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 La métaphysique

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Kamel
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Kamel
589 messages postés
   Posté le 23-02-2004 à 16:18:30   Voir le profil de Kamel (En vacances)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Kamel   

Etymologiquement, la métaphysique (ta meta ta physika) est ce qui vient "après" la physique ou ce qui est "au-delà" de la physique. On estime que l'emploi de ce mot remonte à la classification ou l'ordonnancement du corpus aristotélicien, les livres traitant de "l'étant en tant qu'étant" venant "après" ceux touchant à la "physis" ou nature. Ce terme a fini par s'appliquer à toute question relative aux principes premiers ou à la philosophie première.

Métaphysique grecque

La question fondamentale, posée par Aristote, est celle des principes et des causes de l'être, qu'il réduit à la question de l'ousia (catégorie de la substance) : le problème se trouve donc pour lui au fondement de la recherche physique, c'est-à-dire qu'il relève aussi de l'étude de la nature. Aristote résume ainsi l'ensemble des questions portant sur la nature et sur l'être à la question : qu'est-ce que la substance (ousia) ? (Métaphysique, livre Z). Car on ne peut parler de qui est, dans quelque ordre que ce soit, sans savoir ce qu'est la substance qui reçoit des prédicats suivant des relations nécessaires ou accidentelles. Ces relations fondent la possibilité de la connaissance, la science étudiant les relations nécessaire. Le problème est de savoir ce qu'est la substance simpliciter, c'est-à-dire ce qu'elle est en tant qu'elle est, en elle-même. En ce sens, la métaphysique d'Aristote, qui aura une grande influence au Moyen-Age, n'est pas absolument différente de l'ontologie de Platon.

Dans l'ensemble de son histoire, la pensée philosophique grecque a tenté d'élaborer des réponses rationnelles, satisfaisantes au regard des critères démontrés ou supposés de la raison ou logos. L'être est la catégorie fondamentale de la pensée antique.

Pendant la période hellénistique, la métaphysique affronte les objections décisives du scepticisme et de la Nouvelle Académie ; ce sont les Stoiciens qui seront les défenseurs les plus remarquables de la substance, élaborant une conception logique de la réalité qui sera redécouverte seulement au début du XXè siècle (voyez Russel par exemple). La lutte entre métaphysique et scepticisme structure une grande partie de l'histoire de la philosophie, et c'est pour surmonter cette tension que Kant élaborera sa philosophie transcendantale.

Métaphysique et théologie

Cette pensée grecque de la réalité, qui fait parfois de l'être le fondement divin du monde, s'est trouvée intégrée par étapes successives dans les références intellectuelles des civilisations islamiques, juives et chrétiennes, transformant considérablement les fondements intellectuels strictement théologiques et issus des différentes Révélations concernées. La pensée métaphysique et la pensée théologique se sont ainsi trouvées indissociablement liées durant toute la période scolastique. Cette influence théologique s'est développée au moins jusqu'à Hegel et Schopenhauer, et fut violemment dénoncée par Friedrich Nietzsche.

Métaphysique moderne

L'histoire de la philosophie occidentale, de Descartes à Kant, est celle d'abord d'une prise d'autonomie de la raison puis d'une critique des possibilités de cette même raison : dans la Critique de la raison pure, Emmanuel Kant veut démontrer que la Métaphysique ne peut revendiquer le statut de science à part entière, car elle procède indépendamment de l'expérience et par simples concepts. La métaphysique est ainsi une science analytique, dont on peut exposer et définir les concepts fondamentaux, mais qui ne parvient pas à nous instruire sur ce qui est indépendant de notre expérience sensible. Nous pouvons en revanche connaître la constitution de notre connaissance, de notre entendement, et établir les limites de la raison pure spéculative. Cette conception réduit la philosophie à une théorie de la connaissance et se développera surtout à partir de 1870 dans le néo-kantisme.

On peut considérer que les œuvres de Georg Hegel, Johann Gottlieb Fichte et Friedrich Schelling sont parmi les derniers grand systèmes philosophiques qui partent de principes métaphysiques fondés rationnellement.

La métaphysique au XXè siècle

Le Cercle de Vienne s'était fixé pour but de débarrasser la philosophie de la métaphysique, en appliquant à tout énoncé un positivisme vigoureux, parfois éclairé, mais trop souvent fanatique : ainsi la négation de la métaphysique conduit-elle logiquement à affirmer que l'art n'a aucun sens, ce qui est manifestement absurde, comme le fera remarquer Popper.

La question de l'être est au fondement des différentes formes de l'existentialisme et une des œuvres philosophiques les plus influentes du XXe siècle, celle de Heidegger, est tout entière orientée par cette recherche. Chez ce dernier, comme chez Sartre, l'être tend à se confondre avec le néant, retrouvant ainsi une intuition fondamentale des premiers théologiens (voyez Denys l'Aréopagite et de la mystique).

La métaphysique dans les autres civiliations

Mais ce terme d'origine grecque n'est manifestement pas réservé au monde occidental : on peut l'appliquer, avec quelques nuances importantes, à presque toutes les grandes civilisations orientales : le Vedanta en Inde, les écrits Taoïstes en Chine sont tout autant "métaphysiques" quoique les modalités d'approches soient différentes de celles du monde gréco-latin et chrétien.

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Honteusement recopié d'un cours de philosohie.

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Mais à travers cette topique historique on y découvre les éléments essentiels à la construction de la métaphysique et ses aboutissements.


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Bismillahi Rahmani Rahime, Alhamdoulillahi rabi l'alamine, A rahmani Rahime, Maliki yawmiddine, Iyaka na'abodo wa iyaka nasta'ine, Ihdina siratal mostakime, Siratal ladina an'amta 'alayhime, Rayri l'maRdobi 'alayhime wa la da line.
Atil
Atil
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   Posté le 24-02-2004 à 09:12:13   Voir le profil de Atil (Offline)   Répondre à ce message   http://noo-spheres.com/   Envoyer un message privé à Atil   

Finalement, ce que cherche à savoir la métaphysique, c'est "Pourquoi y a-t-il quelquechose plutôt que rien" ?
Mais cela me semble plutôt du domaine de la science.

Ou alors la question est de trouver ce que veut vraiment dire le verbe "être" ou "exister" ?
Un objet matériel n'existe pas de la même facon qu'une équation, ni comme un concept dans mon esprit.
Mais quand on parle de l'être on ne parle que de ce qui est percu (par les sens pour les objets matériels, par l'intelligence pour les équations, par l'imagination pour les concepts). Mais qui a-t-il vraiment derrière ce qui est percu ?


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...à mon humble avis.

#Atil
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