et même des gens cultivés parler de masturbation intellectuelle... mais par contre on peut respecter une formule vide de sens qui utilise la télévision pour vendre l'image de marque d'une entreprise... et une entreprise qui fait fortune sur l'angoisse de l'avenir et les placements boursiers.

Ce que je trouve fort, c'est que c'est effectivement un retournement de situation... c'est comme si cela révèlait quelque chose, apparemment on nous fait lire les choses à l'envers et on se laisse convaincre comme des cons.
Atil
Ca me fait penser à cette lettre de George Sand à Alfred de Musset :

Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris, l'autre jour, que vous avez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde un souvenir de votre
baiser et je voudrais que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul. Si vous voulez me voir ainsi
dévoilée, sans aucun artifice mon âme
toute nue, daignez donc me faire une visite.
Et nous causerons en amis et en chemin.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère capable de vous offrir l'affection
la plus profonde et la plus étroite
amitié, en un mot, la meilleure amie
que vous puissiez rêver. Puisque votre
âme est libre, alors que l'abandon où je
vis est bien long, bien dur et bien souvent
pénible, ami très cher, j'ai le cœur
gros, accourez vite et venez me le
faire oublier. À l'amour, je veux me sou-
mettre entièrement.

Votre poupée.

A priori, si vous n'avez pas compris que cette lettre en cache une autre, c'est beau, plein de poésie...
Maintenant, lisez la première ligne et ensuite une ligne sur deux...

Alfred de Musset a répondu ceci :

Quand je vous jure, hélas, un éternel hommage
Voulez-vous qu'un instant je change de langage
Vous avez su captiver les sentiments d'un cœur
Que ne puis-je, avec vous, goûter le vrai bonheur
Je vous aime, ô ma belle, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire
Avec soin, de mes vers, lisez le premier mot
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.

Maintenant, relire les premiers mots de chaque vers: c'est un acrostiche.
De la même manière George Sand a répondu ceci :

Cette grande faveur que votre ardeur réclame
Nuit peut-être à l'honneur mais répond à ma flamme.


Autre version :

Alfred de Musset écrit ceci :

Quand je jure à vos pieds un éternel hommage
Voulez-vous qu'inconscient je change de langage
Vous avez su captiver les sentiments d'un cœur
Que pour adorer forma le Créateur.
Je vous aime et ma plume en délire.
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin, de mes lignes, lisez les premiers mots
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.

George Sand renchérit par ces vers :

Cette indigne faveur que votre esprit réclame
Nuit à mes sentiments et répugne à mon âme
 
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