Sujet :

CHA NO YU

Atil
   Posté le 11-03-2005 à 21:42:16   


"Cha No Yu", La Cérémonie du Thé :

C'est un prêtre zen, Murata Shuko (1422-1502), attaché à la cour du Shogun, qui instaure dans la cérémonie du thé le raffinement, la rigueur et la modestie propres au zen.
Takeno Jô-o (1502-1555) accentua encore l'esprit zen et la rigueur du cérémonial. Puis son disciple, Sen Rikyu (1522-1591), définit le code du Cha-do. Comme il résista aux pressions des seigneurs qui désiraient des cérémonies fastueuses, on l'obligea à se faire hara-kiri. Mais son fils Sotan pris la relève et ses trois petits-fils fondèrent les trois grandes écoles de cérémonie du thé qui existent aujourd'hui : Urasenke, Omotesenke et Mushanokojisenke.

Le Cha No Yu est un ensemble hautement codifié répondant à des critères issus d'une histoire très longue.
Les japonais le considèrent comme une discipline Spirituelle, basée sur le wabi (raffinement) et le sabi (simplicité et élégance) permettant de retrouver la sérénité et le calme de l'âme.

On ne peut pas parler d'une véritable dégustation de thé (car le thé, tel que préparé, n'est pas spécialement bon), mais d'un véritable moment de communion entre l'hôte et les invités. Chaque geste est codifié, chaque instant est minuté, chaque élément de la cérémonie, même le plus insignifiant, est soigneusement choisi. Selon le degré de formalité de la cérémonie (qui peut durer de 45 minutes à 5 heures), il faudra de 75 à 300 mouvements pour la conduire.

Lorsque l'on dépasse le stade purement cérémoniel, on peut alors apprécier les choses pour ce qu'elles sont réellement : un instant de calme, le plaisir simple des belles choses : un pavillon simple dans un jardin où toute chose est conçue pour être une magnification des plus beaux côtés de la nature. Même les paroles échangées durant la cérémonie obéissent à des règles : les sujets religieux et politiques sont proscrits; la phrase ne doit blesser les susceptibilités de personne. Il est de mise que l'invité profère des paroles de louange sur ce qu'il voit ... mais sans trop insister, ce qui pourrait paraître peu sincère.

Présentation du Matériels du Cha-No-Yu :



-Mizusashi (Cruche) :
L'eau dans le mizusashi est utilisée pour laver le "chawan" (tasse à thé).


-Usuki ou Natsumé :
Récipient en laque contenant l'usucha (Thé en poudre)





-Chawan (tasse ou bol à thé) :



-Kama & Furo (bouilloire & Brasero) :
La Kama, qui contient l'eau, est placé sur le Furo pour l'ébullition.
En hiver, un Ro, ou foyer dans le sol, est découvert en enlevant des lattes du plancher.)

-Hishaku :
Louche pour verser l'eau



-Kensui :
Pot dans lequel l'eau qui a été utilisée pour laver le chawan, est versée.



-Chasen :
Fouet en bambou pour battre le thé en poudre mélangé à l'eau.




La cérémonie a lieu dans le pavillon du thé (sukiya), une humble maisonnette construite à l'écart, au fond d'un jardin (roji). L'ensemble porte le nom de cha-shitsu :

Le jardin doit respirer le calme. Une étape obligatoire dans ce jardin est la pierre creusée où se trouve de l'eau, généralement amenée par un petit tuyau de bambou. Une louche permet de se servir. L'objet de cette étape est de permettre aux invités de se purifier avant d'assister à la cérémonie.

La pièce où se déroule la cérémonie du thé est habituellement de trois mètres carrés (une piéce de quatre tatami et demi) et est décorée.




A l'intérieur on trouvera (suivant le moment de la cérémonie: shoza ou goza) :
-un arrangement floral (chabana, issu de l'art japonais ikebana) qui essaye de reproduire en vase l'aspect des fleurs dans la nature.
-une calligraphie verticale (kakemono), dont le thème est soigneusement choisi pour l'occasion de la cérémonie. Cette calligraphie est disposée dans une alcôve (tokonoma). dans une pièce "formelle" (alors appelée hondoko) l'alcôve devrait faire face au Sud et être éclairée par sa droite.

Le Nijiri-Guchi :
C'est une petite porte de 60 cm2 par laquelle entrent les invités.
Le fait qu'ils doivent se courber pour passer par cette porte doit leur faire perdre naturellement toute fierté et les rendre humbles.

Les tatamis :
Il y a deux saisons dans le Chanoyu, et la disposition des tatamis change en accord avec celle-ci.
De novembre à avril, il s'agit de la saison ro (coeur enfoui) lorsque le foyer est placé dans la pièce.
De mai à octobre, le foyer (ro) est fermé et la saison dufuro (brasier) commence.

Les tatamis kinin et kyaku sont ceux où s'assoient les invités.
Le tatami dougu est celui où sont placés les ustensiles.
Le tatami fumikomi est celui par lequel arrive l'hôte à travers sa porte (sadoguchi).
Le tatami ro est celui où le foyer (ro) est placé.
Le tatami kayoi est le tatami entre le fumikomi et le kyaku.


Déroulement de la cérémonie :

Première partie (Shoza) :

-Les invités (5 au maximum) entrent dans le la maison à travers la porte basse en se baissant (acte d'humilité). Ils laissent leurs armes dehors et déposent leurs chaussures.

-Les salutations ont lieu. Elles suivent souvent une forme rituelle et les invités admirent le kakemono dans l'alcôve.

-Les kaisekis ryori (cuisine de saison) sont servis.

-Kashi : Après le repas, une sucrerie (Wagashi) est servie, juste avant le thé.

-Kyomeru(purification) : L'hôte amène tous les ustensiles, puis déplie son fukusa (tissu de soie). Il nettoye alors tous les ustensiles devant la présence des invités, afin de leur montrer combien il les apprécie.

-Shozumi : L'hôte prépare le charbon afin de faire chauffer la bouilloire puis les invités sortent dans le jardin pour l'interlude, en attendant que tout soit prêt.

Deuxième partie (Goza) :

-Les invités reviennent. Ils constatent le remplacement du kakemono par un arrangement floral de style chabana.

-Versement d'eau chaude dans le bol à thé avec la louche hishaku.
L'hôte tient ensuite l'hishaku comme si c'était un miroir (dans une position connue sous le nom de kyogamae). L'hôte regarde son propre esprit pour s'assurer qu'il n'y a rien en lui qui gêne sa tranquilité.

-Chasen-toshi : L'hôte agite l'eau chaude avec le fouet (chasen) pour chauffe le bol. L'eau est ensuite jetée dans le récipient prévu à cet effet.

-Koicha (thé épais) : Le thé en poudre (matcha) est sorti de la boîte à l'aide du chashaku (long bâton en bambou, recourbé à son extrémité). Ensuite l'hôte trace trois lignes dans le thé et replace le chashaku à son emplacement initial.

-L'hôte mélange le thé en poudre dans le bol avec de l'eau chaude en usant du chasen.

-Le bol est placé devant les invités pour être bu, en même temps qu'est fourni un dashibukusa à utiliser pour tenir le bol. Le 1er invité prend le bol et le place entre lui et l'invité suivant; il s'excuse alors de boire avant lui. Puis il replace le bol devant son hôte et remercie l'hôte. De la main droite, il prend le bol et le place dans la paume de sa main gauche.

-Le bol a été donné par l'hôte avec la face principale vers l'invité. Il convient donc de le tourner afin qu'après avoir bu, cette face soit face à l'hôte. Pour cela, l'invité élève le bol jusqu'à son visage et le fait tourner dans le sens des aiguilles d'une montre trois fois de la main droite en le redescendant.

-Chaque invité boit son bol, en essuie le bord avec ses doigts (qu'il essuiera dans une serviette prévue à cet effet). Il le tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et l'admire. Puis il le redonne à l'hôte qui en prépare un nouveau qu'il donne alors à l'invité suivant. Chaque invité est supposé boire 3 fois et demi.

-Gozumi : Après le thé épais (koicha), l'hôte prépare le thé léger (Usucha). Pour cela, il prépare le charbon une deuxième fois (gozumi). Puis il reprépare le thé, mais avec une seule cuillère (au lieu de trois).

-Lorsque tous les invités ont bu, ils interrogent leur hôte sur la boîte de thé et la cuillère. C'est ainsi sur celle-ci que peut se remarquer, entre autres, si la cérémonie est formelle ou non, suivant la position (haute ou basse) du noeud dans le bois du bambou.

-Enfin, l'hôte range tous les ustensiles dans une boîte réservée à cet effet et les invités sortent.L'hôte les rejoint et s'incline silencieusement puis il ferme le nijiri-guchi signifiant ainsi que la cérémonie est terminée.

-Après deux ou trois jours, les invités appellent ou écrivent une note de remerciement à l'hôte pour exprimer leur appréciation. Cela s'appelle korei ou "remercier a posteriori".



Il est a savoir que, dans tout paris, il y a beaucoup d'établissement qui font encore la cérémonie du thé.
Voiçi quelque adresse :

Le Palais du thé
64, rue Vieille du Temple 75003 Paris
tel:01-48-87-80-60

Yodoya
23, rue des Blancs 75004 Paris
01-48-87-23-05

Tch'a
6, rue du Pont Lodi 75006 Paris
01-43-29-61-31

Chajin
24, rue Pasquier 75008Paris
01-53-30-05-24

Minamoto Kitchoan
17, place de la Madeleine 75008 Paris.
01-40-06-91-28
Verdad
   Posté le 11-03-2005 à 21:46:59   

C'est quand même bien plus simple de boire une bière à la troisième mi-temps!
floriane
   Posté le 11-03-2005 à 23:50:47   

très intéressant. Verdad, tu sais ce qu'il te reste à faire !
doc
   Posté le 12-03-2005 à 00:42:13   

Il lui reste à trouver une Geisha soumise de corps d'âme et d'esprit. J'ai bien aimé ces clubs privés des maçonneries Japonaises
Atil
   Posté le 12-03-2005 à 08:16:44   

A propos de la cérémonie du thé, vous pensez qu'il soit vraiment possible d'y trouver un chemin spirituel ?
Verdad
   Posté le 12-03-2005 à 08:19:56   

Je crois pas que ce soit le thé qui fasse un accompagnement quelconque au chemin spirituel, comme tu dis.
C'est plus de devoir se concentrer sur un truc, en suivant des rituels lents et précis.
Atil
   Posté le 12-03-2005 à 08:27:59   

En effet, c'est probablement l'aspect rituel qui compte.

Mais c'est difficile de voir ce qu'un truc contraignant, rigide et ennuyeux peut apporter de spi-rituel.

Je suppose que tout dépend de l'esprit avec lequel on l'aborde.
C'est comme suivre un service religieux, ou même jouer une pièce de théatre : ca apprend à faire "carpe diem" si on le fait avec l'état d'esprit adéquat.
Verdad
   Posté le 12-03-2005 à 09:39:15   

Un truc contraignant, ennuyeux et rigide n'apporte rien.
En fait, tout est dans la sémantique employée.

C'est un truc précis, lent, ordonné.
cebe
   Posté le 12-03-2005 à 14:03:07   

Question de maîtrise de soi avant tout pour maîtriser les "choses", n'est-ce pas?

... Et question de respect y compris dans la banalité, je crois.
Verdad
   Posté le 12-03-2005 à 14:04:58   

Oui! c'est vrai mère Denis! Le truc il est là! Respecter les choses faciles comme les choses compliquées.
Atil
   Posté le 12-03-2005 à 16:56:06   

Si on arrivait à TOUT faire de manière concentrée et solanelle dans notre vie, comme si TOUT était rituel, peut-être alors arriverions-nous à faire "carpe diem" en permanence ?
Fee des Arts
   Posté le 12-03-2005 à 17:13:32   

Les rituels sont comme un calmant....un arrêt momentannée, une réflexion...que nous avons tous besoin, à tous les jours afin de bien positionner nos buts.
Atil
   Posté le 12-03-2005 à 17:15:54   

Mais certains suivent les rituels en trainant les pieds et en se disant que c'est chiant de faire toujours la même chose. Donc, pour eux, les rituels sont énervants.
Verdad
   Posté le 12-03-2005 à 17:16:42   

Justement non. Comment peut on accepter de vivre le moment présent, comme il se présente, si nous nous comportons selon un rituel?
C'est très exactement l'inverse.
Fee des Arts
   Posté le 12-03-2005 à 17:20:25   

Le rituel appaise que pour un instant Verdad.....pas pour toute la vie Donc il aide à se retrouver....à réfléchir. Si tu vas à la campagne...et que tu retrouves le coin où tu aimais te réfugier et réfléchir....? C'était parce que tu avais besoin de te retrouver....de calmer certaines appréhensions ou de prendre le temps de réfléchir à certaines questions.
Verdad
   Posté le 12-03-2005 à 17:26:28   

ok. Je ne dis pas le contraire. Je dis simplement que et d'une on ne peut pas "réfléchir" comme tu l'entends sans arrêt, et que ce n'est pas en "réfléchissant" qu'on "carpe diem" le mieux.
Fee des Arts
   Posté le 12-03-2005 à 17:27:45   

Je dis le mot: "Réfléchir" mais ça pourrait être simplement: Observer, écouter....ainsi de suite....tu saisis mieux?
Atil
   Posté le 13-03-2005 à 12:48:40   

Ce qui est ennuyeux dans les rituels c'est leurs aspect répétitif.

Mais on peut aussi essayer de vivre chaque instant (non répétitif) de la vie avec le même recueillement et la même concentration que dans un rituel.

Dans ce cas on profite vraiment du temps présent.

Mais ce n'est pas facile à appliquer dans notre monde moderne ultra-rapide.
Verdad
   Posté le 13-03-2005 à 13:26:18   

Tous les jours, je répète le même rituel, et même plusieurs fois par jour.
Je fais l'amour.
Pourtant, je le fais toujours comme si je le découvrais
Atil
   Posté le 13-03-2005 à 14:04:21   

Le vrai amour ritualisé c'est le tantrisme.

C'est dommage que Tao ne vienne plus, il nous aurait parlé du tantrisme taoiste.
1diane3
   Posté le 13-03-2005 à 14:07:23   

Mouais, moi je suis assez d'accord avec Verdad, c'est dommage de ne profiter que des instants qui ne se répètent pas.
Et puis quand on aime bien quelquechose, on aime bien quand ça nous arrive assez souvent
Verdad
   Posté le 15-03-2005 à 06:10:18   

Voilà ce que je pourrais dire, et que je n'ai pas encore dit sur ce sujet: je n'aime pas le thé.

Message édité le 16-03-2005 à 23:56:36 par ZaQieL
Fee des Arts
   Posté le 15-03-2005 à 14:40:48   

Pourquoi tu n'aimes pas le thé? toi qui aime les rituels?
Verdad
   Posté le 15-03-2005 à 17:59:53   

J'aime les vrais rituels: le baptème catholique, la première communion catholique, la confirmation catholique, la messe catholique, les vêpres catholique, les Pâques catholique, le vendredi Saint catholique, l'extrème onction catholique, et bien sur, pour accompagner les rituels, un bon petit saumur, ou un mâcon, en vin de messe! catholique.
Verdad
   Posté le 16-03-2005 à 12:21:32   

Faire l'amour tous les jours, c'est faire des répétitions pour que l'acte d'amour, qui ne peut être concevable que pour enfanter, et à travers un drap percé, (je rigole encore) est une bonne excuse!
doc
   Posté le 17-03-2005 à 15:46:47   

Le Thé brûle et le café excite , j'ai appriis cela en Indes ou le sud est au thé et le nord au café , le sud pauvre et brûlé et le nord riche et excité .
Ce rituel du Thé semble être plus physique et psychique que spirituel plus philosophique que théologique
Verdad
   Posté le 17-03-2005 à 17:56:34   

Plus philosophique que théologique, je te rejoint tout à fait, doc. Par contre, le côté physique de soulever une théière, m'en veux pas, mais je le vois pas.
doc
   Posté le 18-03-2005 à 14:08:28   

Le thé pris avec exagération brûle vraiment la cervelle comme trop de café brûle les nerfs
Verdad
   Posté le 18-03-2005 à 17:51:31   

Merci, doc, de cette explication qui n'a aucun rapport.
doc
   Posté le 18-03-2005 à 23:44:54   

C'est le rituel du Thé à la Japoniaise qui est plus physique étant amalguamé à la sexuelité et à l'esclavagisme physique des prostituées rituellistes japonaises LES GEISHAS
Fee des Arts
   Posté le 19-03-2005 à 05:39:29   

Ah celle là...je sens que Verdad va l'aimer *rrrrrrrr*
Verdad
   Posté le 19-03-2005 à 06:45:07   

Là, je dois dire! Bravo doc! Tu as réussis à trouver comment rendre le rituel du thé intéressant.
Atil
   Posté le 19-03-2005 à 09:50:15   

"C'est le rituel du Thé à la Japoniaise qui est plus physique étant amalguamé à la sexuelité et à l'esclavagisme physique des prostituées rituellistes japonaises LES GEISHAS "

>>>>>Quel amalgamme y a-t-il donc entre le rituel du thé, et la prostitution ?
C'est vraiment nimporte quoi !
Atil
   Posté le 19-03-2005 à 09:51:26   

Je ne sais plus qui avait évoqué la cérémonie du thé chinois (le post a été effacé).

Voila ce que j'ai trouvé sur ce sujet :

Préparation du thé Gong-Fu

L’art du thé en Chine est appelé Cha-Tao (la voie du thé) et la cérémonie s'appelle Cha-Yi mais on parle bien souvent aussi pour dénommer la cérémonie du thé de Gong Fu Cha.
Il faut noter que ce n'est pas une cérémonie comme le chanoyu japonais mais une méthode :
Le mot Gong-Fu (Kung-Fu) ne s'applique pas seulement aux arts martiaux mais à toutes les activités qui nécessitent du temps et des efforts pour les maîtriser, qu'il s'agisse d'entraînements physiques taoïstes ou d'une forme méticuleuse de préparation de thés fins. Gong-fu désigne «l'art d'agir avec application»; il signifie patience, persévérance, entraînement.

La plupart des amateurs de thé Gung-Fu vivent au sud de la province de Fou-kien et au nord de la province voisine du Kouang-tong.
Les thés wulongs / oolongs (thés semi-fermentés. Ex : Ti-kwan-yin) nécessitent une eau très chaude pour libérer leurs arômes. La préparation en Gong-Fu Cha leurs permet la meilleure préparation qui soit.



Le service complet (chá-jù) se compose de :



(1)-Une toute petite théière (chá-hú) de 20cl en terre de Yíxìng (capitale de la poterie chinoise, située dans le Jiangsu), dont la matière poreuse et riche en silice retient très bien la chaleur et se charge rapidement des parfums du thé. (Yíxìng-hú = "théière de Yixing" )


(10)-Une bouilloire(Zhi-shu-qì) contenant l'eau chaude, posée sur un réchaud à alcool ou à charbon pour maintenir la réserve d'eau à température.


(7)-Une cuillère longue aux bords relevés (chá-zé) servant à prendre le thé dans sa boîte.


(11)-Une boîte (chá-guàn) contenant le thé.


(2)-Un bateau à thé (chá-chuán) grande soucoupe en terre dans laquelle la théière baigne dans l'eau chaude, afin de la maintenir à température pendant l'infusion.

-Une plateforme / plat à thé ou un plateau (chá-pán) dont la partie supérieure est composée de lattes permettant à l'eau de s'écouler dans la partie inférieure faisant office de récipient, ou une plateforme / plat à thé (cha-chen) peut remplacer le bateau à thé (et la cruche / crachoir).




(3)-Une cruche / crachoir (chá-hai) dans laquelle on verse le thé une fois infusé, à travers une sorte de passoire à tamis très fin (chá-lòu), de manière à vider la théière au moment idoine pour obtenir le temps d'infusion voulu.


(5)-Une tasse haute à col étroit (wén-xiang-bei) dans laquelle on verse un peu de thé pour le sentir. Elle est disposée sur le devant du plateau.


(4)-Une petite tasse basse simple (chá-bei), généralement sans anse, qui reçoit le thé du chá-hai. Elle est à intérieur blanc, de préférence, pour apprécier la couleur du thé. Cette tasse, appelée aussi Pin Min (tasse à goûter), est disposée juste derrière la tasse Wen-xiang.


(9)-Un gros récipient / poubelle de table (chá-yú/ shu-yú) servant à recevoir l'eau du chá-chuán une fois l'infusion achevée. C'est un pot faisant office de poubelle de table.

(8)-Une aiguille longue (chá-chí) permettant d'attraper les feuilles dans la théière et de la nettoyer.



Préparation rituelle :

Après que l'on a vigoureusement attisé le feu, la bouilloire est posée directement sur le charbon de bois ou sur un trépied bas de métal planté dans les charbons.

Une fois que l’eau est frémissante et non bouillante, la verser dans la théière que l’on aura disposée préalablement dans une sorte de grand plat nommé bateau à thé et qui sert à recueillir l‘eau de rinçage.

Replacer le couvercle de la théière et vider cette première eau de rinçage dans la cruche.

Remplir la théière à moitié de feuilles de thé wulong avec la cuillère à thé.(Cette proportion de thé par rapport à l'eau peuvt sembler énorme mais l'eau ne repose sur les feuilles qu'un très court instant avant chaque service.)

Verser un peu d’eau froide sur les feuilles, puis de l'eau frémissante, juste de quoi les recouvrir afin de les rincer, et replacer le couvercle.
Bien que l'eau versée soit presque bouillante, sa température baisse immédiatement de quelques degrés lorsqu'elle est dans la théière chauffée car la quantité est très petite.

Vider immédiatement l’eau dans la cruche : le thé doit être juste hydraté sans commencer à infuser. Cela s'appelle " laver les feuilles "

Transvaser l’eau de la cruche dans les tasses (Wen-Xiang-Bei et Cha-Bei) pour les réchauffer.
S’il reste de l’eau dedans, la vider dans le bateau à thé autour de la théière et vider les tasses elles aussi dans le bateau à thé.

Remplir la théière d’eau chaude (en tenant son couvercle avec la main libre) jusqu’à débordement afin de chasser l’écume.

À partir de maintenant, l’infusion doit durer 10 secondes environ.
Refermer la théière et l’arroser avec la bouilloire pour la chauffer, sur le couvercle. L’eau va rentrer par le petit trou du couvercle et déborder par le bec. Arrêter alors d’arroser.

Attendre que le thé soit infusé ; pour cela, observer l’eau à la sortie du bec : elle forme une goutte bombée. Le thé sera infusé lorsque cette goutte sera rentrée à nouveau dans le bec d’un petit centimètre.

Saisir la théière par l’anse, frotter son fond sur tout le pourtour du bateau à thé, afin d’essuyer l’eau qui y figure pour ne pas qu’elle aille dans la cruche.

Verser alors l’infusion dans la cruche en retournant la théière et laisser égoutter celle-ci complètement afin d’éviter que de l’eau ne reste dedans et ne rende la prochaine infusion trop forte.

Pendant ce temps, vider les tasses de leur eau et vider le bateau à thé dans le gros récipient : c’est important, car replacer la théière dans l’eau du bateau, c’est prendre le risque de voir apparaître une trace sur l’extérieur de la théière.

Verser le thé infusé dans la tasse haute Wen-xiang. La recouvrir avec la tasse basse Pin-Min.

Mettre les deux pouces sur le haut de la tasse basse et le majeur et index sur la tasse haute afin de retourner l’ensemble.

Le thé se trouve alors dans la tasses basse, la main gauche tient la tasse basse et la droite la tasse haute.

On retire alors délicatement la tasse haute en la faisant tourner vers le haut.

On apporte ensuite la tasse haute près de son nez pour humer et ainsi découvrir le parfum résiduel du thé.
L’odeur va changer plusieurs fois au cours des secondes qui vont suivre. Certaines odeurs sont très fugaces et ne durent que quelques 3 à 4 secondes.

Après avoir posé la tasse haute, on déguste maintenant le thé dans la tasse basse. Il se boit relativement rapidement (généralement en trois gorgées), car refroidi, le thé n’a plus le même goût. Ne pas hésiter à revenir humer la première tasse.

Le thé préparé de cette façon est assez fort et l’on doit le savourer en très petite quantité comme une liqueur.
Selon la variété de thé, on pourra renouveler plusieurs fois l’infusion selon le même procédé.
Les premières infusions peuvent ne durer que quelques secondes, les dernières plus d'une heure pour certains thés. On ne rincera plus alors la théière et les feuilles, déjà humidifiées. Les tasses sont également déjà chaudes, inutile a priori de les réchauffer.

Lorsque c’est terminé, on videra à l’aide de l’aiguille la théière de ses feuilles dans le bateau à thé afin de pouvoir observer les feuilles maintenant réhydratées.




Où boire le thé en Gong Fu Cha ?

-au Cha Yuan à Lyon ou Clermond-Ferrand
-à la Maison des trois thés, à Paris
-au Panoï à Nice

Fee des Arts
   Posté le 20-03-2005 à 05:36:55   

Tu es un vrai amateur de thé...Atil....splendide ta dissertation Nous ne connaissons pas tous les secrets du thé....mais je vois que tu es raffiné dans tes goûts.
Atil
   Posté le 21-03-2005 à 21:40:23   

Alors j'en profite pour étaler ma culture (ca flatte mon gros z'Ego) :


Le thé a été découvert par les chinois.

Vers le 8 et 7 ème siècle av jc, ceux-ci faisaient des soupes de "tu" ("herbe amère"), qui était probablement déja du thé.

Sous la dynastie Han (206 av jc - 220 ap jc) les chinois utilisaient le "cha" ("thé) pour la 1ère fois sous son nom actuel. Ils étaient alors surtout intéressé pour ses capacités thérapeutiques.

Sous la dynastie Wel (220-264), furent inventées les briques de thé. Les feuilles étaient compressées sous forme de briques pour être plus facilement conservées.

Sous la dynastie Tang (618-907) le thé en brique était trés utilisé au Yunnan. Le thé était préparé dans une bouilloire en forme de bouteille (p'ing) et bu sous forme de soupe ("chu-cha" comme le font encore actuellement les thibétains).

Sous la dynastie Song (1271-1368) furent inventé le thé en gateau et le thé en poudre ("ma-tcha", qui est encore utlisé actuellement pour la cérémonie japonaise du thé). Ils étaient bus dans des larges bols (chien) en bois puis en céramique. C'est à cette époque que fut aussi inventé le thé aux fleurs.

Sous la dynastie des mongols Yuan en Chine (1271-1368), le thé en brique Pu'erh connut une grande expansion vers la Mongolie et le Thibet. Les mongols aimaient y ajouter du lait.

Sous la dynastie des Ming (1368-1644) fut inventé le thé infusé dans une théière. Les larges bols furent remplacés par des petites tasses à anse.
Le thé au jasmin était trés en vogue alors en Chine du nord.
A cette époque fut aussi inventé le thé fermenté (thé noir) qu'adoptèrent les Hollandais en 1606-8 et les anglais en 1653.

Sous la dynastie des Mandchous Qing en Chine (1644-1911), fut inventé la manière d'infuser le thé dans une tasse à couvercle (chung / zhong). Cette méthode eut surtout du succés dans le sud de la Chine.
Cette époque vit aussi le déclin de la céramique à thé, devenue trop ornementée, et l'expansion du thé coréen au gingseng.

En 1904, les américains inventèrent le thé glacé.




On peut classer les thés selon leur fermentation :

-Thé vert = Thé non fermenté.
Moins de tannins et de niacine, plus de théine, de graisses et de vitamines.

-Thé noir = Thé fermenté (appelé "thé rouge" par les chinois).
Plus de tannins et de niacine, moins de théine, de graisses et de vitamines.

-Thé sombre = thé fermenté plusieurs fois (appelés "thé noir" par les chinois) .

-Thé oolong = Thé semi-fermenté (appelé "thé bleu" par les chinois) .



Parmi les oolongs (wou-long = "dragon noir" ) on distingue :

-Les oolongs de Formose, presque noirs (fermentés à 60 ou 70 %).

-Les oolongs de Chine, assez verts (fermentés à 12 ou 20 %).

-Les pouchongs, presque verts (trés peu fermentés).



On peut classer les thés également selon leur présentation
(plus la feuille est naturelle et plus le thé est doux, délicat et aromatique. Plus la feuille est réduite et plus le thé est corsé, fort et amer) :

-Natural leaft (feuilles entières non roulées).

-Leaft (feuilles entières roulées).

-Broken (Feuilles brisées).

-Fanning (Feuilles broyées).

-Dust (Feuilles réduites en poudre).



On peut aussi classer les thés selon leur cueillette :

-cueillette trés grossière : les bourgeons et 4 feuilles.

-cueillette grossière : les bourgeons et 3 feuilles.

-cueillette fine : les bourgeons et 2 feuilles.

-cueillette trés fine / impériale : les bourgeons et une seule feuille.

-cueillette hyper-fine : seulement les bourgeons (permet de faire le thé blanc, trés rare).


Plus la cueillette est grossière (thé souchong) et tardive et plus le thé est corsé, âcre et amer. Mais il a moins de théine.

Plus la cueillette est fine et précoce et plus le thé est doux, raffiné et délicat. Mais il a plus de théine.

PS : Le thé jaune (trés rare) est obtenu en faisant un peu fermenter du thé blanc à l'étouffée .



Au Japon on distingue aussi les thés verts selon leur exposition au soleil :

-Thé de pleine lumière (poussé au soleil) : contient plus de tannins et de vitamines C, mais moins de théine, d'acides aminés, de vitamines A et B et de chlorophylle.

-Thé ombré (poussé à l'ombre) : contient moins de tannins et de vitamines C, mais plus de théine, d'acides aminés, de vitamines A et B et de chlorophylle.
Fee des Arts
   Posté le 22-03-2005 à 17:23:54   

Incroyable toutes les fonctions du thé, je ne pouvais pas imaginer autant de distinctions précises.
1diane3
   Posté le 23-03-2005 à 07:58:19   

Alors Atil, tu sais faire ce rituel ?
Atil
   Posté le 23-03-2005 à 13:18:56   

Pour le rituel chinois, j'ai vu une boutique à Paris ou l'on pouvait acheter le matériel.
Mais j'hésite ...

Pour le rituel japonais, je n'aurai pas la patience.
Et puis le thé matcha n'est pas trés bon
Atil
   Posté le 09-04-2018 à 10:39:22   

Je viens de découvrir qu'il existait un type de thé que je ne connaissais pas : Le thé violet. Un thé trés rare.

http://www.puerh.fr/article/zi_juan_zi_cha_zi_ya_thes_pourpres_et_thes_violets.htm
Atil
   Posté le 09-04-2018 à 10:40:31   

Bon sang.
Ca faisait 13 ans que je n'avais rien écrit dans ce topique
atilouse
   Posté le 10-04-2018 à 21:41:15   

Trés intéressant Atil.


Pour ceux qui veulent visiter le Japon il y a des places fabuleuses pour s'initier aux cérémonies de Thé:

Kyoto est très célèbre pour ses cérémonies de Thé, il y a de belles maisons de thé traditionnelles et parfaitement conservées.

Camellia tea ceremony : Située dans une maison de thé récente, prés du Kiyomizu-dera, cette cérémonie d’initiation s’adresse à tous ceux qui parlent anglais. Pendant 45 minutes on découvre cet art ancestrale. Vous aurez l’occasion de réaliser vous-même votre bol de thé après avoir mangé une pâtisserie japonaise. Attention réservation à l’avance conseillée.

En tea ceremony : Toujours en anglais, cette maison est cette fois située dans le vieux quartier touristique de Gion. La réservation est donc de mise.

À Tokyo :

Isui Tokyo : En plus de l’initiation au port du kimono ou celle du maniement d’un sabre, Isui propose de découvrir la cérémonie de thé. Ce centre est loin d’être une maison de thé traditionnelle, mais a le mérite d’accueillir agréablement les touriste dans la bonne humeur.

Chazen : Dans le quartier de Ginza, le thé matcha est ici délicieux. Le décors est magnifique et vous pouvez combiner la cérémonie de thé avec un circuit sur mesure comprenant au choix une expérience ninja.


Vous me direz est-ce que cela vaut le coup d'aller au Japon juste pour cette histoire de Thé, il y a heureusement d'autres expériences aussi intéressantes comme les bains publiques Onsen. Une cérémonie de thé après un bain Onsen vaut largement le voyage.
Atil
   Posté le 11-04-2018 à 10:15:46   

En ce qui concerne le thé matcha, il est vraiment trés amer. Si on est pas habitué, il faut s'accrocher !
J'en avais acheté il y a quelques années ... mais la folle avec qui j'ai ensuite vécu a tout jeté à la poubelle.
Il ne me reste plus que le fouet à thé en bambou (chasen).
dagbo voyant spirituel
   Posté le 15-01-2020 à 21:57:54   

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La prospérité, la paix et la joie d'une vie heureuse sans soucis vous ouvre ces bras alors ne la raté pas cette chance cher frères, sœurs, parents et amis.
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Merci
Atil
   Posté le 15-01-2020 à 22:46:28   

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