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Ase
Tanou
TaoTheKing a écrit :

Et voilà une façon de ne pas répondre.


Oui, effectivement, tout ce petit baratin avait bien pour but de dire qu'il n'y a pas vraiment de réponse possible...
PizzaMan
TaoTheKing a écrit :

J'ai demandé à nat de commencer à se déshabiller.
j'arrive, et je suis pressé. Mais toi, tu fais encore plus fort.


<o> Pourquoi es-tu si pressé ? Tu disposes de 50 ans ici, selon toi
TaoTheKing
J'ai demandé à nat de commencer à se déshabiller.
j'arrive, et je suis pressé. Mais toi, tu fais encore plus fort.
PizzaMan
«Et voilà une façon de ne pas répondre»...

<o> Et toi, qu'est-ce que tu as répondu?
TaoTheKing
Tanou a écrit :

Citation :

nat : Vous pouvez faire un descriptif exhaustif de votre personnalité?


Voilà une question intéressante!

Justement je suis dans la lecture de quelques ouvrages en philosophie de la psychologie, et ce qui en ressort, c'est que l'image que nous nous faisons de nous-même est faussée, et ce pour plusieurs raisons.

D'abord, il est important d'expliciter sur quels éléments nous nous fondons pour nous définir. Cet examen met en lumière le fait que nous sommes perméables à notre environnement. Nous ne nous définissons pas de manière isolée, mais ce que les personnes que nous côtoyons nous renvoient de nous-même, la manière dont ils interagissent avec nous et nous avec eux, est une source abondante pour la manière dont nous nous percevons.

La notion de "personnalité" me paraît souvent trop rigide au vue de l'extraordinaire richesse relationnelle qui y est à l'œuvre. Je préfère souvent l'expression "être-au-monde", qui me semble plus propre à signifier ce qui se trouve au carrefour entre la pensée d'un sujet sur lui-même, la manière dont il interagit avec les autres, mais aussi les connaissances que ce sujet investit dans sa vision du monde (qui influencent énormément sa manière d'y agir).

Il y a aussi un décalage à prendre en compte entre la manière dont nous pensons que nous sommes, et la manière dont d'autres nous perçoivent. Plusieurs auteurs (plutôt des philosophes) font même la distinction entre trois types de points de vue : interne, externe et "exhaustif", ce dernier étant un bilan fictif des différentes tendances comportementales dont la personne aura eu l'expérience au cours de sa vie.

Ce qui permet de souligner l'importance du facteur-temps dans ce genre de question. Je ne suis pas tout au long de ma vie égale à moi-même. Certaines expériences sont propres à modifier de manière (plus ou moins) radicale le comportement. On peut prendre pour exemple le syndrome du ressuscité, ou bien le fait de devenir parent, expériences qui peuvent influencer à ce point une personne qu'elle change de manière d'être et de système de valeurs en très peu de temps, mais de manière durable. Pourtant, je n'était pas moins moi-même avant de vivre cette expérience qui m'a changée : même lorsqu'il y a antagonisme dans les comportements, on ne peut appliquer les critères exclusifs de type vrai/faux.

Un courant psychologique duquel je me sens proche, la psychologie situationniste (selon l'exposé qu'en fait John Doris dans Lack of Character), montre que nos comportements sont très perméables aux situations dans lesquelles nous agissons. Les facteurs situationnels (les circonstances dans lesquelles nous agissons) ont une influence plus forte sur nos comportements que la manière dont nous nous percevons, ou même que les états d'esprits dans lesquels nous nous trouvons au moment d'agir.

Par exemple, une expérience montre que nous sommes plus enclins à aider quelqu'un à ramasser ses papiers étalés par terre lorsque nous venons de trouver une pièce de monnaie. Ou encore, nous sommes moins enclins à venir en aide à quelqu'un qui s'est fait mal lorsque nous nous sentons dans l'urgence et même s'il n'y a pas de véritable enjeu à cette urgence. De nombreuses expériences mettent en lumière l'importance d'un effet de groupe : nous n'agissons pas de la même manière si nous sommes en présence d'autres personnes, nous avons tendance à adopter le comportement du groupe même s'il est insensé.

Enfin, je pourrais entrer plus en détail dans le déroulement de ces expériences, mais l'idée importante est que la manière dont nous percevons qui nous sommes pourrait bien ne pas refléter grand chose de la manière dont nous sommes-au-monde et interagissons avec les autres personnes.

" Pareils à un homme divinement ravi et plongé en lui-même, à qui la cloche vient de faire résonner à toute force aux oreilles les douze coups de midi, et qui s'éveille en sursaut et se demande : "quelle heure a donc sonné?", nous nous frottons parfois nous aussi les oreilles après coup et nous nous demandons, ébahis et gênés, "Qu'avons-nous donc vécu en réalité? Bien plus : qui sommes-nous en réalité?" Et nous recomptons, après-coup je le répète, chacun des douze coups vibrants de notre expérience, de notre vie, de notre être - sans compter juste, hélas!... Nous demeurons nécessairement étrangers à nous-mêmes, nous ne nous comprenons pas, nous ne pouvons pas éviter le quiproquo sur nous-mêmes, pour nous vaut de toute éternité cette phrase : "Chacun est pour soi-même le plus lointain", - nous ne sommes pas pour nous des "hommes de la connaissance" ".
Nietzsche, Préface de la Généalogie de la morale.


Et voilà une façon de ne pas répondre.


Edité le 06-05-2010 à 20:43:40 par TaoTheKing


Tanou
nat a écrit :

Vous pouvez faire un descriptif exhaustif de votre personnalité?


Voilà une question intéressante!

Justement je suis dans la lecture de quelques ouvrages en philosophie de la psychologie, et ce qui en ressort, c'est que l'image que nous nous faisons de nous-même est faussée, et ce pour plusieurs raisons.

D'abord, il est important d'expliciter sur quels éléments nous nous fondons pour nous définir. Cet examen met en lumière le fait que nous sommes perméables à notre environnement. Nous ne nous définissons pas de manière isolée, mais ce que les personnes que nous côtoyons nous renvoient de nous-même, la manière dont ils interagissent avec nous et nous avec eux, est une source abondante pour la manière dont nous nous percevons.

La notion de "personnalité" me paraît souvent trop rigide au vue de l'extraordinaire richesse relationnelle qui y est à l'œuvre. Je préfère souvent l'expression "être-au-monde", qui me semble plus propre à signifier ce qui se trouve au carrefour entre la pensée d'un sujet sur lui-même, la manière dont il interagit avec les autres, mais aussi les connaissances que ce sujet investit dans sa vision du monde (qui influencent énormément sa manière d'y agir).

Il y a aussi un décalage à prendre en compte entre la manière dont nous pensons que nous sommes, et la manière dont d'autres nous perçoivent. Plusieurs auteurs (plutôt des philosophes) font même la distinction entre trois types de points de vue : interne, externe et "exhaustif", ce dernier étant un bilan fictif des différentes tendances comportementales dont la personne aura eu l'expérience au cours de sa vie.

Ce qui permet de souligner l'importance du facteur-temps dans ce genre de question. Je ne suis pas tout au long de ma vie égale à moi-même. Certaines expériences sont propres à modifier de manière (plus ou moins) radicale le comportement. On peut prendre pour exemple le syndrome du ressuscité, ou bien le fait de devenir parent, expériences qui peuvent influencer à ce point une personne qu'elle change de manière d'être et de système de valeurs en très peu de temps, mais de manière durable. Pourtant, je n'était pas moins moi-même avant de vivre cette expérience qui m'a changée : même lorsqu'il y a antagonisme dans les comportements, on ne peut appliquer les critères exclusifs de type vrai/faux.

Un courant psychologique duquel je me sens proche, la psychologie situationniste (selon l'exposé qu'en fait John Doris dans Lack of Character), montre que nos comportements sont très perméables aux situations dans lesquelles nous agissons. Les facteurs situationnels (les circonstances dans lesquelles nous agissons) ont une influence plus forte sur nos comportements que la manière dont nous nous percevons, ou même que les états d'esprits dans lesquels nous nous trouvons au moment d'agir.

Par exemple, une expérience montre que nous sommes plus enclins à aider quelqu'un à ramasser ses papiers étalés par terre lorsque nous venons de trouver une pièce de monnaie. Ou encore, nous sommes moins enclins à venir en aide à quelqu'un qui s'est fait mal lorsque nous nous sentons dans l'urgence et même s'il n'y a pas de véritable enjeu à cette urgence. De nombreuses expériences mettent en lumière l'importance d'un effet de groupe : nous n'agissons pas de la même manière si nous sommes en présence d'autres personnes, nous avons tendance à adopter le comportement du groupe même s'il est insensé.

Enfin, je pourrais entrer plus en détail dans le déroulement de ces expériences, mais l'idée importante est que la manière dont nous percevons qui nous sommes pourrait bien ne pas refléter grand chose de la manière dont nous sommes-au-monde et interagissons avec les autres personnes.

" Pareils à un homme divinement ravi et plongé en lui-même, à qui la cloche vient de faire résonner à toute force aux oreilles les douze coups de midi, et qui s'éveille en sursaut et se demande : "quelle heure a donc sonné?", nous nous frottons parfois nous aussi les oreilles après coup et nous nous demandons, ébahis et gênés, "Qu'avons-nous donc vécu en réalité? Bien plus : qui sommes-nous en réalité?" Et nous recomptons, après-coup je le répète, chacun des douze coups vibrants de notre expérience, de notre vie, de notre être - sans compter juste, hélas!... Nous demeurons nécessairement étrangers à nous-mêmes, nous ne nous comprenons pas, nous ne pouvons pas éviter le quiproquo sur nous-mêmes, pour nous vaut de toute éternité cette phrase : "Chacun est pour soi-même le plus lointain", - nous ne sommes pas pour nous des "hommes de la connaissance" ".
Nietzsche, Préface de la Généalogie de la morale.
Eij
Milie a écrit :





[g]Eij<<<< Donc les livres sur la sagesse sont inutiles?
Donc on est victime de la sagesse si elle nous tombe dessus sans l'avoir recherché?
Qu'est ci qui amène cet "élan continu" si ce n'est un désir au départ?

Les livres sont l'emballage , mais n'apportent pas de vrai contenance.

Victime... ... En Soi il n'y a pas ces notions. Juste qu'il n'y a plus d'illusion nourrit, ni entretenue.

Les reconnaissances de nos propres erreurs, de nos propres désirs illusoires.



Ok, merci.
Tout est claire désormais.
Milie
:


Edité le 21-10-2017 à 11:21:50 par Milie


Eij
Milie a écrit :




[citation=Atil]
>>>>>>>>Ca semble paradoxal mais les gens qui recherchent la sagesse ne savent pas ce que c'est. S'ils savaient vraiment ce qu'elle est, ils ne la rechercheraient pas.
Au début c'est l'Ego qui nous fait rechercher la sagesse, dans le but de briller aux yeux des autres. L'Ego ne se rend pas compte que la sagesse passe par la neutralisation de l'Ego.
Ce n'est que plus tard, sur le chemin, que cela est compris.

La sagesse ne s'expérimente pas dans des cours.

Lorsqu'on atteint une certaine "sagesse", ç'a n'a pas été un but rechercher, mais les résultats d' un élan continu, dans des améliorations perpétuel, pour un mieux être en tous.

C'est cet appel qui guide aux mouvements.... Et non des désirs de savoir .




Donc les livres sur la sagesse sont inutiles?
Donc on est victime de la sagesse si elle nous tombe dessus sans l'avoir recherché?
Qu'est ci qui amène cet "élan continu" si ce n'est un désir au départ?
 
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