Sujet :

Repenser le progrès

Sieg
   Posté le 02-08-2012 à 09:03:06   

Peut-on repenser le progrès dans une perspective humaniste ?

C'est la question qui a été analysé dans le Sciences & Avenir de Mai 2012 (N°783), dans lequel Heinz Wismann et Axel Kahn répondent par l'affirmative.
Après une brillante analyse des faits aussi bien historiques que philosophiques, ils constatent que le 20ème siècle est une siècle paradoxal pour le progrès dans le sens où celui-ci combine "confirmations (médecine, longévité, fécondité et infirmations (guerres, génocides, bombe nucléaire, effet de serre, etc.) des promesses du progrès".
Notre manière de penser le progrès, c'est-à-dire celle qui se l'approprie au travers des excès de la consommation marchande qui "pille et altère l'environnement" doit être "reconsidérée", "scrutée", "renversée". Ce n'est pas l'utopie du progrès qui est à redéfinir, mais celui du progrès comme pourvoyeur de sens et d'épanouissement humain.
Si les valeurs humaines progressistes sont "réduites à leur contrepartie financière", il y a des moyens de changer de focale, et adopter d'autres stratégies économiques existantes qui valorisent l'humain.

Voilà mon petit résumé de cet article qui vaut le coup d'être lu.
TaoTheKing
   Posté le 02-08-2012 à 09:19:48   

Il y a 2500 ans, les architectes du tao qui voulait traverser une rivière se posaient les questions suivantes afin de réaliser l'ouvrage adéquat:

1- a t-on vraiment besoin de traverser la rivière?
2- y a t-il un passage naturel à proximité?
3- quel est le meilleur endroit pour passer la rivière?
4- faut-il construire un pont, ou une passerelle?
5- quels ecosystèmes, et à quels endroits de la rivière?
6- quel va être l'usage de cet ouvrage? (pietons, charette à mains, à boeufs...)
7- quel SERA l'usage possible de cet ouvrage? (prise en compte du progrès, du développement éventuel)

Au bout de cette réflexion seulement, commençait l'étude en elle-même (matériaux, calendrier)

Le progrès, initialement tourné vers l'humain, fut peu à peu détourné vers le profit. A ce jeu, il s'est frayé un chemin à coup de machette.
Le progrès, mais aussi toute l'organisation de nos sociétés, la politique, l'économie devront traver un nouveau chemin sous peine de révolutions sanglantes, et d'apauvrissement des ressources.
Sieg
   Posté le 03-08-2012 à 12:43:57   

D'où la question soulevée par ces deux intellectuels :
Peut-on repenser le progrès dans une perspective humaniste ?
TaoTheKing
   Posté le 03-08-2012 à 15:58:30   

TaoTheKing a écrit :


Le progrès, mais aussi toute l'organisation de nos sociétés, la politique, l'économie devront traver un nouveau chemin sous peine de révolutions sanglantes, et d'apauvrissement des ressources.


D'où ma réponse qu'on peut résumer par oui, nous y sommes obligés.
Sieg
   Posté le 03-08-2012 à 18:50:24   

Comment faire ?
TaoTheKing
   Posté le 04-08-2012 à 07:43:58   

En faisant comme les architectes du tao. En se posant les bonnes questions, et en sachant renoncer.
Sieg
   Posté le 04-08-2012 à 12:58:18   

Finalement, ne s'agit-il pas de répondre à la problématique du progrès au travers de la conscience : science avec conscience.
TaoTheKing
   Posté le 04-08-2012 à 13:51:20   

S'il s'agit d'une conscience collective, alors oui.
Sieg
   Posté le 06-08-2012 à 01:11:49   

La conscience collective n'est-elle pas la somme des consciences individuelles ?
Autrement dit, un devoir de chacun.
TaoTheKing
   Posté le 06-08-2012 à 08:05:54   

Je ne voit pas les choses ainsi.
Notre conscience est individuelle. Nos valeurs, nos priorités sont différentes.

Seuls les problèmes importants parviennent à fédérer des masses et à leur donner, pour le meilleur et pour le pire, une conscience collective.
Sieg
   Posté le 06-08-2012 à 12:25:24   

N'est-ce pas en s'intérressant ( / se préocupant / en commençant par les ) des problèmes "moins importants" que l'on acquiert une conscience collective ?
TaoTheKing
   Posté le 06-08-2012 à 16:12:04   

tout dépend de ce que l'on appelle conscience collective.
Par exemple, à l'intérieur d'un même syndicat, il y a une conscience collective, même si seulement 1% des salariés de l'entreprise lambda y sont adhérents.
Ce n'est pas pour moi de la conscience collective telle que je l'entend.
Je vois plus cela comme étant un lien, un objectif commun, quels que soient les races, les religions, les couleurs de peaux, les origines, les niveaux sociaux, les orientations politiques...
Trotmany
   Posté le 06-08-2012 à 19:15:27   

On dirait presque une définition de dieu.
TaoTheKing
   Posté le 06-08-2012 à 19:35:14   

En fait, tu as raison, et je me suis trompé, je m'en aperçois en me relisant...

Je parlais de conscience universelle.
Sieg
   Posté le 30-08-2012 à 00:28:24   

Je repose la problématique : Comment penser le progrès dans la perspective de l'épanouissement ?