Sujet :

Le sens du silence

Ase
   Posté le 08-10-2009 à 15:59:10   

Un mot peut avoir plusieurs sens.
Le silence est-il porteur de sens ? A-t-il un sens ? des significations ?

Si vous aviez une représentation à réaliser du silence, quelle serait-elle et pourquoi ?

Qu'évoque le silence pour vous ?

Le silence est-il un espace de liberté ?
PizzaMan
   Posté le 08-10-2009 à 16:32:38   

Ça existe le silence ?
TaoTheKing
   Posté le 08-10-2009 à 16:52:06   

Le silence évoque pour moi non l'absence de sons, mais plutôt l'absence de paroles.
Un espace de liberté? Oui, un peu. Surtout un espace de réflexion.
PizzaMan
   Posté le 08-10-2009 à 17:16:42   

Ça existe la liberté ? Ah bon.

Tu m'étonnes, toi.
TaoTheKing
   Posté le 08-10-2009 à 17:36:33   

La liberté existe. De courts instants. Du moins une liberté qui me suffit.
PizzaMan
   Posté le 08-10-2009 à 18:57:34   

Tu as des exemples de «courts instants» de liberté ?
TaoTheKing
   Posté le 08-10-2009 à 19:36:10   

Par exemple, en réunion, pendant quelques secondes, je me sens libre.
Il s'agit plus d'une distance vis à vis du présent.
Une sorte d'arrêt du temps, du moins ce que je ressens comme tel.
Atil
   Posté le 08-10-2009 à 19:51:23   

La liberté se trouve donc dans les instants de silence ?
Atil
   Posté le 08-10-2009 à 19:54:03   

Les espaces vides, dans l'écriture, servent à espacer les mots.

Dans un vase, la partie vide sert à mettre de l'eau et des fleurs.

Dans une maison les espaces vides servent à se déplacer.

Le silence ca a le même genre de fonction que les espaces vides.

C'est du son vide.
Ase
   Posté le 08-10-2009 à 22:16:35   

"Le silence évoque pour moi non l'absence de sons, mais plutôt l'absence de paroles."

---> la parole est l'outil de la communication. Donc le silence serait l'absence de communication ?


"Un espace de liberté? Oui, un peu. Surtout un espace de réflexion."

---> la réflexion se fait avec la pensée. Donc le silence n'est pas l'absence de pensée ?


"La liberté se trouve donc dans les instants de silence ?"

---> si le silence se voit comme une ouverture à l'interprétation, alors la liberté serait celle de la libre possibilité d'interpréter.
si le silence est perçu au travers d'une terrifiante terreur qui nous submerge, on n'est plus capable de saisir notre liberté.



"Les espaces vides, dans l'écriture, servent à espacer les mots.
Dans un vase, la partie vide sert à mettre de l'eau et des fleurs.
Dans une maison les espaces vides servent à se déplacer.
Le silence ca a le même genre de fonction que les espaces vides."

---> Si tel était le cas, que chercherait à combler le silence ?


"C'est du son vide."

---> le silence semble s'opposer au bruit. Les espaces vides sont-ils dénués de bruits ?


"Ça existe le silence ?"

---> le problème de ce que nous nommons le silence ne semble pas être son existence, mais son interprétation.
PizzaMan
   Posté le 08-10-2009 à 22:49:12   

Tu parles donc de l'interprétation du concept du silence.

Ce qui est tout à fait différent.
Ase
   Posté le 09-10-2009 à 00:16:42   

Le silence ne peut exister que parce qu'il n'est lui-même qu'interprétation.
Atil
   Posté le 09-10-2009 à 08:47:20   

"Si tel était le cas, que chercherait à combler le silence ?"

>>>>>>>Ils ne comblent rien, au contraire. Ils donnent un espace de liberté pour que les sons puissent s'agencer entre eux. Ils sont comme la toile sur laquelle le peintre étale ses couleurs. Si le vide n'existait pas, il n'y aurait pas de place pour mettre quoi que ce soit. Si le silence n'existait pas, il serait impossible de placer la moindre parole audible.
Le silence c'est aussi la ponctuation des phrases ... et idem en musique. Puisqu'il existe des signes (. , représentant les silences dans les phrases (et idem sur les portées musicales) c'est donc qu'ils ont une importance dans la morphologie du langage).




"le silence semble s'opposer au bruit. Les espaces vides sont-ils dénués de bruits ?"

>>>>>>Dans le vrai vide aucune vibration ne peut se propager. Hors le son est une vibration de l'air. Pas d'air, pas de son.



"le problème de ce que nous nommons le silence ne semble pas être son existence, mais son interprétation."

>>>>>>On dit "Qui ne dit mot consent" et "un silence réprobateur".
Donc le silence peut avoir des sens trés différents selon le contexte.
Le silence c'est l'ombre des phrases.
Les phrases, comme les objets, projettent chacune une ombre différente.
(Le silence est l'absence de bruit comme l'ombre est l'absence de lumière).
PizzaMan
   Posté le 09-10-2009 à 14:57:37   

Mais dans l'absolu, le silence comme l'ombre n'existe pas.

Putain, tu parles d'un sujet à la mord-moi l'noeud !
Ase
   Posté le 10-10-2009 à 11:02:38   

"Ils ne comblent rien, au contraire. Ils donnent un espace de liberté pour que les sons puissent s'agencer entre eux. Ils sont comme la toile sur laquelle le peintre étale ses couleurs. Si le vide n'existait pas, il n'y aurait pas de place pour mettre quoi que ce soit. Si le silence n'existait pas, il serait impossible de placer la moindre parole audible.
Le silence c'est aussi la ponctuation des phrases ... et idem en musique. Puisqu'il existe des signes (. , représentant les silences dans les phrases (et idem sur les portées musicales) c'est donc qu'ils ont une importance dans la morphologie du langage)."

---> ce silence est donc médiateur de communication.





"Dans le vrai vide aucune vibration ne peut se propager. Hors le son est une vibration de l'air. Pas d'air, pas de son."

---> je parle ici des "espaces vides" dont tu as parlé, pas du vrai vide. Les espaces vides sont-ils dénué de bruits ?
Dans le vrai vide, c'est à dire l'espace temps, aucune vibration sonore ne peut se propager oui, mais cela ne signifie pas que la vibration n'existe pas, il y a de même une vibration qui se propage mais elle n'est plus sonore.




"On dit "Qui ne dit mot consent" et "un silence réprobateur".
Donc le silence peut avoir des sens trés différents selon le contexte."

---> oui il a un caractère polyvalent : silence éloquent, silence sépulcral, etc.
C'est d'ailleurs pour cela qu'il n'est qu'interprétation.



"Le silence c'est l'ombre des phrases.
Les phrases, comme les objets, projettent chacune une ombre différente.
(Le silence est l'absence de bruit comme l'ombre est l'absence de lumière)."

---> les lettres donnent vie a une pensée. Le silence de ce que tu as décrit là-haut ne peut donner la mort a un texte mais lui donne une organisation.

On décrit l'ombre comme absence de lumière. Mais est-il réellement cette absence ?
Atil
   Posté le 10-10-2009 à 11:43:35   

"il y a de même une vibration qui se propage mais elle n'est plus sonore."

>>>>>>>Donc ce n'est pas du son.





"oui il a un caractère polyvalent : silence éloquent, silence sépulcral, etc.
C'est d'ailleurs pour cela qu'il n'est qu'interprétation."

>>>>>>>C'est donc le contexte (c'est à dire ce qui n'est pas du silence) qui permet de donner tout son sens au silence.
Mais inversement, ce sont les silences qui accompagnent la parole qui permettent de lui donner tout son sens.
Sans aucun silence, la parole deviendrait cacophonie incompréhensible.
Tout comme il serait difficile de lire un texte sans les espaces entre les mots.



"On décrit l'ombre comme absence de lumière. Mais est-il réellement cette absence ?"

>>>>>>>Que serait-elle d'autre ?
Et c'est dans l'ombre qu'on voit le mieux une source de lumière. Ca met celle-ci en valeur.
Tout comme le silence qui met en valeur le moindre bruit.
TaoTheKing
   Posté le 10-10-2009 à 13:15:44   

Atil a écrit :


Le silence c'est l'ombre des phrases.


Résumé parfait de ma perception du silence
tayaqun
   Posté le 10-10-2009 à 17:19:43   

silence: étymologie - silere: taire et se taire. (absence de bruit et de mouvement)
Ase
   Posté le 10-10-2009 à 17:40:15   

ah donc de mouvement aussi.
Ase
   Posté le 10-10-2009 à 17:42:05   

"Que serait-elle d'autre ?"

---> un jeu d'ondes en opposition de phases ?
Atil
   Posté le 11-10-2009 à 10:39:23   

Mais le résultat devient le même.
Deux ondes en opposition de phase s'annuhilent mutuellement.

Ou alors on ne parle plus du silence mais de ced qui produit le silence.

Mais peut-être que le silence a une signification différente selon ce qui l'a produit.
Comme on le dit "Le silence qui suit un concert de Mozart, c'est encore du Mozart".
tayaqun
   Posté le 12-10-2009 à 18:57:21   

Atil a écrit :

Ou alors on ne parle plus du silence mais de ce qui produit le silence.


C'est probablement important... et ce qui donne de la valeur au silence.

La douleur morale silencieuse est souvent plus impressionnate que celle qui s'exprime dans le tapage...
tayaqun
   Posté le 13-10-2009 à 16:55:14   

syntax error a écrit :

c'est dingue ! quand je dis à quelqu'un que agresse et ne pas soigner, c'est légal, même si c'est interdit, on me répond : "d'accord"


ESt-il possible d'avoir le mode d'emploi... histoire d'avoir l'impression de de rien louper?
syntax error
   Posté le 13-10-2009 à 17:12:06   

loupé
TaoTheKing
   Posté le 13-10-2009 à 18:34:52   

Atil a écrit :

Mais peut-être que le silence a une signification différente selon ce qui l'a produit.
Comme on le dit "Le silence qui suit un concert de Mozart, c'est encore du Mozart".


Lorsque vous travaillez pendant des heures avec les marteaux piqueurs sous vos fenêtres, et que c'est l'heure du casse croûte, il y a la une impression de silence qui s'apparente à ce qui suit du Mozart.
PizzaMan
   Posté le 13-10-2009 à 20:18:26   

Ouaaaah ! Putain !

C'est fort ça !
Atil
   Posté le 13-10-2009 à 22:26:48   

Ce n'est pas flatteur pour Mozart, ca !
PizzaMan
   Posté le 14-10-2009 à 02:46:44   

Tao n'aime pas Mozart, c'est clair.
tayaqun
   Posté le 14-10-2009 à 17:09:19   

C'est exactement ce que ressent celui qui arrête de se frapper la tête avec un marteau: une sensation d'immense bien-être.
TaoTheKing
   Posté le 14-10-2009 à 18:19:19   

Voilà. Mais ce n'est pas le silence qui procure le plaisir, dans le cas de Mozart comme celui du marteau piqueur.
C'est pour l'un l'absence du bruit, pour l'autre le souvenir du "bruit".

PS: J'aime certaines œuvres de Mozart.
Ase
   Posté le 20-10-2009 à 00:19:45   

donc encore une fois c'est une question d'évocation : ce que ça évoque chez nous.
Atil
   Posté le 20-10-2009 à 08:12:59   

Er le silence par-lui-même n'évoque rien de spécial
C'est ce qui précède et entoure le silence qui l'habille et lui donne une signification particulière.