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Ansil
Atil a écrit :

le bouquet de fleurs sur la cheminée se transformait en tête monstre dans la pénombre chaque nuit. Je l'appelai 'Dédé la méchante bête".


J'ai un souvenir approchant
Il s'agissait d'un bouquet d'herbes sèches se terminant par des épis comparables au blé. Ce bouquet dans la chambre. Le matin, dans la semi-obscurité, j'y voyais des cornes.
Hurlements ! Ma mère rappliquait et je lui disais : "Il y a une biquette !"
J'avais alors au moins 4 ans car ceci se passait dans notre 2e logement où nous avions aménagé alors que j'avais 4 ans - et je me souviens de ce jour car "j'avais aidé", lol, très fière du fait.
Je n'avais pas de raison d'avoir peur des biquettes. Il n'y en avait pas dans mon environnement, je ne crois pas en avoir vu "en vrai" à cette époque.
Je connaissais la chanson "La biquette de Jeanneton" que je chantais entièrement et ça faisait rire tout le monde. Pas de quoi craindre cette biquette, la pauvre, elle est dévorée par le loup.
J'allais en vacances dans la ferme de mon autre mémé. Pas de chèvres, là, mais des vaches. J'avais peur des vaches ! Parce que c'était des bêtes énormes et avec de grandes cornes. Dans la cour, l'une d'elle s'approchait lentement de moi en baissant la tête pour me regarder. Je hurlais de terreur.
Mon oncle (c'est lui qui tenait la ferme) me disait alors que les vaches ne sont pas méchantes mais je ne le croyais pas. C'est lui que je trouvais méchant de ne pas écarter ses vaches de moi et, en plus, de rire de ma terreur ! (en réalité, cet homme n'était en rien méchant, au contraire).
Ceci s'inscrit dans la série "Les adultes ne comprennent pas les enfants".
Sur un livre d'images il y avait un loup, je prenais ses oreilles pointues pour des cornes.
À la ferme, il y avait un puits. Afin qu'un enfant ne passe pas par dessus la rembarde, on nous disait qu'il y avait un grand loup au fond, ne pas s'approcher. Ceci est de la série "Les adultes sont débiles".
Combien fois me suis penchée au-dessus de ce puits pour apercevoir le loup !
Il y était, je le jure, je voyais ses cornes.
Atil
Je ne me souviens pas d'avoir vu des fées dans mon enfance.

Mais le bouquet de fleurs sur la cheminée se transformait en tête monstre dans la pénombre chaque nuit. Je l'appelai 'Dédé la méchante bête".

Je me souviens qu'étant enfant (jusqu'à 5 ans maximum), quand j'étais couché, je voyais des sortes de petites taches jaunatres (semblables aux "yeux du bouillon" qui tournaient lentement autour de moi, allant de la droite vers la gauche.
C'était peut-être mon système optique qui était immature et me donnait cette illusion lorsque mes yeux étaient fatigués ?
Ou alors j'étais capable de voir une sorte de champs magnétique entourant les gens ... du genre "aura"... comme disent les new-ages.
Ansil
Atil a écrit :

Et alors, finalement, les fées ont existé ou pas ?

La question serait plutôt : existent-elles ?
Ça me fait penser que, dans le domaine de l'étrange ou dit surnaturel, paranormal, ce genre-là, j'ai souvent lu que les petits enfants voient ces "êtres" (esprits, élémentaux...), puis cette faculté passe avec l'âge et nous en perdons le souvenir...
Eh bien, je n'ai pas le moindre souvenir de telles visions, dont "d'amis invisibles" !
Étant donné les souvenirs si lointains que j'ai, il m'étonne que j'aurais pu oublier tel phénomène.
Bien sûr, j'ai oublié des tas de choses et, peut-être, que ces présences m'ont parues moins intéressantes, moins distrayantes, moins instructives, moins fascinantes ou moins frustrantes que la dame avec sa dent en or (fascination) ou ma mémé qui me parlait avec des mots inutiles (frustration).
L'apprentissage des mots :
Je me revois dans ma chaise haute de bébé.... La chaise avec une tablette et un boulier en bordure.
Mes parents étaient assis à leur table à côté. Nous mangions de la soupe mais je ne mangeais pas la mienne parce qu'elle me dégoûtait. Ceci en raison des grains de tapioa qu'elle contenait. Des petits grains gluants... berk ! Je les enlevais avec ma cuillère et les écrasais sur la tablette.
Ma mère soupirait en disant (quelque chose comme) "on dirait qu'ellle n'aime pas ça".
Mon père me regardait en souriant et en disant : "C'est bon, c'est du tapioca !"
Je comprenais le mot "tapis" que j'associais à toute grande pièce d'étoffe étalée, pas seulement tapis de sol mais aussi couvre-lit, par exemple...
Or, la table de mes parents était couverte d'une nappe, donc d'un "tapis".
Je regardais alors la nappe en ne comprenant pas le rapport entre elle et ces petites choses dégeu dans la soupe.
Quel âge avais-je ?
Ma mère m'a souvent dit que j'ai parlé très tôt, que vers l'âge de 16 mois je parlais "très bien", ce qui, je suppose, signifie que je me faisais comprendre. En ce cas, face à cette soupe, j'aurais pu dire "pas bon" ou "aime pas", par exemple.
Atil
Et alors, finalement, les fées ont existé ou pas ?
Ansil
Je ne me souviens pas d'avoir eu des BD entre les mains avant d'avoir su lire.
Ma mère nous lisait des histoires le soir lorsque nous étions au lit (dans le même), ma sœur et moi. Un livre, ou un autre, avec des illustrations que nous regardions tandis que maman lisait et commentait éventuellement (si questions de notre part). C'était joli, j'aimais bien.
À l'école c'était pareil, la maîtresse lisait une histoire... Contes de fées...
Au CP elle nous disait que les fées existaient il y a très longtemps. Un jour, elle nous dit que les fées n'ont jamais existé. Ils sont bizarres ces adultes avec leurs contradictions et, même, leurs mensonges !
C'est comme le Père Noël... oh, quelle histoire !
Atil
Je me souviens de mon état d'esprit lorsque je regardais des bandes dessinées alors que je ne savais pas encore lire.
En ce qui concerne les histoires basées principalement sur l'action, j'arrivais assez facilement à les comprendre.
Par contre lorsque c'était les dialogues qui étaient importants, j'essayais de deviner ce que disaient les personnages en interprétant leurs mimiques ... ce qui donnait des résultats délirants.
Ne sachant pas lire, je surinterprétais le moindre élément des dessins, leurs donnant parfois des interprétations bizarres. Par exemple, les traits dessinés derrière les véhicules pour indiquer leur déplacement rapide : j'avais l'impression qu'ils étaient solides et, donc, encombraient la route.

A partir du moment ou j'ai commencé à savoir lire, ma mémoire est devenue qualitativement différente. Je suis passé d'un monde d'images, parfois assez délirant, de type onirique, à un monde plus rationnel, plus compréhensible et donc plus facilement mémorisable.
Ansil
Je reviens sur ce sujet qui me tient à cœur... J'ai vu ici une ancienne discussion sur la pensée des bébés. Je ne la remonte pas car elle a été interrompue il y a 10 ans...
Je ne peux pas dire qu'étant bébé je pensais. Je n'avais pas de mots pour penser, je ne comprenais pas les mots et, d'ailleurs, cela me frustrait.
Puis, durant des années ensuite, je me croyais "normale" avec mes quelques souvenirs de ma vie de bébé. C'est peu à peu que j'ai réalisé que je devais être un cas rare. Toutefois, longtemps encore, je croyais normal aussi d'avoir des souvenirs d'avant d'être entrée en maternelle (à 3 ans).
Plus tard, j'ai pris conscience que ça ne semblait pas être courant parce que, lorsque j'en parlais, je voyais que les gens en étaient ahuris.
Également concernant des souvenirs que je trouvais évidents car datant du temps où je n'étais plus en bébé. Pour cela, l'exemple est l'époque de mes premières années d'école de mes 3 à 8 ans environ, lorsque plus tard j'en parlais avec des copines de mon âge ayant été dans les mêmes classes que moi.
Elles étaient stupéfaites que je me souvienne de chacune des maîtresses que nous avions eu, je pouvais citer leurs noms. De mon bord, j'étais très étonnée aussi qu'elles avaient oublié tout cela.
Bébé, je ne me sentais pas être un bébé. Qu'étais-je alors ? Juste moi, je ne me posais pas de questions sur moi.
D'après mes souvenirs, j'avais la conscience d'être, sachant mon nom (prénom et patronyme). De ça, je n'ai pas la certitude absolue car c'est possible que la connaissance de mon nom me soit venue plus tard et que c'est alors que j'aurais associé ce nom à des souvenirs plus anciens que j'avais de moi en tant que "quelqu'un".
Mes parents avaient 25 et 27 ans à ma naissance (ah, non, je ne me rappelle pas cet évènement !), j'étais leur aînée, leur unique tout d'abord... Je les aimais et - c'est très curieux mais j'ai vraiment ce souvenir-là - je les ressentais "gamins", comme si j'étais plus vieille qu'eux.
Ils avaient des attitudes d'enfants insouciants ; ils dansaient, ils riaient, ils mangeaient des bonbons... Les voir ainsi m'amusait, j'avais comme de l'indulgence pour eux. Mais pour cela aussi, ces impressions ou sentiments peuvent avoir été collés plus tard sur ce souvenir de les avoir vu danser en riant.
Je voulais comprendre les mots ! Je ne comprenais rien aux conversations des grandes personnes !
Ma grand-mère (qui habitait tout près, elle venait tous les jours chez nous) se penchait sur moi, moi dans mon lit à barreaux...
Elle me disait des mots inutiles ! Genre "guili-guili". Je me demandais pourquoi elle me disait des mots qui ne servent à rien. Cependant, comme sa présence me distrayait (c'était mieux que rien), je la retenais en riant. Puisque je riais, elle se croyait intéressante et poursuivait de plus belle avec ses mots inutiles. De là, je riais encore plus et, franchement, je la trouvais idiote.
Ansil
Atil a écrit :

De quand datent vos plus vieux souvenirs ?


J'étais bébé ne sachant encore ni marcher (j'ai commencé à marcher à 13 mois) ni parler et alors que je ne comprenais pas les paroles des adultes, ce qui me faisait enrager. Je voulais comprendre et participer à leurs rires !
Ah, non, je ne me souviens pas de tous les évènement de mon époque bébé, loin de là mais de quelques faits qui m'ont impressionnée. Pas de maltraitances (je n'en subissait pas) ou faits traumatisants mais de choses distrayantes et aussi des frustrantes.
Je revois une cousine éloignée de ma mère, et nettement plus âgée qu'elle, penchée sur mon petit lit de bébé. Je peux tout à fait la décrire, je l'ai gardée en mémoire.

D'abord, bébé, je ressentais les sentiments des personnes, leur bienveillance ou leur indifférence... Plus tard, vers 4 ans et un peu plus, il m'arrivait de ressentir le mépris des hommes (des collègues de mon père) envers la petite fille que j'étais, parce que j'étais une fille. Je ne comprenais pas pourquoi, car ils ne faisaient pas de remarques, mais je sentais alors comme un courant glacé me passer le long du dos.

Cette cousine dont je parle était grosse, elle portait une robe marron, avait une forte poitrine, un rouge à lèvres tirant sur le rose...
Elle était souriante et je la percevais très bonne, de confiance.
Son rouge à lèvres me fascinait mais, surtout, sa dent en or qui jetait des éclats. Surprenant ! Je trouvais ça très joli.
J'ai plusieurs souvenirs de ma vie de bébé mais, plus tard, je n'en parlais pas car je croyais cela normal et propre à tout le monde. Je parlais parfois de certaines choses mais vécues plus tard, vers l'âge de 4 ou 5 ans, et ma mère répondait toujours en riant "Oh, toi et ta mémoire !"

Un jour, bien longtemps après la visite de cette cousine, j'étais adulte et ma mère et ma tante (sa sœur) parlait d'elle qui était alors décédée. Elles disaient entre-elles que cette dame, qui habitait loin de chez nous, n'était venue qu'une fois dans notre région très longtemps auparavant.
C'est alors que j'ai dit spontanément : "Je m'en souviens !"
Les deux me regardent perplexes et ma mère dit : "Non, c'était avant ta naissance !" J'insiste : "Ah, non, je l'ai vue !"
Ma tante intervient (elle connaissait plus la cousine que ma mère car elles avaient habité un temps dans la même ville) et dit qu'elle peut dire en quelle année et, même, quel mois car elle était venue pour un événement familial précis. Elle donne alors la date puis elle et ma mère réalisent alors que, oui, j'étais née.
Ma mère dit : "Tu as entendu parler d'elle mais ne te souviens pas de l'avoir vue, c'est pas possible ! Parce que tu n'avais que 8 mois !"
Comme j'étais sûre, j'ai dit "elle avait une dent en or !" Ma mère pouffe de rire et dit "ça, c'est pas vrai !"
Ma tante : "Mais si, elle avait un dent en or devant !"
Enfin, elles m'ont crue et je les revois pliées de rire en disant que, oui, on savait déjà qu'A. est un phénomène mais, là, ça dépasse tout ! lol.

Je précise que je n'ai jamais vu une photo de cette cousine, il n'y en avait pas chez nous et, si ça avait été le cas, elle n'aurait pas été en couleurs. Une parente éloignée que l'on connaissait peu, dont on parlait peu.
Notons que c'est dans mon lit de bébé que je me revois avec elle devant à me sourire. Je ne vois pas pourquoi mon cerveau aurait produit l'image non réelle d'une situation aussi précise et, a priori, si peu importante.
Atil
Ca confirme donc que ce que j'ai lu dans un autre forum est faux :

"On ne disposerait d'une capacité de mémoire a long terme qu'à partir de 5 ans, car le cerveau n'est pas encore formé, à partir de 7 ans il commence à agir comme un cerveau d'adulte et le processus d'amnésie infantile commence."
TaoTheKing
Mes souvenirs les plus anciens remontent quand j'avais deux mois, devant le sapin de Noel qui m'a foutu une peur panique.

Puis a environ 16 mois quand j'ai marché (couru) pour la première fois en me pétant le front sur un fauteuil.
 
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