| Dernières réponses | |  Le XXème siècle aura fait du slogan une arme de communication massive très perfectionnée. Mais depuis quelques temps, une nouvelle mode déferle, particulièrement débile et contagieuse, qui, au nom de la sacralisation des Victimes, prétend prendre en otage tous les hommes libres de la planète en guise de garants de l'innocence et de la vertu : au même titre qu'il vous faut prouver votre anti-racisme publiquement pour ne pas s'attirer la suspicion de racisme, il vous faudra exprimer publiquement votre victimitude pour ne vous attirer la suspicion du fascisme ou de la connivence avec les Forces de l'Oppression tapies dans le silence [Vous avez remarqué ? Dans ce monde qui bavarde et cacophonise avec fièvre, le silence est suspect...]. Je suis une victime, donc je suis.
Mon peuple existe, pour preuve on l'a exterminé dans l'indifférence. Bref, c'est la foire à la word-victim, et selon les configurations socio-historiques, on bidouillera le slogan fédérateur imparable qui vous lavera la conscience de toute tache aux yeux de la communauté internationale, même si vous êtes une ordure. Surtout si vous êtes une ordure.
Nous sommes tous des juifs Allemands.
Nous sommes tous des caricaturistes danois.
Nous sommes tous des Arméniens.
Nous sommes tous des juges Burgaud.
Nous sommes tous des proviseurs homosexuels.
Nous sommes tous des New-Yorkais.
Nous sommes tous des Asiatiques du Sud-Est.
Nous sommes tous des plombiers polonais.
Nous sommes tous des intermittents du spectacle.
Nous sommes tous des journalistes algériens.
Nous sommes tous des précaires.
Nous sommes tous des Tchétchènes.
Nous sommes tous des Salman Rushdie.
Nous sommes tous des rappeurs de banlieue.
Nous sommes tous des chikungunyés.
Nous sommes tous des jeunes femmes marocaines.
Nous sommes tous des Ilan Halimi.
Nous sommes tous des Florence Aubenas.
Allez vous faire foutre avec vos campagnes de pleureuses pharisiennes. Vous êtes tous des esclaves. Vous êtes tous des Trissotins. Vous êtes tous des lâches. Vous êtes tous des moutons au fond de la Caverne. |
|
|
