LE FORUM DES CERCLOSOPHES
LE FORUM DES CERCLOSOPHES
 
Retour au forum
 

Ajouter une réponse

Pseudo :    S'inscrire ?
Mot de passe :    Mot de passe perdu ?
Icône :
                                
                                
Message :
 
 
 
Smilies personnalisés
 
Options :
Notification par email en cas de réponse
Désactiver les smilies
Activer votre signature
 
 
Dernières réponses
PizzaMan
Boh... Minoens, chrétiens, c'est pareil. On ne sait à peu près rien de leurs fondements.
Atil
C'est marrant comme on saute sans raison des chrétiens aux minoéens
Trotmany
J'ai réédité un ancien article que j'avais fait à propos du labyrinthe de Cnossos :
http://www.encyclomancie.com/?page=138&cat=26

Si ça peut t'aider...

Message édité le 02-07-2007 à 16:51:32 par Trotmany
PizzaMan
Je fais de la recherche sur les Minoens afin peut-etre un jour de concevoir un site web à ce sujet. Mon intention serait de proposer des informations plus ou moins connue du grand public, et surtout des informations qu'on ne retrouve pas partout sur le Net.

L'ennui c'est qu'il y a justement un peu trop de matière reposant sur rien de tangible, ou du moins, jusqu'à ce qu'un fait nouveau vienne tout réfuter.

C'est lourdu à la longue, devoir tout refaire à cause de ces cons là.
Trotmany
Ce n'est pourtant qu'une minuscule part de la vérité historique... C'est autre chose que nos "conversations stériles" comme les appelle ZaQieL! Celles-là durent et durent et durent, depuis des siècles et des siècles...
Atil
Tout cela dégage une désagréable impression.
Pendant des siècles les théologiens se sont masturbés intellectuellement sur des sujets ne reposant sur rien de tangible. Et ils se sont querellés et menacés dans le vide empirique le plus absolu.
Trotmany
J'ai essayé de regrouper les idéologies en thèmes. Je suis presque arrivé à la fin des antitrinitaires, qui se composent des trithéites et des unitaires. Mais je laisse tomber, c'est trop chiant!

Voilà ce que j'ai pu quand même réalisé comme recoupements. Si ça peut servir...

Les antitrinitaires

La doctrine catholique nous dit qu’il y a trois personnes divines, le Père, le fils et le Saint-Esprit, lesquelles existent dans la substance divine. C’est ce que l’on appelle le mystère de la Trinité. La réunion des trois personnes dans une seule et unique substance simple et indivisible fait toute la difficulté de ce mystère.

Il y a deux sortes d’anti-trinitaires : les trithéites, qui supposent que les trois personnes divines sont trois substances, et les unitaires, qui supposent que les trois personnes ne sont que trois dénominations données à la même substance.

Les trithéites

L’abbé Joachim de Flore (1132-1202), en Calabre, avait acquis une grande célébrité sur la fin du douzième siècle. En ce temps-là, le Livre des Sentences (1152) de Pierre Lombard avait une grande réputation. L’abbé Joachim attaqua la position de Lombard dans cet ouvrage, où il dit qu’il y a une chose immense, infinie, souverainement parfaite, qui est le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Joachim prétendait que cette idée d’une chose souveraine dans laquelle se réunissent les trois personnes de la Trinité laisse à supposer qu’il y a quatre dieux. Pour éviter cette déduction, l’abbé Joachim reconnaissait que le Père, le fils et le Saint-Esprit font un seul être, non parce qu’ils existent dans une substance commune, mais parce que leurs intentions sont identiques. A la manière dont plusieurs hommes font un seul peuple. Cette idée défendue par Joachim fut condamnée dans le concile de Latran ; mais on n’y fit pas mention de sa personne, parce qu’il avait soumis ses ouvrages au Saint-Siège.

En réponse aux attaques des sociniens, qui trouvaient dans le mystère de la Trinité une contradiction, William Sherlock (1641-1707) supposait que les trois personnes de la Trinité se connaissent réciproquement toutes trois autant que chacune se connaît ; les trois personnes ne font qu’une seule chose numériquement, ou plutôt une unité numérique. On reconnait dans la conjecture avancée par Sherlock un trithéisme car elle suppose trois substances nécessaires, éternelles et incréées.


Les unitaires

Vers 180, Noët enseignait que Jésus n’était pas différent du Père ; qu’il n’y avait qu’une seule personne en Dieu, qui prenait tantôt le nom de Père, tantôt celui de Fils, qui s’était incarné, qui était né de la Vierge et avait souffert sur la croix. Ayant été cité devant les prêtres, il désavoua tout d’abord. Mais ensuite, il s’accompagna de douze disciples et prit le nom de Moïse et donna le nom d’Aaron à son frère.

Praxée s'inspirera ensuite de cette doctrine Unitariste. L’Eglise enseignait alors contre Marcion, Cerdon, Cérinthe, qu’il n’y avait qu’un seul principe de tout ce qui est ; et, contre Théodote, que Jésus était Dieu. Praxée réunit ces idées et conclut que Jésus n’était pas distinct du Père, puisqu’alors il faudrait reconnaître deux principes ou accorder à Théodote que Jésus n’était pas Dieu. Praxée croyait que son sentiment était le seul moyen de se garantir des systèmes qui admettaient plusieurs principes et d’établir l’unité de Dieu. Il pensait que c’était le Père qui s’était incarné, qui avait souffert, etc, et c’est pour cela que les disciples de Praxée furent appelés patripassiens.

Vers 200, Sabellius repris les idées de Praxée et de Noët. Il ne mettait pas d’autres différences entre les personnes de la Trinité que celle qui est entre les différentes opérations d’une même chose. Lorsqu’il considérait Dieu comme faisant des décrets dans son conseil éternel et résolvant d’appeler les hommes au salut, il le regardait comme Père ; lorsque ce même Dieu descendait sur la terre dans le sein de la Vierge, qu’il souffrait et mourait sur la croix, il l’appelait Fils ; enfin, lorsqu’il considérait Dieu comme déployant son efficace dans l’âme des pêcheurs, il l’appelait Saint-Esprit. Selon cette hypothèse, il n’y a aucune distinction entre les personnes divines : les titres de Pères, de Fils et de Saint-Esprit n’étaient que des dénominations empruntées des actions différentes que Dieu avait produites pour le salut des hommes.

Au 4ème siècle, Marcel, évêque d’Ancyre, avait assisté au concile de Nicée et y avait combattu les croyances ariennes : il écrivit contre Asture et les autres évêques du parti d’Arius un livre intitulé : De la Soumission de Jésus-Christ. Il avança dans ce livre des propositions favorables au sabellianisme. Le résultat en fut sa condamnation par le concile de Constantinople, tenu par les ariens l’an 366.

Photin, originaire de Galatie, fut d’abord disciple de Marcel d’Ancyre. Il soutint que le Verbe n’était qu’un attribut et nia son union hypostatique avec la nature humaine. A peine avait-il commencé qu’il fut condamné par les évêques d’Orient, dans un concile qui se tint à Antioche en 345, et par les évêques d’Occident en 346.

Michel Servet (1509-1553), médecin espagnol et chef des anti-trinitaires, fut brûlé à Genève avec ses livres, à la sollicitation de Calvin. La mesure, expéditive, n’eut pas laissé le temps à Servet d’avoir des disciples. Mais, on a nommé servétistes ceux qui, par la suite, ont soutenu les mêmes propos. Cette condamnation à mort de Calvain l’a couvert d’opprobre, lui et sa réforme.
Trotmany
Sa pensée (Praxée) est également trés proche également de l'Adoptianisme puisqu'il dit aussi :
"Il est l'Esprit-Père descendu dans la Chair-Fils, née de Marie".


Ceci n'est pas juste.
Atil
Histoire des textes :




Vers l'époque de la chute du Temple, en 70, Yohanan ben Zaccai fonda à Yabné / Jamnia un collège de "Sages" Pharisiens qui s’attacha à maintenir la tradition religieuse juive, fondant ainsi le Rabbinisme. On peut se baser sur la date moyenne de 85 pour déterminer l'instant ou le Rabbinisme et le Christianisme, se sont ainsi définitivement séparés alors qu'il provenaient tous les deux du même tronc Judaîque. Les Chrétiens eux-mêmes étaient divisés en deux branches : les Judéo-Chrétiens ("Nazaréens" qui conservaient des coutumes juives, et les Pagano-Chrétiens ("Hellénistes" qui étaient des païens convertis.

En se basant sur l'an 85, certains ont essayé de dater l'écriture des Évangiles :

Vers 50 - 65 furent rédigées les épîtres de Paul :
1e lettre aux Thessaloniciens à Corinthe vers 50/51,
Lettre aux Philippiens à Ephèse vers 55/57,
Lettre aux Galates à Ephèse vers 55/57,
1e lettre aux Corinthiens à Ephèse (?) vers 55/57,
2e lettre aux Corinthiens en Macédoine vers 55/57,
Lettre aux Romains à Corinthe vers 57/58,
Billet à Philémon à Rome vers 61/63,
(Les lettres aux Thessaloniciens 2, Colossiens et Ephésiens sont contestées.)

La première mise par écrit des paroles de Jésus aurait eu lieu vers l'an 50 - 60, dans un recueil appelé actuellement la "Source Q". Jésus y était présenté comme un sage, auquel on attribuait un seul miracle : la guérison à distance du serviteur d'un centurion.
Cette "Source Q" pourrait être constituée de trois couches rédactionnelles : Q1 vers 50, Q2 vers 60 - 70 et Q3 vers 75.

L'évangile de Marc aurait été écrit, vers 66 - 70, par un disciple de Pierre (il est antérieur à la destruction de Jérusalem en 70 par les romains car il est le seul évangile à ne pas en parler). Mais le chapitre final (chap 16 : 9-20) a été rajouté tardivement et il s'inspire de Luc.
L'évangile de Marc présente Jésus comme un être divin qui fait des miracles.
Mais il semble parler de la défaite de Bar Kochba en 132-135 (Marc 13:7-8) (à moins qu'il ne s'agisse de la destruction de Jérusalem en 70 ?) Donc ce passage au moins doit être postérieur à cette date.

L'évangile de Luc aurait été rédigé vers 71 ou 80 - 85 (puis remanié vers 93 - 94) par un helléniste prétendument ami de Paul, avec Marc et la "Source Q" pour sources principales. Le même auteur aurait écrit les actes des apôtres vers 85 - 90. Il n'était manifestement jamais allé en Israël.

L'évangile de Matthieu aurait été écrit entre 80 et 85 (pendant la rupture entre les juifs et les chrétiens). Il aurait pour sources principales Marc et la "Source Q". Matthieu divinise encore plus Jésus dont il tente de mettre en accord les actes avec les anciennes prophéties, afin d'impressionner les Juifs.

La publication de l'évangile de Jean, en son état final, est datée d'entre 90 et 95. Jean présente Jésus comme un être céleste.
Selon Irénée l'Apocalypse aurait été éditée "vers la fin du règne de Domitien", soit peu avant 96, et l'Évangile selon Jean "sous Trajan", soit entre 98 et 117.

Mais en fait ces datations restent théoriques et ne se basent que sur des calculs, pas sur des documents historiques concrets.
Les calculs eux-mêmes peuvent être révisables selon que les écritures ont été fortement remaniées ou pas avec le temps.

Si on se base sur des documents vraiment tangibles, les écrits chrétiens les plus anciens pourraient être ceux des trois fragments du Papyrus d'Oxford. Ils représentent les chapitres 26 : 7-8, 31, 10, 32-33, 14-15 et 22-23 de l'Evangile de Saint Matthieu, qui relatent la passion.
Mais la date de ce papyrus est trés discutée : On parle de l'an 50 ... ou de l'an 200.

Voici ce que l'on sait de concret sur les premiers textes chrétiens :

<hr>

Vers 70 / 100, parrait la "Didakhé / Didaché", qui est une sorte de catéchisme de prédicateurs itinérants (plutôt de la mouvance judéo-chrétienne que pagano-chrétienne). Elle ne dit rien de la vie ni de la nature de Jésus. Elle cite une parole proche de Mt 7,6 et le "Notre Père". (On pense que ce texte a été remanié vers 140).

<hr>

Vers 96 - 97 (?), Clément de Rome connait l'Épîtres de Paul aux Corinthiens 1 et cite quelques logions (paroles attribuées à Jésus) qui ne sont pas dans les Évangiles..
Il semble citer aussi des extraits de Mt 6:14, 7:2 et de Lc 6:36 (?) ... mais ces passages appartiennent également à la "source Q".

<hr>

Vers 107 - 115, Ignace, évêque d'Antioche écrit le 1er texte connu parlant de Jésus comme d'un homme historique (cité par Polycarpe de Smyrne) :
<i>"Bouchez-vous les oreilles si quelqu'un prêche sans parler de Jésus-Christ, de la lignée de David, né de Marie, qui est vraiment né, qui a mangé et qui a bu, qui a vraiment été persécuté sous Ponce Pilate, qui a vraiment été crucifié, et qui est mort, devant le ciel, la terre et les enfers, et puis qui est vraiment ressuscité d'entre les morts. "
"...Car notre Dieu, Jésus-Christ, a été porté dans le sein de Marie, selon l'économie divine, est né de la race de David et du Saint-Esprit..."</i>

<hr>

Apparition du texte judéo-chrétien des "Révélations d'Elkasaî" en Babylonie vers 116 - 117.
Celui-ci dit que le fils de Dieu est un ange masculin et que l'Esprit-saint est un ange féminin.

<hr>

Vers 95 - 130, le texte du "Pasteur d'Hermas" ne parle même pas de la crucifixion. Pour lui l'esprit saint emplit tous les hommes et est le fils de Dieu, né avant la création. Le nom "Jésus" n'est pas cité.

<hr>

Vers 110 - 135, Papias, évêque de Hiérapolis en Phrygie, écrit une "Interprétation des Paroles du Seigneur" ou il dit :
<i>"Marc, qui était l'interprète de Pierre, a écrit avec exactitude, mais pourtant sans ordre, tout ce dont il se souvenait de ce qui avait été dit ou fait par le Seigneur."</i>
Ce ne peut donc pas être l'Évangile actuel de Marc car ce dernier est trés ordonné.
Il dit aussi :
<i>"Matthieu réunit donc en langue hébraïque (araméen) les logions (paroles) de Jésus et chacun les interpréta comme il en était capable."</i>
Ce ne peut donc pas être l'Évangile actuel de Matthieu car ce dernier n'est pas un recueil de logions et il ne semble pas être une traduction directe de l'araméen. Peut-être que Papias parle ici plutôt de la "source Q" ?
Papias ne reconnait pas la mort sur la croix et il soutient que Jésus est décédé dans un "âge avancé". Et Judas serait mort chez lui d'une infection :
"<i>...il sortit du pus et des vers de chaque partie de son corps, à sa grande honte. Après beaucoup d'agonie et châtiment, disent-ils, il est finalement mort dans son propre lieu ..." </i>

<hr>

Vers 120 est éditée à Smyrne la 1ère version du Nouveau Testament dans sa forme dite "occidentale".

Le fragment de papyrus Rylands "p 52" contenant deux passages de l'Évangile de Jean (18:31-33 et 37-38), date de vers 120 - 125 (ou 135 - 150 ). Il est conservé dans la bibliothèque John Rylands de Manchester.

Le papyrus Oxyrhinque "P 69", conservé à Oxford, date de la même époque

<hr>

L’Évangile selon Thomas (de type judéo-chrétien) doit dater de vers 125 - 130. C'est un recueil de 114 paroles (logions) de Jésus, et ne contient aucun récit sur sa vie. Jésus n'y est jamais appelé Christ ou Fils de Dieu.
(Cependant ce livre contient des passages semblables à ceux des 4 Évangiles, mais sous une forme moins travaillée, moins aboutie. Il est donc trés possible qu'il soit donc antérieur aux 4 Évangiles sous leur forme actuelle.)

<hr>

Vers 130 est écrite l'"épître de Barnabé / Barnabas" (qui a quelques points communs avec l'épître aux Hébreux). Il ne cite pas Jésus mais Josué fils de Noun.

Vers la mème époque est écrit un 'Evangile de Pierre". c'est un récit antisémite du procès de Jésus, de la Passion (sans souffrance) et de la résurrection. Il est rempli d'erreurs historiques et ignore les us et coutumes juives.

Les deux premières parties au moins de l'"Évangile de l'enfance" / "Protévangile de Jacques" semblaient déja connues à cette époque. Ce texte raconte l'enfance de Jésus mais il ignore tout des coutumes juives.
Ce livre a du être remanié tardivement car il utilise le titre de "Mère de Dieu" (theotokos) pour Marie ... hors ce titre ne date que du concile d’Ephèse en 431.

<hr>

Vers 120 - 135 Polycarpe semble connaitre les Évangile de Matthieu et Luc mais pas celui de Marc.

<hr>

Apparition de l'"Apocalypse de Pierre" vers 130 - 135.

<hr>

En 140 - 144, Marcion apporte les Épitres de Paul à Rome pour la 1ère fois (il sera rejeté comme hérétique). Il ne rassemble comme textes canoniques que les écrits suivants :
Une version de l'évangile selon Luc expurgée des passages judaïsants et 10 Épitres de Paul (Galates, Corinthiens 1 et 2, Romains, Théssaloniciens 1 et 2, Éphésiens / Laodicéens, Colossiens, Philippiens et Philémon).
Irénée l'accusa (vers 185) d’avoir emprunté 1’Évangile de Luc et corrigé ce texte à sa convenance.
Son Évangile commencait ainsi :
<i>"La quinzième année du règne de Tibère (c'est à dire en 30) à l'époque du procurateur Pons Pilate et le prêtre Caifa Sommo, le Sauveur fils de Dieu, descendit du ciel à Cafarnao, ville de la Galilée, pour commencer là ces prédications."</i>
(Jésus n'avait donc pas simplement commencé sa prédication en l'an 30 mais serait arrivé du ciel, directement adulte, en l'an 30.)
Il affirmait aussi :
<i>"Jésus a prit l'apparence de l'homme parce s'il était vraiment devenu un homme il aurait cessé d'être un Dieu".</i>
Pour lui Jésus n'était qu'une image de Dieu qui s'était dérobée sur la croix sans souffrir (conception docétiste). C'était un certain Simon qui aurait été crucifié à sa place.
Poussant la pensée de Paul à son extrême, il pensait aussi que le Dieu de l'Ancien Testament était un mauvais Dieu différent de celui du Nouveau Testament (conception gnostique).

<hr>

Vers 150, le Pseudo-Clément de Rome (probablement un judéo-chrétien Elchasaïte) rapporte quelques logions (paroles de Jésus) qui ne sont pas cités par les Évangiles.
Il croit à l'unité absolue de Dieu, et dit que le "véritable prophète" s'était incarné dans les grands personnages de l'histoire religieuse de l'humanité : Adam, Moïse puis Jésus.
Il décrit la lutte de Pierre contre Simon de Samarie (mais tout le monde s'accorde pour reconnaître que Simon a été inscrit plus tard à la place de Paul).Pour lui Jacques était le personnage le plus important de l'Église de Jérusalem.
Il semble citer des extraits proches de Mt 7:21, 10:32, 12:50, 16:26 et Lc 12:8, 16:10, 16:13.

<hr>

Vers 150, Polycarpe de Smyrne cite les "Actes des apôtres" pour la 1ère fois.

<hr>

Vers 152 - 160, Justin Martyr écrit la "Vie du Christ" en utilisant les "Mémoires des apôtres". Pour lui Jésus n'était pas un homme mais une sorte d'ange-messie (doctrine docétiste). Il parle aussi des "Actes de Pilate".

<hr>

Théophile d'Antioche (évêque d'Antioche vers 168 après J.C) ne nomme jamais Jésus. Il mentionne les évangiles non comme l'Histoire vécue de Jésus mais comme les paroles inspirées de Dieu. Lorsqu' Autolycus lui demande une preuve de résurrection, Théophile ne mentionne même pas celle de Jésus. L'accent est mis sur le Dieu d'Israël, les prophètes et le "verbe" incarné.

<hr>

Vers 172, Tatien écrit le Diatessaron, en syriaque, en compilant les quatre évangiles.
Ce texte ne rapporte pas la naissance de Jésus et ne contient pas ses généalogies. Par contre il comporte 60 passages ressemblant à l'"Évangile de Thomas".
Ce livre sera interdit en 435.

<hr>

Vers 175 a lieu à Alexandrie la 1ère édition du Nouveau Testament dans sa version dite "Alexandrine".

Le fragment de papyrus "Bodmer", datant de vers 175 (170-190) et conservé à Genève, contient des passages de l'Évangile de Jean .

Vers 150 - 200, le morceau de papyrus "Egerton" porte des extraits de l'évangile de Jean et l'épisode des lépreux de l'évangile de Marc.

Le papyrus Magdalen "P 64", conservé à Oxford, date de la même période.

<hr>

Vers 170 - 180, le Canon de Muratori donne la liste des livres saints reconnus par l'Eglise de Rome. Sont mentionnés les Actes des Apôtres, les quatre évangiles, l'épître de Jude et 9 épîtres de Paul (Corinthiens I et II, Ephésiens, Philippiens, Colossiens, Galates, Thessaloniciens I et II, et Romains). Ce Canon ajoute :
<i>"Il circule aussi une épître aux Laodiciens et une autre aux Alexandrins qui prennent faussement le nom de Paul pour soutenir l’hérésie de Marcion et beaucoup d’autres pièces qui ne peuvent être reçues dans l’Eglise catholique."</i>
<i>"Nous recevons seulement les Apocalypses de Jean et de Pierre; celle-ci, à vrai dire, certains des nôtres ne veulent pas qu’elle soit lue dans l’Eglise."</i>

<hr>

Vers 185, Irénée de Lyon cite les 4 évangiles (dont Luc et Jean) mais ne connait ni la passion ni la résurrection de Jésus quand il parle de lui.
Il rejette l'"Épitre aux Hébreux" ainsi que la doctrine des Judéo-Chrétiens Adoptianistes Ebionites. Pour ceux-ci, Jésus est un simple homme né de Joseph et de Marie, adopté par Dieu comme son Fils. Il aurait été élevé à la dignité de Fils de Dieu sans l'être depuis toujours.
Dans leurs Évangile des Ébionites (= Évangile de Matthieu en araméen ? = Évangile des Hébreux ?), il est écrit :
<i>“Il y eut un homme du nom de Jésus – il avait environ trente ans – qui nous choisit. Il vint à Capharnaüm, entra dans la maison de Simon surnommé Pierre, ouvrit la bouche et dit : ‘En passant le long du lac de Tibériade, j’ai choisi Jean et Jacques, fils de Zébédée, Simon, André (.....) Thaddée, Simon le Zélote, Judas Iscariote ; et toi Matthieu, je t’ai appelé alors que tu étais assis au bureau des taxes et tu m’as suivi. Je veux ainsi que vous soyez douze apôtres pour témoigner auprès d’Israël’ </i>”.
<i>"Le peuple ayant été baptisé, Jésus vint aussi se faire baptiser par Jean. Comme il remontait de l'eau, les cieux s'ouvrirent et il vit l'Esprit Saint sous la forme d'une colombe qui descendait et entrait en lui."</i>(Ev. des ébionites)

<hr>

Vers 190, l'Évangile de Jean est cité pour la 1ère fois. Les apôtres Jacques et Jean n'y sont pas cités (leurs noms n'y apparaitra que 70 à 80 ans plus tard, quand un 21ème chapitre sera ajouté au livre).

<hr>

Entre 180 et 192 paraissent les "Actes de Paul" ou il est dit qu'un lion s'est couché aux pieds de Paul au lieu de le dévorer..

<hr>

Vers 193 - 200, Clément d'Alexandrie affirme que Jacques reçut la doctrine secrète du Christ ressuscité avant Pierre et Jean. Il cite quelques logions (paroles attribuées à Jésus) qui ne sont pas cités par les Évangiles, certains étant tirés d'un "Évangile des Égyptiens" et de l'"Évangile de Thomas" (le logion 57).

Clément cite également des passages de l'"Évangile des Hébreux" (ou "des Nazaréens" ?), Évangile primitif de saint Matthieu, en araméen, utilisé par les Judéo-Chrétiens Ébionites :
<i>"Et il arriva que, lorsque le Seigneur fut remonté de l'eau, toute source de l'Esprit Saint descendit, se reposa sur lui et lui dit : 'Mon Fils, dans tous les prophètes, j'attendais que tu viennes pour me reposer en toi. Car tu es mon repos, tu es mon Fils premier-né qui règne pour l'éternité.' "</i>
Cet Évangile des Hébreux contient aussi le logion 2 de l' Évangile de Thomas. Il affirme que l'Esprit-saint est féminin.

Clément cite aussi deux passages d'un "Évangile secret de Marc" prouvant qu'à cette époque l'Évangile de Marc était plus long qu'actuellement.
Ainsi, entre Mc 10:34 et Mc 10:35 il y avait ce verset :
<i>"Et ils arrivent à Béthanie, et il y avait là une femme dont le frère était mort. Et elle vint, se prosterna devant Jésus et lui dit : 'Fils de David, aie pitié de moi.' Mais les disciples la réprimandèrent. Et Jésus, rempli de colère, partit avec elle au jardin où se trouvait le tombeau. Et aussitôt se fit entendre une voix forte venant du tombeau. Et Jésus, s'étant approché, roula la pierre loin de la porte du tombeau. Et il entra aussitôt à l'endroit où se trouvait le jeune homme, étendit la main et le ressuscita en lui saisissant la main. Le jeune homme, l'ayant regardé, l'aima, et se mit à supplier Jésus de demeurer avec lui. Et, étant sortis du tombeau, ils allèrent à la maison du jeune homme, car il était riche. Et, après six jours, Jésus lui donna un ordre ; et, le soir venu, le jeune homme se rend auprès de lui, le corps nu enveloppé d'un drap. Et il demeura avec lui pendant cette nuit-là, car Jésus lui enseignait le mystère du Royaume de Dieu. De là, s'étant levé, il retourna au-delà du Jourdain."</i>
Et dans Mc 10:46 il y avait ce passage suplémentaire après <i>"et il arrive à Jéricho"</i> :
"<i> ... Et là se trouvaient la sœur du jeune homme que Jésus aimait, et sa mère, et Salomé. Et Jésus ne les reçut pas.</i>"

<hr>

Vers 200 a lieu à Antioche la 1ère édition du Nouveau Testament dans sa version Césaréenne.

<hr>

Vers 230, Origène accepte comme faisant partie des Écritures inspirées l'"Épître aux Hébreux" (rejeté par Eusèbe) et l'"Épitre de Jacques".
Il connait la version "Césaréenne" du Nouveau Testament.

<hr>

Vers 330 - 340 sont édités les Codex Sinaïticus et Vaticanus, Bibles en version "Césaréenne".

<hr>

Le concile non-œcuménique de Laodicée I (en 360) écarte l'apocalypse du canon sacré.

<hr>
Vers 365 - 403, Épiphane, évêque de Salamine, décrit l'Évangile des Ébionites : <i>"...l’Évangile qu’ils reçoivent, selon Matthieu à ce qu’on dit, en réalité très loin d’être complet, et au contraire extrêmement corrompu et mutilé – ils l’appellent l’Évangile hébraïque ..."</i>.

<hr>

Vers 380 est éditée à Antioche la version "Syro-Byzantine" de la Bible.

<hr>

Vers 380-420 est écrit le "Codex de Bèze", Bible en version "occidentale".

<hr>
En 383-388, la version latine du Nouveau Testament (Vulgate) est publiée sous la supervision de St Jérôme, en éliminant tous les textes qui ne plaisaient pas ... et que l'on appellera "apocryphes".
Au concile non-œcuménique de Carthage (397), les 27 livres du Nouveau Testament sont déclarés "Écritures divines". Il est décrété aussi que seuls ces livres devront être lus dans les Eglises comme Ecriture Sainte.

<hr>

Le concile non-œcuménique de Laodicée II (en 397) réintégre l'apocalypse dans le canon sacré.

<hr>

En 405, Jérôme écrit la Vulgate d'aprés les versions "Alexandrines" de la Bible.

<hr>

Comme on le voit, au début, les Judéo-chrétiens avaient tendance à considérer Jésus comme un homme qui avait été "possédé" par l'Esprit-Saint venu de Dieu, ou alors comme un homme que Dieu avait "adopté" comme fils à cause de sa grande vertu (doctrine "adoptianiste"). Les Pagano-Chrétiens, de leurs côté, pensait plutôt que Jésus était une sorte d'ange qui avait pris une apparence humaine (doctrine "docétiste").
Ce n'est que plus tard qu'on considèrera Jésus comme humain et divin à la fois.
Atil
Pourquoi parler d'hérésies ?
Ce qu'on appelle "hérésies" ce sont seulement des doctrines qui ont été vaincues par une doctrine plus forte qu'elles.
La doctrine qui a subsisté n'est pas la plus véridique mais simplement la plus forte.
Il s'agit d'une lutte entre mèmes.
 
Retour au forum
 
 
créer forum