Sujet :

Aimer

Atil
   Posté le 18-01-2007 à 16:14:37   

Est-il facile de dire "Je t'aime" ???
havona
   Posté le 18-01-2007 à 18:19:45   

oui
zorglub
   Posté le 18-01-2007 à 21:07:53   

lol... non.

Je pense que l'aisance a dire "je t'aime" dépends notemment de l'amour que l'on a reçu enfant et de la manière dont on l'a reçu.
Et aussi de la confiance que l'on accorde aux autres.
Atil
   Posté le 19-01-2007 à 08:00:42   

Et de la confiance qu'on a en soi.

Une fois j'ai retrouvé des lettres que j'avais écrites à ma petite amie quand j'avais une disaine d'années. Ca m'a fait tout drole de voir à quel point je disais facilement "je t'aime". Ca me paraissait presque vulgaire ou même obscène. Maintenant j'ai énormément de mal à dire "je t'aime " car ca me donne l'impression à chaque fois de prononcer une énorme connerie. Je trouve que nous sommes des naïfs et que nous n'y connaissons rien en amour. Nous confondons amour et attirance sexuelle et, dans la majorité des cas, nous parlons d'amour alors que ce n'est pas d'amour. Donc moi j'ai besoin de vraiment être certain de mes sentiments pour commencer à utiliser le mot amour. Et comme je suis trés exigeant et idéaliste en amour, j'ai l'impression de ne jamais être digne de pourvoir utiliser ce mot.
zorglub
   Posté le 19-01-2007 à 22:18:27   

Je ne suis pas convaincue que la confiance que l'on a en soi influence la facilité a dire je t'aime. Peux-tu commenter ta pensée?

Ce ne serait pas plutot ta compagne qui ne serais pas digne de recevoir ce je t'aime plutot que toi?
Atil
   Posté le 19-01-2007 à 22:44:58   

Je ne suis pas sûr de moi, donc je ne suis pas sûr non plus de mes sentiments.
Ca m'est arrivé tellement de fois de croire aimer, .. et puis, plus tard, ayant pris du recul, je voyais que ca n'avait pas été du vrai amour.
Alors, par respect pour mes amies, je préfère ne pas leurs dire des choses dont je ne suis pas certain.
PizzaMan
   Posté le 19-01-2007 à 22:46:28   

Moi aussi.

Et puis les sentiments, quels qu'ils soient sont inutiles, casse-couilles, trompeurs et dangereux.
Atil
   Posté le 19-01-2007 à 22:53:06   

Avant j'avais un truc assez sûr pour savoir si j'étais vraiment amoureux.
Mais ce n'était pas un truc trés rationnel.
Mais comme l'amour sentimental n'est pas non plus rationnel, ca parrait assez logique ...
PizzaMan
   Posté le 19-01-2007 à 22:59:35   

Tout à fait, Mr Spock !
zorglub
   Posté le 19-01-2007 à 23:23:28   

J'suis curieuse, c'était quoi ton truc?

Et tu crois que si tu avais confiance en toi, tu aurais confiance en tes sentiments? Pourquoi donc? Je ne comprends pas le lien. J'vois plutot les choses a l'inverse. Le manque de confiance en toi te fait douter des sentiments de l'autre. Les tiens, tu n'as pas le choix, ils existent mais comment douter d'eux?
Le fait de croire aimer ne dépend pas de la confiance en soi?????
Atil
   Posté le 19-01-2007 à 23:43:53   

Je ne suis pas certain de moi et donc je ne suis pas certain de bien juger de mes sentiments réels.

En ce qui concerne le truc : Quand je suis amoureux je deviens trés intuitif. Ca devient de la quasi-voyance.
Mais il ne faut pas le répéter à Disciple sinon il va se moquer de moi
zorglub
   Posté le 19-01-2007 à 23:57:21   

Je commence a comprendre ce que tu dis

Je dois avouer que je ne l'avais jamais vu sous cet angle. Je vais y reflechir intensément mais je pense que tu n'as pas tort. Merci

Quand a ton truc, c'est de la quasi-voyance donc d'évenement du futur ou plus de la télépathie?
PizzaMan
   Posté le 19-01-2007 à 23:59:55   

Il est parfois assez lourdu, Disciple depuis quelques temps.
Atil
   Posté le 20-01-2007 à 08:32:53   

Quand je suis amoureux il m'arrive d'avoir des intuitions concernant le futur de la personne aimée.
C'est assez étonnant comme phénomène.
Et n'oublions pas que je ne passe pas pour une personne irrationnelle.
PizzaMan
   Posté le 20-01-2007 à 12:45:45   

Sauf en matière de fantasmes, par-contre.
oeilduneant
   Posté le 20-01-2007 à 13:22:24   

S'il est facile de dire "je t'aime", les conséquences de cet acte, elles, sont plus difficiles. D'où une hésitation pour cause de jugement imprécis des conséquences, ou bien pour cause de sentiments qui aveuglent ce jugement.
Atil
   Posté le 20-01-2007 à 14:06:08   

Comme l'amour rend aveugle, on n'est pas lucide quand on est amoureux.
Et quand on n'est pas lucide, il vaut mieux ne rien dire de peur de raconter des bétises.
oeilduneant
   Posté le 20-01-2007 à 14:57:50   

Mais on peut ne pas être lucide sur la nature réelle de la relation, et cependant garder un raisonnement sensé.
PizzaMan
   Posté le 20-01-2007 à 16:03:10   

À moins que ce soit de l'amitié purement platonique, je ne vois aucun «raisonnement sensé» dans toute relation amoureuse. Tout est uniquement basé sur le plaisir qu'on en retire, qu'il soit à sens unique ou pas.
Atil
   Posté le 20-01-2007 à 16:21:50   

Pour moi il y a amour si je peux mettre l'aspect sexuel de coté.
Si je ne peux pas alors ce n'est que du désir.
PizzaMan
   Posté le 20-01-2007 à 16:32:37   

Je suis en relation depuis quelques semaines avec une fille qui était une amie depuis une dizaine d'années. Elle s'est installée en Californie peu de temps, après moi. Je peux dire que notre relation est sensiblement la même, et le désir n'interfère pas. Peut-être faut-il se fréquenter amicalement pendant un bout de temps, avant de s'engager...
Atil
   Posté le 20-01-2007 à 16:35:01   

Je pense que c'est de trés loin la situation idéale : vivre quelque chose avec une vieille amie.
Toute autre relation amoureuse n'est que superficialité par rapport à ca.
PizzaMan
   Posté le 20-01-2007 à 16:37:43   

Le temps permet d'apprendre à se connaitre, en fait. On apprend à connaitre les qualités autant que les défauts de l'autre. Du coup, quand la relation est plus engagée, on se retrouve sur un terrain à découvert, sans trop de surprises. Mais comme je l'ai toujours dit, les temps changent et le monde aussi. Alors rien n'est absolu.
oeilduneant
   Posté le 20-01-2007 à 17:19:21   

Pêut-être est-ce la méconnaissance de l'autre qui stimule notre imaginaire et permet de projeter sur l'autre nos fantasmes, ce qui stimule l'amour ?

Alors qui si nous connaissons bien l'autre, il n'y a plus d'imagination, plus de désir. A moins qu'un désir raisonné conditionne un nouveau type de relation amoureuse ?
PizzaMan
   Posté le 20-01-2007 à 17:24:34   

Comme mon grand papa me le disait : tant que c'est de la théorie, on n'en saura rien. C'est dans la pratique qu'on le découvre. En expérimentant.
Atil
   Posté le 20-01-2007 à 21:40:11   

Tant qu'il y a projection, fantasme, désir, imagination, alors ce n'est pas de l'amour.

Comment pourrait-on prétendre aimer une personne alors qu'on ne la connait même pas ... et qu'on ne s'intéresse qu'à l'image artificielle qu'on se fait d'elle ?
zorglub
   Posté le 20-01-2007 à 23:03:50   

C'est quoi aimer pour vous?
Atil
   Posté le 21-01-2007 à 10:24:43   

Si on le savait vraiment, alors ce serait facile de déclarer "je t'aime".
PizzaMan
   Posté le 21-01-2007 à 10:36:05   

On aime parce que ce sont les gènes qui nous obligent, dans un but bien précis : nous reproduire. Voici ce que c'est, aimer. Une fonction de la nature, ni plus ni moins, afin de faire survivre l'espèce.
Atil
   Posté le 21-01-2007 à 11:36:16   

A notre époque on ne dit plus "je t'aime" mais 'j'te kiffe grave"
PizzaMan
   Posté le 21-01-2007 à 11:45:02   

À ton époque on disait : Vous avez du feu ? Quelle heure est-il ? Mais je vous connais, on était dans le même lycée ! Laissez-moi deviner, vous êtes mannequin ? Vous habitez toujours chez vos parents ?

Tu peux nous dire qui a inventé ces formules à la con ?
Atil
   Posté le 21-01-2007 à 11:57:51   

Ca doit être Momo k'a dit ca à sa meuf.
PizzaMan
   Posté le 21-01-2007 à 12:06:39   

Ah, je doute que Momo pouvait parler ainsi à ton époque, il n'était pas né.
zorglub
   Posté le 21-01-2007 à 20:32:10   

Donc c'est plus un problème de définition du "je t'aime" que de confiance en soi?
PizzaMan
   Posté le 21-01-2007 à 20:56:18   

Non, c'est plus un problème du genre comme on l'évoque depuis le tout début : l'amour est une projection de nos désirs.
zorglub
   Posté le 21-01-2007 à 21:58:18   

Et pourtant, les sages qui ne désirent pas sont tout amour... Comment expliques-tu leur amour?
PizzaMan
   Posté le 21-01-2007 à 23:34:00   

Le sages ne peuvent pas être «tout amour», puisqu'ils sont sages
Atil
   Posté le 22-01-2007 à 08:05:49   

Ou alors ce n'est pas le même amour que celui des couples d'amoureux.
tayaqun
   Posté le 22-01-2007 à 11:29:10   

Zorglub: "Et pourtant, les sages qui ne désirent pas sont tout amour... Comment expliques-tu leur amour? " Je crois qu'ils peuvent car ils donnent; ils ne prennent pas.

Atill ; "alors ce n'est pas le même amour que celui des couples d'amoureux"; j'ai envie de dire: "évidemment!"... cf "amour du prochain"

Pizza Man: "Les sages ne peuvent pas être «tout amour», puisqu'ils sont sages ". Les sages que l'on consulte ne donnent pas la même réponse... Ils sont hommes, doués de logique, obéissent à un principe qu'ils appliquent et qui peut varier de l'un à l'autre. Prenons deux sages très proches l'un de l'autre: Bouddha et Jésus... Si Bouddha est manifestement "non-violent", Jésus n'hésite pas à utiliser une certaine violence: cf marchands du temple, condamnation de l'arbre stérile... donc, effectivement, ce qui pouvait passer pour un paradoxe ne l'est pas: " Le sages ne peuvent pas être «tout amour», puisqu'ils sont sages "
Atil
   Posté le 22-01-2007 à 12:22:16   

"Qui aime bien chatie bien".
PizzaMan
   Posté le 22-01-2007 à 12:39:45   

Lorsque l'on dit qu'untel est sage, c'est souvent parce que celui-ci est détaché, sans désirs, et désintéressé. Il n'a ni haine ni amour pour son prochain, selon moi. Il est zen.
Atil
   Posté le 22-01-2007 à 13:05:10   

Si un sage "zen" voit un homme qui se noit, va-t-il essayer de le sauver ?
Ou alors s'en foutra-t-il tellement il est détaché de tout ?
tayaqun
   Posté le 22-01-2007 à 18:11:23   

Cela me fait penser à un conte de Voltaire (passage de Zadig?) où l'on ne sauve pas quelqu'un... Après explication on apprend que celui qui pouvait le faire avait deviné l'évolution de la victime qui, sauvée, aurait été un grand criminel... Mais comment vérifier la bonne vue et décision de celui qui s'est abstenu de secourir.
En réfléchissant au cas à notre époque: le sage craindrait d'être accusé de non assistance à danger, et les parents de la victime qui ne manqueraient pas de suivre, porteraient plainte contre l'accusé une deuxième fois pour non assistance à personne en danger et je pressens un cercle vicieux qui n'apparaît pas encore.
Atil
   Posté le 22-01-2007 à 18:58:54   

Si le sage craint les emmerdements alors il n'est pas si détaché que ca.
zorglub
   Posté le 22-01-2007 à 20:26:42   

Pourquoi utilise-t-on alors le même mot si ce n'est pas pareil.
On dit aimer ses enfants, aimer son prochain, aimer un homme/une femme, aimer les haricots verts, ...

En fait, y'a des mots comme ça qui en voulant trop dire ne dise plus rien. Ca me rappelle les mots conscience et Dieu.

Comme quoi, le langage, c'est pas forcément un plus
Atil
   Posté le 22-01-2007 à 21:32:52   

Dans les langues germaniques il y a deux mots différents pour "aimer" et "aimer bien".
zorglub
   Posté le 22-01-2007 à 21:52:00   

Cela peut être utile pour les haricots verts mais pour différencier l'amour des enfants à celui d'un homme ou de son prochain, on va pas aller loin :-)
Atil
   Posté le 22-01-2007 à 22:18:38   

Tous les haricots verts sont nos frêres !
PizzaMan
   Posté le 23-01-2007 à 00:21:40   

«Si un sage "zen" voit un homme qui se noit, va-t-il essayer de le sauver ?
Ou alors s'en foutra-t-il tellement il est détaché de tout ?»


<o> Il le sauvera, mais sans le moindre intérêt. Ni par amour, ni par compassion. Il le sauvera parce que c'est le bon sens qui lui dictera de le sauver.

Le gros bon sens.
Atil
   Posté le 23-01-2007 à 07:38:54   

On avait demandé à Confucius si un "honnète homme" devait secourir un homme qui serait tombé dans un puit. Et il a répondu que oui, mais pas au point de risquer d'y tomber lui aussi dedans.
PizzaMan
   Posté le 23-01-2007 à 12:14:59   

Ben oui, c'est un bel exemple de bon sens.
Atil
   Posté le 23-01-2007 à 18:52:59   

Aimer ... il me semble que ca consiste souvent à perdre son bon sens.
zorglub
   Posté le 23-01-2007 à 22:22:54   

Bof, être plus leger oui, mais perdre son bon sens pas vraiment la bonne version.

Sinon, j'espère ne pas aimer mes filles.