Sujet :

ère chrétienne.

DeMars
   Posté le 20-06-2007 à 21:42:41   

Aurait-il été plus judicieux que les historiens séparent les ères historiques en Occident selon les grands mouvements de la chrétienté plutôt que celle que nous possédons présentement. Etant donné que le compus des années se fait en fonction de la naissance de Jésus, seriez-vous capables de diviser en période les 2000 ans de l'histoire chrétienne selon les évènements qui ont marqués la chrétienté.

Je suggère comme premier évènement, le concile de Nicée qui eut lieu en 325. Et qui marqua une redéfinition de l'empire romain sous le règne de Constantin.
Atil
   Posté le 20-06-2007 à 22:33:12   

Faudrait-il tenir compte des dates de l'église d'orient ou d'occident ?
DeMars
   Posté le 20-06-2007 à 23:23:42   

Les deux et tous les schismes succédant aussi. C'est l'histoire de la chrétienté dans son ensemble qui forgea l'histoire de l'occident.
Trotmany
   Posté le 21-06-2007 à 00:00:29   

Je ne comprends pas la question. Tu entends quoi par découpage... Parce que je n'en compte pas énormément.
DeMars
   Posté le 21-06-2007 à 00:33:34   

au lieu de antiquité, moyen-âge,renaissance,etc... Serais-tu capable de définir une nouvelle division historique de l'occident en tenant compte des évènements que tu considère comme majeure pour la chrétienté.
zorglub
   Posté le 21-06-2007 à 15:01:32   

Moi, ca me gènerait que l'histoire soit coupée selon la religion chretienne. Elle a déjà assez de poids comme cela.
DeMars
   Posté le 21-06-2007 à 15:50:27   

justement, la chrétienté perdrait de sa superbe et serait jugé plus sévèrement si on mettait l'emphase sur son histoire. Et selon moi, c'est délibérément, que l'on camoufle cette ère chrétienne derrière une pseudo-division historique dite classique. L'histoire du Québec est intimement lié à l'histoire religieuse, on nous a enseigné les saint martyr canadiens qui furent attaqués par les indiens. On nous a enseigné l'ultime bonté des ordres religieux lors de la colonisation. Et cela, à mes yeux, est de la propagande au profit d'un empire guidé par un pape qui est le descendant direct de Constantin.
zorglub
   Posté le 22-06-2007 à 03:34:16   

Pas mauvaise reflexion.

Je vais y reflechir et te dire
Vieil Homme
   Posté le 22-06-2007 à 10:23:59   

Comme çà, à la louche :

Doit -on conserver le Mot Chrétienté, où, puisque tu parles du Pape, ne parler que des Catholiques ?

Si Chrétienté :
Nicée est juste "un brouillon" de choix théologique
La Période Cathare, un mobile pour voler des terres
L'Anglicanisme, le choix d'un roi pour satisfaire à sa concupiscence
Les Guerres de religion et la naissance du Protestantisme et du catholicisme, un autre choix théologique.

Va falloir sérieusement expliquer à partir de ces cinq périodes étalées sur 2000 ans, l'expansion Occidentale, par le simple vouloir du goupillon !

Prêt à ton écoute !
DeMars
   Posté le 22-06-2007 à 14:09:38   

La première période que je qualifie de période des martyrs, s'échelonne de 0 à 325. Elle prends fin lorsque Constantin devient l'empereur des chrétiens.

La deuxième période s'échelonne de 325 à 750. Cette date inaugure le califat de Cordoue. je qualifie cette période, le temps des insurrections qui prit fin en Europe avec la victoire de Charles Martel contre les musulmans. C'est durant cette période que le pape devint la figure la plus puissante de l'Europe de l'ouest. Il était en quelque sorte l'égal de l'empereur byzantin.
Vieil Homme
   Posté le 22-06-2007 à 15:44:44   

?????????????????????????????

La première période que je qualifie de période des martyrs, s'échelonne de 0 à 325. Elle prend fin lorsque Constantin devient l'empereur des chrétiens.

C’est donc à cette initiative qu’est due la Chute de l’Empire Romain ?

La deuxième période s'échelonne de 325 à 750. Cette date inaugure le califat de Cordoue.

?????????? Çà va bien la tête ?

Le Califat de Cordoue n’existe qu’à partir de 929 sous L'émir 'Abd al-Rahmān III qui plus est, est MUSULMAN


C'est durant cette période que le pape devint la figure la plus puissante de l'Europe de l'ouest. Il était en quelque sorte l'égal de l'empereur byzantin.

Un peu tiré par les cheveux non ?

Le pouvoir de l'Evêque de Rome s'est développé à mesure que celui de l'Empereur a décliné. Outre l'édit de Justinien en 538 , les édits des empereurs Théodose II et Valentin III ont fait de l'Evêque de Rome "le Recteur de toute l'Eglise". Ainsi grâce aux édits du pouvoir civil, avec le consentement des évêques d'Italie, l'Evêque de Rome est devenu le chef de tout le clergé d'occident.


Bien et de 750 à la colonisation du Québec quels arguments ?
Atil
   Posté le 22-06-2007 à 20:40:39   

750 (ou 756) = EMIRAT Omeyyade de Cordoue.
929 = CALIFAT Omeyyase de Cordoue.



632-732 : Recul du christianisme face aux invasions arabes.

730-787 : Iconoclasme dans l'empire Byzantin (influence de l'aniconisme musulman).

756 : Rome protégée par les Francs et séparée de Byzance.

962 : Début du Saint Empire.

1054 : Rupture entre Rome et Byzance.
1095-1270 : Les croisades .
1075 -1122 : Querelle des investitures entre le Pape et l'Empereur.
1122-1250 : Lutte du Pape contre la domination de l'empereur.

1250-1308 : Le Pape indépendant.

1308-1377 : Schisme d'Avignon. Le pape sous controle francais.
1378-1417 : Grand schisme d'occident (deux papes à la fois).

1453 : Chute de Byzance.
1478 : Formation de l'empire russe : Moscou devient la "3ème rome" et prend la succession de Byzance pour représenter le christianisme orthodoxe.

1562-1598 : Guerres de religion en france.
1618-1648 : Guerre de religion dans le St Empire (guerre de 30 ans).

1870 : Le Pape ne possède plus que le Vatican.
Vieil Homme
   Posté le 23-06-2007 à 08:20:01   

Tu sais Atil, on n'est pas "sympa".
J'ai trouvé que l'idée de de.Mars était Super, mais on ne lui laisse pas le temps de donner ses arguments.
DeMars
   Posté le 23-06-2007 à 14:20:43   

C'est vrai, je me suis trompé entre émirat et califat, mais comme Perrodactor semble vouloir l'affirmer cela est une distinction qui appartient au monde musulman. Est-ce que Perrodactor peut maintenant me dire ce qui serait advenu de la chrétienté, si Charles Martel avait perdu à Poitier. Aurait-il eu un Charlemagne? L'établissement de l'émirat de Cordoue marque la délimitation de la frontière Islam/chrétienté en Europe de l'ouest. Si le pape n'était pas la figure politique la plus puissante de l'ouest de l'Europe. Pourquoi Charlemagne tient-il à se faire sacrer empereur des mains du pape?
Vieil Homme
   Posté le 23-06-2007 à 16:06:39   


Bonne question à laquelle bien sûr je suis totalement incapable de répondre !
Il n'y a plus d'empire, n'y d'empereur. Irène qui a usurpé le trône n'est pas reconnue.

L'Espagne par le biais d'une lutte intestine ( histoire de succession au trône) a ouvert les portes à l'arrivée des Musulmans. Seuls les Astures ont pu contenir l'invasion de leur région, où les musulmans ne pénètrèrent jamais
Le Languedoc les invitent aussi. Ils y resterons plus d'un siècle.
Seuls les Francs semblent faire face, bien que Charlemagne, non encore empereur ( mais simple roi, il a des ambitions), n'hesite pas à s'allier avec le général musulman commandant la région catalane. Ils feront échange. A l'un Cordou, à l'autre la Catalogne et le Languedoc

Pour mener l' action commune contre Cordou, il part avec deux corps d'armée. Lui passera les Pyrennées, côté ouest.

Son erreur, piller Pampelune au passage. Devant cette action, les chrétiens ( plus ou moins Arianistes), et musulmans s'allient alors pour le combattre.
Non seulement il doit battre en retraite, mais il y a un soulèvement dans son royaume en Saxe.
Il fait demi - tour.
C'est alors que là l'attendent les Basques qu'il a surpris au premier passage. A Rocevalles ( Roncevaux), ils passent tranquillement le corps d'armée en "revue" , puis attaquent l'arrière garde. Il n'y aura pas un survivant.

De son côté, le pape Léon III est en procès contre quasiment toute la chrétienté latine.

En Saxe, Charlemagne fait décapiter 3000 hommes le même jour au nom de Dieu.
Son armée est encore très forte. Nos deux compères ( Charlemagne et Léon) s'entendent :
" Tu m'aides à garder ma papauté, je te fais empereur !"

Mon résumé ?

L'Occasion Fait le Larron !
Carolus, ne serait peut être jamais devenu Magnus !

Quièn Sabé ?
Trotmany
   Posté le 23-06-2007 à 16:34:02   

Vous êtes vraiment obnubilé par votre quête d'identité. Des adolescents qui conspuent l'autorité parentale parce qu'elle est le reflet de leurs propres faiblesses. Cracher sur l'arbre de son voisin parce que le sien est tout pourri et stérile n'avance strictement à rien. Ce sont vos bras et vos pensées qui sont responsables de ce que vous êtes. Il faut cesser d'être des enfants et chercher ailleurs ce qui a pu vicier vos actions.
Atil
   Posté le 23-06-2007 à 17:28:30   

"Si le pape n'était pas la figure politique la plus puissante de l'ouest de l'Europe. Pourquoi Charlemagne tient-il à se faire sacrer empereur des mains du pape? "

>>>>>>Pourquoi parle-t-on tant du Dalaï-Lama alors qu'il n'est même plus au pouvoir au Thibet ? Un homme sans aucun pouvoir militaire peut être important par le symbole qu'il représente.
Vieil Homme
   Posté le 23-06-2007 à 18:23:19   

Trotmany a écrit :

Vous êtes vraiment obnubilé par votre quête d'identité. Des adolescents qui conspuent l'autorité parentale parce qu'elle est le reflet de leurs propres faiblesses. Cracher sur l'arbre de son voisin parce que le sien est tout pourri et stérile n'avance strictement à rien. Ce sont vos bras et vos pensées qui sont responsables de ce que vous êtes. Il faut cesser d'être des enfants et chercher ailleurs ce qui a pu vicier vos actions.



??????????????????????

C'est quoi le problème ? C'est très bien l'hermetisme, mais là moi, je ne suis pas initié, tu "Expliques" ce que tu veux faire passer comme "message" ?

Pour que tu évites de perdre du temps à nager dans le bouillon :

Je n'en ai rien à cirer, ni des Chrétiens, ni des Musulmans, ni des Juifs, ni des Bouddhistes .....Etc Tant qu'ils ne me cassent pas les pieds.
Alors c'est quoi "ton autorité parentale" ?
Atil
   Posté le 23-06-2007 à 20:03:47   

C'est vrai que je n'ai pas compris ce que Trotmany voulait expliquer.

C'était aussi obscur que certains propos de Perrodactor quand il joue à s'énerver.
PizzaMan
   Posté le 23-06-2007 à 20:14:26   

Y a rien à comprendre de ces loustics.
Trotmany
   Posté le 23-06-2007 à 21:03:03   

Vous êtes vraiment obnubilé par votre quête d'identité.

Quand les adolescents essaient de prendre leur place, leur marque, ils s'opposent à tout ce qu'ils connaissent afin de s'en dégager et dire "voilà, moi, je suis ici et pas là". Pour certains, ce travail ira jusqu'à l'exclusion de tout ce qui est subjectif. Ce Criticisme exacerbé les amènera à rejeter l'hypothèse même de leur existence, faisant de la vie une non-expérience totalement a-gnostique.


Des adolescents qui conspuent l'autorité parentale parce qu'elle est le reflet de leurs propres faiblesses.

Il n'y a qu'à voir comment certains sont anti- tout. Quoi qu'il est plus juste de dire anti- tout ce qui a rapport aux valeurs de leurs parents. Rejeter la tradition en bloque, c'est nié l'autorité parentale et l'héritage culturel proposé.


Cracher sur l'arbre de son voisin parce que le sien est tout pourri et stérile n'avance strictement à rien.


Certains passent du temps à critiquer les idées des autres. Le Scepticisme de rigueur est destructeur parce qu'il s'attaque impunément à n'importe qu'elle idée en tant qu'idée. C'est-à-dire que ces sophistes du néant prennent plaisir à briser le prisme perceptif des autres simplement parce qu'ils n'ont jamais pu construire le leur.


Ce sont vos bras et vos pensées qui sont responsables de ce que vous êtes. Il faut cesser d'être des enfants et chercher ailleurs ce qui a pu vicier vos actions.

Certains rejettent impunément la responsabilité de leur piètre condition dans une histoire, un passé, qui ne leur appartient même pas.



Citation :

Y a rien à comprendre de ces loustics.


Désolé PizzaMan si tu ne peux rien retirer de mes propos.
Vieil Homme
   Posté le 23-06-2007 à 21:29:09   

"Certains rejettent impunément la responsabilité de leur piètre condition dans une histoire, un passé, qui ne leur appartient même pas. "

Voilà !

Ce que tu as écrit avant est un peu de trop !

Bon Là, je te rejoins !

Le problème, c'est qu'il va se créer un autre débat certainement plus animé.
Enfin si le Trol de service ne vient pas nous les casser !


PizzaMan
   Posté le 23-06-2007 à 22:26:24   

Perro se traite lui-même de troll maintenant !
DeMars
   Posté le 24-06-2007 à 16:54:42   

Je suis content que vous compreniez quelque chose parce que moi je ne comprends rien.

Cela étant dit, les deux premières périodes, je les regroupes pour former une période que je classe comme primitive et qui s'échelonne de 0 à 750.

La deuxième grande période s'échelonne de 750 à 1500 et qui correspond à la découverte de l'Amérique par Christophhe Colomb. La fin du 15ème siècle est assez riche en évènements pour être naturellement un temps charnière. Cependant cette seconde grande période peut être divisé en sous période que je définirai plus tard. Aujourd'hui est jour de fête au Québec et je veux en profiter. Bonne journée tout le monde.( Ainsi ça vous laissera le temps de divaguer quelque peu.)
Atil
   Posté le 24-06-2007 à 17:25:33   

J'ai retrouvé des schémats que j'avais fait sur ce thème il y a longtemps.

Pour le catholicisme :

400-750 : Période des conciles, formation des dogmes.
750-850 : Le Pape sous protection des Francs.
850-950 : Déclin de la papauté, pornocratie à Rome.
950-1050 : Le pape sous la domination de l'empereur.
1050-1250 : Le Pape contre l'empereur (+ les croisades).
1300-1400 : Le pape sous domination francaise (Avignon). Les Hussites.
1550-1650 : Guerres de religion. Expension du christianisme dans le monde.
...

Pour le christianisme orthodoxe :

630-730 : Recul face à l'Islam.
730-787 : Iconoclasme (influence de l'aniconisme musulman). Le Pape indépendant de Byzance.
1200-1450 : Déclin de Byzance.
1478-1917 : moscou remplace Byzance
DeMars
   Posté le 26-06-2007 à 18:14:25   

La période médiane(750-1500) peut être divisée en deux sous-période:

-période de l'expansion chrétienne en Europe (750-1100) et qui culmine avec la prise de Jérusalem.

-période de conflictualisation intellectuelle en Europe(1100-1500). Cette période se détermine par le fait que les européens de l'ouest entre en contact avec le monde musulman et le moyen-orient. l'hermétisme de la pensée chrétienne est confronté et les philosophes de l'antiquité sont redécouvert. L'église tente par tous les moyens de limiter cette appropriation par les élites de la connaissances "laïque". C'est l'époque de l'inquisition médiévale qui combat les hérétiques.
Atil
   Posté le 26-06-2007 à 21:19:26   

Quelqu'un ici connait-il l'année ou a été créée l'inquisition ?
DeMars
   Posté le 26-06-2007 à 22:00:51   

L'origine remonte au 2ème concile de Latran ou fut condamné les actes d'Arnaud de Brescia. Cependant l'inquisition en tant qu'institution fut créé en 1231 par la bulle excommunicamus. J'ai pris mes sources sur Wikipédia.
Atil
   Posté le 26-06-2007 à 22:24:41   

Il faudrait aussi que je retrouve l'étude que j'avais faite sur l'expension des ordres monastiques ... mais je n'ai aucune idée du lieu ou j'ai pu ranger cela ....
DeMars
   Posté le 27-06-2007 à 19:43:43   

La dernière periode est, bien sûr celle de la protestation, qui va de 1500 à nos jours. Le pape, perdant son pouvoir temporel en Europe enverra ses ordres missionnaires de part le monde afin d'évangéliser les sauvages. Cette période n'est pas encore terminée, mais force est de constater que les pouvoirs moraux du pape s'effritent à la vitesse grand V, Bientôt, la vérité de la bible ira rejoindre les autres et une nouvelle ère pour l'humanité débutera.
Trotmany
   Posté le 29-06-2007 à 15:09:17   

Si ça peut vous aider...


1. Les premières communautés chrétiennes
http://www.encyclomancie.com/?page=123&cat=117

2. Canons contre les déviances et le judaïsme
http://www.encyclomancie.com/?page=125&cat=117

3. Début de la christianisation de l'Empire Romain
http://www.encyclomancie.com/?page=124&cat=117

4. Syncrétisme pagano-chrétien
http://www.encyclomancie.com/?page=126&cat=117

5. Le christianisme comme religion d'Etat
http://www.encyclomancie.com/?page=127&cat=117

Je m'attaque au haut moyen âge plus tard...

Message édité le 29-06-2007 à 15:10:00 par Trotmany
Atil
   Posté le 29-06-2007 à 16:34:34   

" ...Au début, le christianisme n’était qu’une petite secte, confiante en l’Esprit saint et convaincue de la résurrection du Christ. Les communautés chrétiennes gagnèrent au IIe siècle la Gaule romaine, le nord de l’Afrique et l’Espagne....

>>>>>Aparemment lors de son expansion hors d'Israel, le christianisme n'était déja plus unifié. Il y avait le christianisme selon Jacques, selon Paul, selon Jean, sans compter le christianisme gnostique. Et tous n'étaient pas "convaincus de la résurrection du Christ" puisque certains (les docétistes) estimaient qu'il était un être immatériel n'ayant fait que semblant de périr crucifié.
Trotmany
   Posté le 29-06-2007 à 17:00:46   

Normalement, j'en ai traité dans le deuxième article, mais dis moi s'il y a des éléments à ajouter
Atil
   Posté le 29-06-2007 à 21:41:56   

Même sans s'occuper des gnostiques, les chrétiens eux-mêmes professaient des doctrines extrêmement différentes dés le début....
Atil
   Posté le 29-06-2007 à 21:43:58   

Le Christianisme n'a pas toujours préché la doctrine actuelle. Ses croyances se sont même beaucoups modifiées au cours des siècles.
La première transformation s'est faite lors du heurt entre Paul, qui n'avait pas connu personellement Jésus, et les apôtres qui l'avaient connu ...

Le concile de Jérusalem (vers 49 ap. JC) :

A Antioche, Paul et Barnabé baptisaient des païens au Christianisme (Pagano-Chrétiens / hellénistes), lorsqu'ils furent confrontés à l’arrivée dans cette ville de Chrétiens de Jérusalem (les Judéo-Chrétiens / Nazaréens) qui proclament que nul ne peut se dire Chrétien s'il n'observe pas la loi mosaîque et la circoncision. Pour eux le Christianisme n'est qu'un rameau du Judaîsme.
Le conflit est porté devant l’Eglise de Jérusalem, qui jouit d’une grande autorité. Jacques, frère du Seigneur, apparaît à cette époque comme le chef incontesté de cette Eglise.
Au cours de ce premier concile (qui eut lieu entre 47 et 53) Jacques, Pierre et Jean, après en avoir beaucoup conféré, donnent raison aux deux missionnaires sur la question de la circoncision. Ils écrivirent alors aux Pagano-Chrétiens d'Antioche, en Syrie et en Cilicie, une lettre disant ceci : "Il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous point imposer d’autre charge que celles-ci, qui sont nécessaires: savoir, de vous abstenir des viandes immolées aux idoles, et du sang, et de la chair étouffée, et de la fornication." Les Pagano-Chrétiens ne sont donc tenus qu’au respect de quelques principes : C’est la première rupture avec la communauté Juive, le premier signe d’indépendance de la religion qui est en train de naître.
Les deux branches du Christianisme se séparèrent ensuite de plus en plus, et le Pagano-Christianisme de Paul finit par devenir une religion complètement séparée du Judaîsme.
C'est Paul qui a fait de Jésus un Dieu et du Christ un principe mystique, alors que les Judéo-Chrétiens niaient la divinité de Jésus.

Mais le Christianisme verra ses dogmes se modifier encore plus au cours du temps ...



En 140 - 144, Marcion fut rejeté comme hérétique.
Pour lui Jésus n'était qu'une image de Dieu, une sorte d'ange qui était descendu sur terre en l'an 30. Il s'était dérobé sur la croix sans souffrir (conception docétiste) alors qu'un certain Simon aurait été crucifié à sa place.
Poussant la pensée de Paul à son extrême, il pensait aussi que le Dieu de l'Ancien Testament était un mauvais Dieu différent de celui du Nouveau Testament (conception gnostique).



Vers 169, Hermogène l'Africain dit qu’il n’y a pas de Trinité, mais une seule personne.(c'est une doctrine Unitariste).



Vers 180, Irénée de Lyon parle des Judéo-Chrétiens Adoptianistes Ebionites.
Pour ceux-ci, Jésus est un simple homme né de Joseph et de Marie, adopté par Dieu comme son Fils. Il aurait été élevé à la dignité de Fils de Dieu sans l'être depuis toujours.



Vers 180, Noët prêche le Patripassianisme / Noétisme à Smyrne :
Sa doctrine est que "le Christ est lui-même le Père et c'est le Père qui est né, qui a souffert et qui est mort." Il n'y a donc pas de Trinité. (c'est une doctrine Unitariste).



Praxéas s'inspirera ensuite cette doctrine Unitariste, et dira que :
"Le Père souffre, mais avec le Fils".
Sa pensée est également trés proche également de l'Adoptianisme puisqu'il dit aussi :
"Il est l'Esprit-Père descendu dans la Chair-Fils, née de Marie".



Vers 197 apparaissent les Archontiques / Monarchiques. Ils attribuent la création du monde aux Archanges et nient la Trinité, n’admettant qu’une seule personne (doctrine Unitariste).



En 216, le concile non-œcuménique d'Antioche condamna l'Artémonisme / Artémosianisme, créé par Artémon / Artémas.
Cette doctrine disait que Jésus n'était pas Dieu car il avait eu un commencement. Artémon affirmait aussi que Jésus n'avait jamais été considéré comme un Dieu avant Victor, le 13ème Pape.



En 244, un concile non-œcuménique condamna le Bérylianisme, créé par Bérylle.
cette doctrine niait la divinité de Jésus et affirmait qu'il n'était qu'un homme que l'Esprit de Dieu avait habité.



Au synode non-œcuménique de Rome ou d'Alexandrie, en 261, est condamné le Sabellianisme, créé par Sabellius vers 217 :
Cette doctrine professait que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont trois "manifestations" ou "modalités" d'un Dieu unique. Dieu ne serait donc pas une pluralité de personnes mais posséderait trois manières d'être. (doctrine Unitariste)



Aux conciles non-œcuméniques d'Antioche I, II, et III (263 - 269) est condamnée la doctrine Adoptianiste de Paul de samosate, évêque d’Antioche.
Celui-ci s'opposait aux innovations philosophiques de l'Église grecque d'Alexandrie qui étaient fort à la mode depuis qu'Origène avait interprété allégoriquement plein de passages de la Bible.
Paul de samosate prétendait que le Jésus n'était pas descendu du Ciel : "Jésus est d'ici-bas !". Pour lui, Jésus était un homme dans lequel le Verbe impersonnel avait habité “comme dans un temple”. L’union de Jésus et du Verbe n'était qu’une union volontaire et non pas substantielle.



Au concile non-œcuménique d'Elvire (305-312) est interdit de faire des images de Jésus.



Le concile de Nicée I, premier concile œcuménique (20 mai-25 juillet 325) :

Ce premier concile est réuni par l'empereur Constantin (qui venait de reconnaitre le Christianisme en 313 ) à cause de l'Arianisme.

L'Arianisme / Subordinationisme était une doctrine propagée par Arius, un prêtre d'Alexandrie.
Arius niait la divinité de jésus et son incarnation : le Christ n'était qu'une créature créée par Dieu, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir été exceptionnel par sa sainteté. Mais on ne pouvait pas l'adorer puisque seul le Père est de nature divine. (Cette doctrine provenait probablement de Paul de Samosate, condamné par le concile non-œcuménique d'Antioche en 269)

A l'issu des débats, sous l'influence de l'empereur, les thèses d'Arius sont condamnées. On proclame que le Fils est de même substance que le Père. Il est à la fois de nature humaine et divine.
En guise de texte synthétisant la pensée du concile, les Pères se rallient au "Credo de Nicée" présenté par l'évêque Eusèbe. Celui-ci affirme que le Christ est de même nature que le Père et non pas son subordonné.
Mais cela n'empécha pas l'Arianisme de continuer à se développer. L'empire se divise alors entre les Ariens (suivant Arius) et les Nicéens (suivant le crédo de Nicée). Même les empereurs penchent tantôt pour l'un, tantôt pour l'autre.

Le concile condamne également le Novatianisme fondé par Novatien. Cette doctrine s'opposait au pardon des lapsis (ceux qui avaient renié leur foi lors des persécutions).



En 305 Donat fonda le Donatisme : il soutient que le Fils de Dieu était moindre que le Père, et que le saint Esprit était moindre que le Fils (doctrine de type Subornationniste). Il refuse aussi d'accepter les sacrements et l'autorité spirituelle des évèques qui avaient apostasié pour échapper aux persécutions (attitude novatienne)..



Au concile non-œcuménique de Constantinople (336) est condamné Marcel d'Ancyre (300-374), qui avait combattu les Ariens au concile de Nicée, car il professait une doctrine se rapprochant du sabellianisme :
il affirmait qu'à la fin des temps, Jésus renoncerait à sa nature humaine et retournerait en Dieu.



Aux conciles non-œcuméniques de Milan (345 et 347) puis de Sirmium (351 - 352) est condamné Photin, évêque de Sirmium, qui passait pour professait des idées Adoptianistes :
Il disait que le Christ n’était qu’un simple homme adopté par Dieu comme Fils à cause de ses vertus. (Cette doctrine Adoptianiste influenca aussi les Bonosiens de Bonose de Sardique qui enseignaient que Joseph et Marie avaient eu des enfants.)
Le concile de Sirmium affirmat la distinction des personnes divines ... mais dans des termes Subordinationnistes :
"Nous ne plaçons pas le Fils sur la même ligne que le Père, mais nous le subordonnons au Père".



En 354 fut Fixée la Nativité de Jésus au 25 décembre par l'évêque Libèrus de Rome.



En 362, Apollinaire prétendait encore que les trois personnes de la Trinité étaient inégales.



Le concile de Constantinople I, deuxième concile œcuménique (mai-juillet 381) :

Ce concile est réuni par l'empereur Théodose à cause du problème posé par les Macédonianistes / Pneumatomaques. Seuls les évêques d'Orient y sont conviés.

Le Macédonianisme était la doctrine répendue par Macédonios, évêque de Constantinople (342 - 360) : Ce rejeton de l'Arianisme, après avoir rejeté la divinité du Fils, niait aussi la divinité du Saint-Esprit.
Contre eux, Basile de Césarée, soutenu par les pères Grégoire de Nysse et Grégoire de Nazianze, affirma à la fois l'unité en Dieu et la distinction du Père, du Fils et du Saint-Esprit : une seule nature ou substance en trois personnes distinctes.

Le concile rassemblait environ 150 évêques Nicéens et seulement 36 Macédonianistes. Il confirma la foi définie à Nicée et condamna les positions de Macédonios. Il compléta aussi le "Credo de Nicée", en y affirmant clairement que le Saint-Esprit est lui aussi de même nature que le Père.

Le concile réaffirmat aussi le condamnation de Marcel d'Ancyre qui disait qu'à la fin des temps, Jésus renoncerait à sa nature humaine et retournerait en Dieu.
Pour le contrer, on ajouta à la profession de foi : "Et son Règne n'aura pas de fin".

Le concile condamna aussi la doctrine Apollinariste d'Apollinaire le jeune qui prétendait que la nature humaine de Jésus avait été absorbée par la nature divine du Verbe; et donc il n'y avait pas eu vraiment d'incarnation.

Le concile accorda également une primauté d'honneur au patriarche de Constantinople (capitale de l'empire romain), malgré la protestation du Pape Damase.



En 390, le concile non-œcuménique de Milan condamna le Jovianisme fondé par Jovinien.
Cette doctrine anti-Docétiste s'opposait niait la divinité de Jésus et la virginité de Marie.



En 397 fut inventé la doctrine du pêché originel par Saint-Augustin.



Les plus anciennes représentations connues de Jésus crucifié datent de 420 (à Londres) et de 430 (à la basilique Ste Sabine de Rome).



Le concile d'Éphèse, troisième concile œcuménique (juin-septembre 431) :

Ce concile est réuni par l'empereur Théodose, à la demande de Cyrille d'Alexandrie, à cause de l'opposition entre les deux grandes écoles de théologie d'Antioche (dirigée par Jean d'Antioche) et d'Alexandrie (dirigée par Cyrille d'Alexandrie). Selon l'écoles d'Antioche, les deux natures du Christ, divine et humaine, sont strictement séparées. Selon l'école d'Alexandrie il y a unité complète des deux natures, le divin absorbant complètement l'humain.
Mais ce consile eut surtout à se prononcer sur le Nestorianisme.

Le Nestorianisme était la doctrine professée par Nestorius, patriarche de Constantinople à partir de 428. Il poussait à leurs extrémes les idées d'Antioche : Pour lui le Verbe s'était incarné provisoirement à l'intérieur de l'homme Jésus sans fusionner avec lui. Le titre de "Mère de Dieu" ne pouvait donc pas être donné à Marie car elle n'était la mère que de la partie humaine de Jésus.

Le concile s'occupa aussi du problème posé par le Pélagianisme.

Le Pélagisme était la doctrine professée par le moine anglais Pélage (360-422). Il exaltait la libre responsabilité de l'homme et la puissance de sa volonté pour atteindre le bien. Pour lui chacun a en lui-même la force nécessaire pour y parvenir. Pélage niait donc le péché originel et le rôle de la grâce donnée par Dieu.

L'empereur d'Orient intervient en personne dans les discussions et voulu déposer les deux rivaux Cyrille et Nestorius.
Jean d'Antioche et Cyrille s'affronteront violemment pendant deux ans avant de se réconcilier.
Finalement l'empereur obligea le concile à condamner le Pélagianisme et le Nestorianisme. La maternité divine de Marie fut confirmée et les deux natures de jésus déclarées unies ... mais sans se confondre complètement.
Le Nestorianisme continua cependant à exister et se répendit en Perse et en Asie centrale. Et le Pélagisme se maintint en Gaule (courant du semi-Pélagianisme anti-Augustinien) jusqu'au concile d'Orange en 529.



Le pseudo-concile d'Ephèse / brigandage d'Ephèse (449) :

Ce concile est réuni par l'empereur Théodose II, à la demande d'Eutychès et Dioscore qui veulent faire entériner leur doctrine du Monophysisme.

Le Monophysisme, créé par Eutychès, était une doctrine qui poussait, cette fois-ci, les idées Alexandrines à leurs extrémes. Elle soutenait qu'il n'y avait en Jésus Christ qu'une nature unique : la divine ("la nature humaine du Christ avait été absorbée par sa nature divine comme une goutte de miel se dilue dans la mer").

Le Pape Léon 1er, protesta contre le déroulement de ce concile qu'il appelait "brigandage" car l'opposition au Monophysisme ne put s'y faire entendre et les thèses Monophysites y furent imposées de manière anti-démocratiques (présence de soldats menacants).



Le concile de Chalcédoine, quatrième concile œcuménique (8 octobre - 1er novembre 451) :

Ce concile est réuni par l'empereur Marcien, à la demande du Pape pour re-étudier d'une manière plus régulière la question du Monophysisme.
Ce concile condamna cette fois-ci cette doctrine et affirma qu'il y avait bien deux natures (humaine et divine) dans le Christ et que leur union n'avait pas supprimé leur différence.
Mais le Monophysisme continua quand-même à se développer et se répandit en orient ou les églises firent cécession (Coptes d'Alexandrie, Jacobins de Syrie, puis Arméniens).
Ce concile déclara également que "Marie était Vierge à jamais". Et il placa sur un pied d'égalité théorique Rome et Constantinople, au-dessus des autres églises ... malgré les désirs du Pape d'obtenir la prééminence. Mais ce dernier se retrouvera bientôt trés affaibli par la chute de Rome face aux barbares en 476.



Vers 535 se firent remarquer les Agnoètes : Ils faisaient remarquer que Jésus était inférieur au Père (doctrine de type Subornationniste) car il ignorait certaines choses que ce dernier savait.



Le concile de Constantinople II, cinquième concile œcuménique, non reconnu par les Protestants (4 mai - 2 juin 553) :

Ce concile est réuni par l'empereur Justinien, réunificateur de l'empire, dans l'espoir de réconcilier l'église de Constantinople avec les Monophysistes d'orient.
Pour les contenter, les thèses des Nestoriens Théodore de Mopsueste (maître de Nestorius), de Théodore de Cyr (ami de Nestorius) et de Ibas d'Edesse (disciples de Nestorius) avaient été condamnées. Le Pape Vigile s'était opposé mais Justinien l'avait fait séquestrer à Constantinople pendant 7 ans pour le contraindre à se plier. Libéré, le Pape refusa de se rendre au concile ou seuls les évèques favorables aux idées de l'empereur avaient été convoqués.
Le concile condamna donc ces trois Nestoriens ... Mais les Monophysites refusèrent de rentrer dans le rang, et l'empereur décida donc de reprendre les persécutions contre eux.

Ce concile condamna également l'Origénisme.

L'Origénisme était une doctrine dérivant de l'enseignement d'Origène (185-254). Elle affirmait que le saint-Esprit était subordonné au Fils et que le Fils était subordonné au Père (doctrine subornationniste). Pour lui l'âme était préexistante et tombait dans le corps par châtiment. La matière était éternelle, mais les punitions n'étaient pas éternelles : les démons et les réprouvés seraient sauvés un jour ("apocatastase"). Il pensait aussi que le règne de Jésus aurait une fin.

La doctrine de la réincarnation fut également interdite, sous la pression de l’empereur Justinien, simplement parceque qu'elle gênait l’impératrice Théodora qui ne voulait pas accepter qu’elle puisse être d’un rang inférieur dans une vie future : "Quiconque supportera le mythe de la doctrine de la pré-existence de l’âme et par consequent à l'opinion magnifique de son retour, que cela soit un anatheme". Cependant ce ne fut pas l’ensemble de la doctrine qui fut condamné, mais seulement la position d'Origène et de ceux qui affirmaient que “les âmes pouvaient revenir sur terre par lassitude de la contemplation divine ou refroidissement de l’amour de Dieu et qu’elles étaient renvoyées dans des corps par châtiment.”



En 593 apparait la doctrine du purgatoire.



Le concile de Constantinople III, sixième concile œcuménique, non reconnu par les Protestants (7 novembre 680 - 16 septembre 681) :

Ce concile est réuni par l'empereur Constantin IV, dans l'espoir encore de réconcilier l'église de Constantinople avec la Papauté d'occident dans la querelle du Monothélisme.

Comme compromis, le Patriarche Sergius (610-638) avait créé la doctrine Monoénergiste : tout en ayant deux natures distintes en lui, le Christ ne contenait qu'une seule activité, ou énergie. Cette doctrine fut remplacée ensuite par le Monothélisme (une seule volonté en Jésus), imposée par un décret impérial en 638.

Le Pape Séverin désapprouva le Monothélisme en 640. Puis le Pape Martin s'y opposa si fortement en 649 que l'empreur Constant II le fit arréter en 653 ... ce qui déclancha une crise larvée entre les églises de Rome et de Constantinople.
Le concile finit cependant par condamner le Monothélisme, suivant ainsi la doctrine soutenue par Rome. Il fut déclaré qu'n Jésus, il y avait bien deux volontés distinctes, l'une divine, l'autre humaine et subordonnée à la première. Honorius, un Pape qui avait jadis approuvé le Monothélisme, fut également condamné comme hérétique ... ce qui devait engendrer d'interminables querelles chaque fois que l'on aura à débattre de la prétendue infaillibilité pontificale.



Le concile de Nicée II, septième concile œcuménique, non reconnu par les Protestants (septembre - octobre 787) :

Ce concile est réuni par l'impératrice Irène pour régler la crise de l'iconoclasme.

L'Iconoclasme était une doctrine interdisant l'utilisation des images de saints, ainsi que le préconisent l'Ancien Testament et le Coran ("Iconoclaste" signifie "briseur d'images"). Trois empereurs byzantins, Léon III l'Isaurien (717-741), Constantin V Copronyme (741-775) et Leon IV (775-780), avaient interdit le culte des images et des reliques allant jusqu'à la destruction des icônes et la persécution des partisans C'est ce qu'on appelle la "querelle des images" (726/730 - 843). L'empereur avait fait confirmer cette condamnation par un concile local en 754, contre l'avis du Pape. Cependant, à la mort de Leon IV, l'impératrice Irène rétablit le culte des icônes.

Le concile aboutit à la conclusion que la vénération des images (et non leur adoration, réservée à Dieu) s'adresse aux personnes représentées et n'est donc pas idolatre. Il condamna donc l'iconoclasme comme une hérésie.
Le Pape approuva la décision, mais pas les évèques des Gaules qui estimaient qu'on pouvait peindre des images mais pas les vénérer.



Le concile de Constantinople IV, huitième concile œcuménique, non reconnu par les Protestants (octobre 869 - février 870 ou 879 - 880) :

Ce concile est réuni par l'Empereur Basile pour régler la querelle du "Filioque".

Le Credo de Nicée (définit en 325) contenait la phrase "Nous croyons dans l'Esprit Saint, qui est seigneur et qui donne la vie. Il procède du Père."
Il s'inspirait de Jean 15, 26, qui disait : "Je vous enverrai de la part du Père l'Esprit de vérité qui procède du Père."
Mais lors du concile non-œcuménique anti-Ariens de Tolède III, en 589, des catholiques occidentaux avaient décidé d’ajouter un terme à ce Credo : "FILIOQUE" ("Et du Fils"). Ce terme étant inspiré du Traité de la Trinité de saint Augustin, ou il était écrit : "Le Père a accordé au Fils que le Saint-Esprit procède de lui comme il procède de lui-même."
Ensuite, au Concile non-œcuménique d’Aix la Chapelle, en 809, Charlemagne, avait imposé ce "Filioque" à toute l’Eglise franque.

Ancien credo :
Je crois en l'Esprit-Saint , qui règne et donne la vie, qui procède du Père ... (Et in Spiritum Sanctum, Dominum et vivificantem, qui ex Patre procedit...)

Nouveau credo :
Je crois en l'Esprit-Saint , qui règne et donne la vie, qui procède du Père ET DU FILS... (Et in Spiritum Sanctum ,Dominum et vivificantem , qui ex Patre FILIOQUE procedit...)

Mais l'église orthodoxe de Constantinople refusa cette adjonction au Credo, s'en tenant à sa formulation originale. Des Papes comme Adrien I (772-795) et Léon III (795-816) avaient également rejeté cette interpolation au début. En 867, le Pape Nicolas I, favorable au Filioque sera même excommunié par Photius, Patriarche de constantinople.
Le Filioque ne sera vraiment officiellement approuvé à Rome qu'en 1014 / 1017.

La querelle autour de cette nouvelle formulation reflètait deux conceptions différentes du dogme de la Trinité :

-Pour les orthodoxes de Constantinople, le Fils et l'Esprit sont considérés sur le même plan par rapport au Père dont ils émanent directement l'un et l'autre.

-Pour les catholiques de Rome, le Fils et l'Esprit n'agissent plus à égalité sur le même plan : l'action de l'Esprit devient subordonnée à celle du Fils (qui est en communion consubstantielle avec le Père).

Pour les Catholiques, le vrai Concile de Constantinople IV est celui de 869 - 870 : Il condamna l'Église de Constantinople et son Patriarche Photius pour son opposition au "Filioque". Il décida aussi que l'homme était constitué seulement d'un corps et d'une âme, et non plus d'un ensembles corps-âme-esprit comme on le croyait avant.

Pour les Orthodoxes, le vrai Concile de Constantinople IV est celui de 879 - 880 : Il réhabilita Photius et condamna l’Église de Rome pour son approbation du "Filioque".

Cette querelle déboucha finalement sur le Grand Schisme d'Orient de 1054, séparant les Catholiques des Orthodoxes.

Cependant un compromis fut trouvé en 1438-9, au concile d'union de Florence : Les deux Églises s'entendirent pour dire que "Le Saint-Esprit procédait du Père par le Fils".



Comme on le voit, la doctrine actuelle du Christianisme ne date pas du tout début : elle a subit de nombreux changements.
Au début s'opposaient le Docétisme qui considérait Jésus comme une sorte d'esprit angélique immatériel (doctrine des Pagano-Chrétiens Hellénistes de Paul) et l'Adoptianisme qui considérait que Jésus n'était qu'un homme "possédé" par l'esprit de Dieu ou ayant gagné le titre de "fils de Dieu" en récompense de ses vertus (doctrine des Judéo-Chrétiens Nazaréens de Jacques, frêres de Jésus).
La trinité n'était pas non plus reconnue puisque dominaient les Unitariens qui la rejetaient (souvent des Docétistes pensant que Jésus était Dieu) et les Subordationnistes qui pensaient qu'elle était hétérogène (souvent c'était des Adoptianistes qui pensaient que Jésus était inférieur à Dieu).
Ce n'est que lentement, au fil des conciles, que les dogmes actuels vont être peu à peu imposés.


voir mon article
zorglub
   Posté le 29-06-2007 à 21:53:32   



J'ai pas tout lu mias on dirais qu'il y a des éléments à rajouter
Trotmany
   Posté le 30-06-2007 à 10:26:53   

Oui, mais ça ne rentrera pas dans le développement du rapport entre le pouvoir ecclésiastique et séculier. Est-ce que je peux publier ton article référencé comme complément d'information?
Atil
   Posté le 30-06-2007 à 12:53:17   

Tu peux recopier tous les articles que tu veux dans le Philo-zine pour les mettre dans Encyclomancie; Du moment que tu cites la source.
Trotmany
   Posté le 01-07-2007 à 20:02:34   

C'est bien gentil! Evidemment que la source sera toujours indiquée!

Pour ce qui est de ce document-ci, je vais un peu le refondre, développer les dogmes hérétiques cités.

Ceci dit, je n'ai pas trouvé pour Hermogène de doctrine unitariste :

" Son hérésie consistait à supposer l’existence d’une matière incréée, sans mouvement, sans principe, coéternelle à Dieu, et dont il avait formé le monde. Il ne parvenait pas à expliquer que le mal règne dans le monde d’un Esprit éternel et bienveillant. Il conclut donc que les chrétiens donnaient trop d’importance à la puissance de cet Etre suprême. "

Abbé Migne, Encyclopédie théologique, tome onzième : Dictionnaire des hérésies, des schismes, des auteurs et des libres Jansénistes, ... condamnées par l'Eglise et des ouvrages condamnés par les tribunaux français, 1847
Atil
   Posté le 01-07-2007 à 20:07:49   

Pourquoi parler d'hérésies ?
Ce qu'on appelle "hérésies" ce sont seulement des doctrines qui ont été vaincues par une doctrine plus forte qu'elles.
La doctrine qui a subsisté n'est pas la plus véridique mais simplement la plus forte.
Il s'agit d'une lutte entre mèmes.
Atil
   Posté le 01-07-2007 à 20:13:17   

Histoire des textes :




Vers l'époque de la chute du Temple, en 70, Yohanan ben Zaccai fonda à Yabné / Jamnia un collège de "Sages" Pharisiens qui s’attacha à maintenir la tradition religieuse juive, fondant ainsi le Rabbinisme. On peut se baser sur la date moyenne de 85 pour déterminer l'instant ou le Rabbinisme et le Christianisme, se sont ainsi définitivement séparés alors qu'il provenaient tous les deux du même tronc Judaîque. Les Chrétiens eux-mêmes étaient divisés en deux branches : les Judéo-Chrétiens ("Nazaréens" qui conservaient des coutumes juives, et les Pagano-Chrétiens ("Hellénistes" qui étaient des païens convertis.

En se basant sur l'an 85, certains ont essayé de dater l'écriture des Évangiles :

Vers 50 - 65 furent rédigées les épîtres de Paul :
1e lettre aux Thessaloniciens à Corinthe vers 50/51,
Lettre aux Philippiens à Ephèse vers 55/57,
Lettre aux Galates à Ephèse vers 55/57,
1e lettre aux Corinthiens à Ephèse (?) vers 55/57,
2e lettre aux Corinthiens en Macédoine vers 55/57,
Lettre aux Romains à Corinthe vers 57/58,
Billet à Philémon à Rome vers 61/63,
(Les lettres aux Thessaloniciens 2, Colossiens et Ephésiens sont contestées.)

La première mise par écrit des paroles de Jésus aurait eu lieu vers l'an 50 - 60, dans un recueil appelé actuellement la "Source Q". Jésus y était présenté comme un sage, auquel on attribuait un seul miracle : la guérison à distance du serviteur d'un centurion.
Cette "Source Q" pourrait être constituée de trois couches rédactionnelles : Q1 vers 50, Q2 vers 60 - 70 et Q3 vers 75.

L'évangile de Marc aurait été écrit, vers 66 - 70, par un disciple de Pierre (il est antérieur à la destruction de Jérusalem en 70 par les romains car il est le seul évangile à ne pas en parler). Mais le chapitre final (chap 16 : 9-20) a été rajouté tardivement et il s'inspire de Luc.
L'évangile de Marc présente Jésus comme un être divin qui fait des miracles.
Mais il semble parler de la défaite de Bar Kochba en 132-135 (Marc 13:7-8) (à moins qu'il ne s'agisse de la destruction de Jérusalem en 70 ?) Donc ce passage au moins doit être postérieur à cette date.

L'évangile de Luc aurait été rédigé vers 71 ou 80 - 85 (puis remanié vers 93 - 94) par un helléniste prétendument ami de Paul, avec Marc et la "Source Q" pour sources principales. Le même auteur aurait écrit les actes des apôtres vers 85 - 90. Il n'était manifestement jamais allé en Israël.

L'évangile de Matthieu aurait été écrit entre 80 et 85 (pendant la rupture entre les juifs et les chrétiens). Il aurait pour sources principales Marc et la "Source Q". Matthieu divinise encore plus Jésus dont il tente de mettre en accord les actes avec les anciennes prophéties, afin d'impressionner les Juifs.

La publication de l'évangile de Jean, en son état final, est datée d'entre 90 et 95. Jean présente Jésus comme un être céleste.
Selon Irénée l'Apocalypse aurait été éditée "vers la fin du règne de Domitien", soit peu avant 96, et l'Évangile selon Jean "sous Trajan", soit entre 98 et 117.

Mais en fait ces datations restent théoriques et ne se basent que sur des calculs, pas sur des documents historiques concrets.
Les calculs eux-mêmes peuvent être révisables selon que les écritures ont été fortement remaniées ou pas avec le temps.

Si on se base sur des documents vraiment tangibles, les écrits chrétiens les plus anciens pourraient être ceux des trois fragments du Papyrus d'Oxford. Ils représentent les chapitres 26 : 7-8, 31, 10, 32-33, 14-15 et 22-23 de l'Evangile de Saint Matthieu, qui relatent la passion.
Mais la date de ce papyrus est trés discutée : On parle de l'an 50 ... ou de l'an 200.

Voici ce que l'on sait de concret sur les premiers textes chrétiens :

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Vers 70 / 100, parrait la "Didakhé / Didaché", qui est une sorte de catéchisme de prédicateurs itinérants (plutôt de la mouvance judéo-chrétienne que pagano-chrétienne). Elle ne dit rien de la vie ni de la nature de Jésus. Elle cite une parole proche de Mt 7,6 et le "Notre Père". (On pense que ce texte a été remanié vers 140).

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Vers 96 - 97 (?), Clément de Rome connait l'Épîtres de Paul aux Corinthiens 1 et cite quelques logions (paroles attribuées à Jésus) qui ne sont pas dans les Évangiles..
Il semble citer aussi des extraits de Mt 6:14, 7:2 et de Lc 6:36 (?) ... mais ces passages appartiennent également à la "source Q".

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Vers 107 - 115, Ignace, évêque d'Antioche écrit le 1er texte connu parlant de Jésus comme d'un homme historique (cité par Polycarpe de Smyrne) :
<i>"Bouchez-vous les oreilles si quelqu'un prêche sans parler de Jésus-Christ, de la lignée de David, né de Marie, qui est vraiment né, qui a mangé et qui a bu, qui a vraiment été persécuté sous Ponce Pilate, qui a vraiment été crucifié, et qui est mort, devant le ciel, la terre et les enfers, et puis qui est vraiment ressuscité d'entre les morts. "
"...Car notre Dieu, Jésus-Christ, a été porté dans le sein de Marie, selon l'économie divine, est né de la race de David et du Saint-Esprit..."</i>

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Apparition du texte judéo-chrétien des "Révélations d'Elkasaî" en Babylonie vers 116 - 117.
Celui-ci dit que le fils de Dieu est un ange masculin et que l'Esprit-saint est un ange féminin.

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Vers 95 - 130, le texte du "Pasteur d'Hermas" ne parle même pas de la crucifixion. Pour lui l'esprit saint emplit tous les hommes et est le fils de Dieu, né avant la création. Le nom "Jésus" n'est pas cité.

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Vers 110 - 135, Papias, évêque de Hiérapolis en Phrygie, écrit une "Interprétation des Paroles du Seigneur" ou il dit :
<i>"Marc, qui était l'interprète de Pierre, a écrit avec exactitude, mais pourtant sans ordre, tout ce dont il se souvenait de ce qui avait été dit ou fait par le Seigneur."</i>
Ce ne peut donc pas être l'Évangile actuel de Marc car ce dernier est trés ordonné.
Il dit aussi :
<i>"Matthieu réunit donc en langue hébraïque (araméen) les logions (paroles) de Jésus et chacun les interpréta comme il en était capable."</i>
Ce ne peut donc pas être l'Évangile actuel de Matthieu car ce dernier n'est pas un recueil de logions et il ne semble pas être une traduction directe de l'araméen. Peut-être que Papias parle ici plutôt de la "source Q" ?
Papias ne reconnait pas la mort sur la croix et il soutient que Jésus est décédé dans un "âge avancé". Et Judas serait mort chez lui d'une infection :
"<i>...il sortit du pus et des vers de chaque partie de son corps, à sa grande honte. Après beaucoup d'agonie et châtiment, disent-ils, il est finalement mort dans son propre lieu ..." </i>

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Vers 120 est éditée à Smyrne la 1ère version du Nouveau Testament dans sa forme dite "occidentale".

Le fragment de papyrus Rylands "p 52" contenant deux passages de l'Évangile de Jean (18:31-33 et 37-38), date de vers 120 - 125 (ou 135 - 150 ). Il est conservé dans la bibliothèque John Rylands de Manchester.

Le papyrus Oxyrhinque "P 69", conservé à Oxford, date de la même époque

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L’Évangile selon Thomas (de type judéo-chrétien) doit dater de vers 125 - 130. C'est un recueil de 114 paroles (logions) de Jésus, et ne contient aucun récit sur sa vie. Jésus n'y est jamais appelé Christ ou Fils de Dieu.
(Cependant ce livre contient des passages semblables à ceux des 4 Évangiles, mais sous une forme moins travaillée, moins aboutie. Il est donc trés possible qu'il soit donc antérieur aux 4 Évangiles sous leur forme actuelle.)

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Vers 130 est écrite l'"épître de Barnabé / Barnabas" (qui a quelques points communs avec l'épître aux Hébreux). Il ne cite pas Jésus mais Josué fils de Noun.

Vers la mème époque est écrit un 'Evangile de Pierre". c'est un récit antisémite du procès de Jésus, de la Passion (sans souffrance) et de la résurrection. Il est rempli d'erreurs historiques et ignore les us et coutumes juives.

Les deux premières parties au moins de l'"Évangile de l'enfance" / "Protévangile de Jacques" semblaient déja connues à cette époque. Ce texte raconte l'enfance de Jésus mais il ignore tout des coutumes juives.
Ce livre a du être remanié tardivement car il utilise le titre de "Mère de Dieu" (theotokos) pour Marie ... hors ce titre ne date que du concile d’Ephèse en 431.

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Vers 120 - 135 Polycarpe semble connaitre les Évangile de Matthieu et Luc mais pas celui de Marc.

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Apparition de l'"Apocalypse de Pierre" vers 130 - 135.

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En 140 - 144, Marcion apporte les Épitres de Paul à Rome pour la 1ère fois (il sera rejeté comme hérétique). Il ne rassemble comme textes canoniques que les écrits suivants :
Une version de l'évangile selon Luc expurgée des passages judaïsants et 10 Épitres de Paul (Galates, Corinthiens 1 et 2, Romains, Théssaloniciens 1 et 2, Éphésiens / Laodicéens, Colossiens, Philippiens et Philémon).
Irénée l'accusa (vers 185) d’avoir emprunté 1’Évangile de Luc et corrigé ce texte à sa convenance.
Son Évangile commencait ainsi :
<i>"La quinzième année du règne de Tibère (c'est à dire en 30) à l'époque du procurateur Pons Pilate et le prêtre Caifa Sommo, le Sauveur fils de Dieu, descendit du ciel à Cafarnao, ville de la Galilée, pour commencer là ces prédications."</i>
(Jésus n'avait donc pas simplement commencé sa prédication en l'an 30 mais serait arrivé du ciel, directement adulte, en l'an 30.)
Il affirmait aussi :
<i>"Jésus a prit l'apparence de l'homme parce s'il était vraiment devenu un homme il aurait cessé d'être un Dieu".</i>
Pour lui Jésus n'était qu'une image de Dieu qui s'était dérobée sur la croix sans souffrir (conception docétiste). C'était un certain Simon qui aurait été crucifié à sa place.
Poussant la pensée de Paul à son extrême, il pensait aussi que le Dieu de l'Ancien Testament était un mauvais Dieu différent de celui du Nouveau Testament (conception gnostique).

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Vers 150, le Pseudo-Clément de Rome (probablement un judéo-chrétien Elchasaïte) rapporte quelques logions (paroles de Jésus) qui ne sont pas cités par les Évangiles.
Il croit à l'unité absolue de Dieu, et dit que le "véritable prophète" s'était incarné dans les grands personnages de l'histoire religieuse de l'humanité : Adam, Moïse puis Jésus.
Il décrit la lutte de Pierre contre Simon de Samarie (mais tout le monde s'accorde pour reconnaître que Simon a été inscrit plus tard à la place de Paul).Pour lui Jacques était le personnage le plus important de l'Église de Jérusalem.
Il semble citer des extraits proches de Mt 7:21, 10:32, 12:50, 16:26 et Lc 12:8, 16:10, 16:13.

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Vers 150, Polycarpe de Smyrne cite les "Actes des apôtres" pour la 1ère fois.

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Vers 152 - 160, Justin Martyr écrit la "Vie du Christ" en utilisant les "Mémoires des apôtres". Pour lui Jésus n'était pas un homme mais une sorte d'ange-messie (doctrine docétiste). Il parle aussi des "Actes de Pilate".

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Théophile d'Antioche (évêque d'Antioche vers 168 après J.C) ne nomme jamais Jésus. Il mentionne les évangiles non comme l'Histoire vécue de Jésus mais comme les paroles inspirées de Dieu. Lorsqu' Autolycus lui demande une preuve de résurrection, Théophile ne mentionne même pas celle de Jésus. L'accent est mis sur le Dieu d'Israël, les prophètes et le "verbe" incarné.

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Vers 172, Tatien écrit le Diatessaron, en syriaque, en compilant les quatre évangiles.
Ce texte ne rapporte pas la naissance de Jésus et ne contient pas ses généalogies. Par contre il comporte 60 passages ressemblant à l'"Évangile de Thomas".
Ce livre sera interdit en 435.

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Vers 175 a lieu à Alexandrie la 1ère édition du Nouveau Testament dans sa version dite "Alexandrine".

Le fragment de papyrus "Bodmer", datant de vers 175 (170-190) et conservé à Genève, contient des passages de l'Évangile de Jean .

Vers 150 - 200, le morceau de papyrus "Egerton" porte des extraits de l'évangile de Jean et l'épisode des lépreux de l'évangile de Marc.

Le papyrus Magdalen "P 64", conservé à Oxford, date de la même période.

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Vers 170 - 180, le Canon de Muratori donne la liste des livres saints reconnus par l'Eglise de Rome. Sont mentionnés les Actes des Apôtres, les quatre évangiles, l'épître de Jude et 9 épîtres de Paul (Corinthiens I et II, Ephésiens, Philippiens, Colossiens, Galates, Thessaloniciens I et II, et Romains). Ce Canon ajoute :
<i>"Il circule aussi une épître aux Laodiciens et une autre aux Alexandrins qui prennent faussement le nom de Paul pour soutenir l’hérésie de Marcion et beaucoup d’autres pièces qui ne peuvent être reçues dans l’Eglise catholique."</i>
<i>"Nous recevons seulement les Apocalypses de Jean et de Pierre; celle-ci, à vrai dire, certains des nôtres ne veulent pas qu’elle soit lue dans l’Eglise."</i>

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Vers 185, Irénée de Lyon cite les 4 évangiles (dont Luc et Jean) mais ne connait ni la passion ni la résurrection de Jésus quand il parle de lui.
Il rejette l'"Épitre aux Hébreux" ainsi que la doctrine des Judéo-Chrétiens Adoptianistes Ebionites. Pour ceux-ci, Jésus est un simple homme né de Joseph et de Marie, adopté par Dieu comme son Fils. Il aurait été élevé à la dignité de Fils de Dieu sans l'être depuis toujours.
Dans leurs Évangile des Ébionites (= Évangile de Matthieu en araméen ? = Évangile des Hébreux ?), il est écrit :
<i>“Il y eut un homme du nom de Jésus – il avait environ trente ans – qui nous choisit. Il vint à Capharnaüm, entra dans la maison de Simon surnommé Pierre, ouvrit la bouche et dit : ‘En passant le long du lac de Tibériade, j’ai choisi Jean et Jacques, fils de Zébédée, Simon, André (.....) Thaddée, Simon le Zélote, Judas Iscariote ; et toi Matthieu, je t’ai appelé alors que tu étais assis au bureau des taxes et tu m’as suivi. Je veux ainsi que vous soyez douze apôtres pour témoigner auprès d’Israël’ </i>”.
<i>"Le peuple ayant été baptisé, Jésus vint aussi se faire baptiser par Jean. Comme il remontait de l'eau, les cieux s'ouvrirent et il vit l'Esprit Saint sous la forme d'une colombe qui descendait et entrait en lui."</i>(Ev. des ébionites)

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Vers 190, l'Évangile de Jean est cité pour la 1ère fois. Les apôtres Jacques et Jean n'y sont pas cités (leurs noms n'y apparaitra que 70 à 80 ans plus tard, quand un 21ème chapitre sera ajouté au livre).

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Entre 180 et 192 paraissent les "Actes de Paul" ou il est dit qu'un lion s'est couché aux pieds de Paul au lieu de le dévorer..

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Vers 193 - 200, Clément d'Alexandrie affirme que Jacques reçut la doctrine secrète du Christ ressuscité avant Pierre et Jean. Il cite quelques logions (paroles attribuées à Jésus) qui ne sont pas cités par les Évangiles, certains étant tirés d'un "Évangile des Égyptiens" et de l'"Évangile de Thomas" (le logion 57).

Clément cite également des passages de l'"Évangile des Hébreux" (ou "des Nazaréens" ?), Évangile primitif de saint Matthieu, en araméen, utilisé par les Judéo-Chrétiens Ébionites :
<i>"Et il arriva que, lorsque le Seigneur fut remonté de l'eau, toute source de l'Esprit Saint descendit, se reposa sur lui et lui dit : 'Mon Fils, dans tous les prophètes, j'attendais que tu viennes pour me reposer en toi. Car tu es mon repos, tu es mon Fils premier-né qui règne pour l'éternité.' "</i>
Cet Évangile des Hébreux contient aussi le logion 2 de l' Évangile de Thomas. Il affirme que l'Esprit-saint est féminin.

Clément cite aussi deux passages d'un "Évangile secret de Marc" prouvant qu'à cette époque l'Évangile de Marc était plus long qu'actuellement.
Ainsi, entre Mc 10:34 et Mc 10:35 il y avait ce verset :
<i>"Et ils arrivent à Béthanie, et il y avait là une femme dont le frère était mort. Et elle vint, se prosterna devant Jésus et lui dit : 'Fils de David, aie pitié de moi.' Mais les disciples la réprimandèrent. Et Jésus, rempli de colère, partit avec elle au jardin où se trouvait le tombeau. Et aussitôt se fit entendre une voix forte venant du tombeau. Et Jésus, s'étant approché, roula la pierre loin de la porte du tombeau. Et il entra aussitôt à l'endroit où se trouvait le jeune homme, étendit la main et le ressuscita en lui saisissant la main. Le jeune homme, l'ayant regardé, l'aima, et se mit à supplier Jésus de demeurer avec lui. Et, étant sortis du tombeau, ils allèrent à la maison du jeune homme, car il était riche. Et, après six jours, Jésus lui donna un ordre ; et, le soir venu, le jeune homme se rend auprès de lui, le corps nu enveloppé d'un drap. Et il demeura avec lui pendant cette nuit-là, car Jésus lui enseignait le mystère du Royaume de Dieu. De là, s'étant levé, il retourna au-delà du Jourdain."</i>
Et dans Mc 10:46 il y avait ce passage suplémentaire après <i>"et il arrive à Jéricho"</i> :
"<i> ... Et là se trouvaient la sœur du jeune homme que Jésus aimait, et sa mère, et Salomé. Et Jésus ne les reçut pas.</i>"

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Vers 200 a lieu à Antioche la 1ère édition du Nouveau Testament dans sa version Césaréenne.

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Vers 230, Origène accepte comme faisant partie des Écritures inspirées l'"Épître aux Hébreux" (rejeté par Eusèbe) et l'"Épitre de Jacques".
Il connait la version "Césaréenne" du Nouveau Testament.

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Vers 330 - 340 sont édités les Codex Sinaïticus et Vaticanus, Bibles en version "Césaréenne".

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Le concile non-œcuménique de Laodicée I (en 360) écarte l'apocalypse du canon sacré.

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Vers 365 - 403, Épiphane, évêque de Salamine, décrit l'Évangile des Ébionites : <i>"...l’Évangile qu’ils reçoivent, selon Matthieu à ce qu’on dit, en réalité très loin d’être complet, et au contraire extrêmement corrompu et mutilé – ils l’appellent l’Évangile hébraïque ..."</i>.

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Vers 380 est éditée à Antioche la version "Syro-Byzantine" de la Bible.

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Vers 380-420 est écrit le "Codex de Bèze", Bible en version "occidentale".

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En 383-388, la version latine du Nouveau Testament (Vulgate) est publiée sous la supervision de St Jérôme, en éliminant tous les textes qui ne plaisaient pas ... et que l'on appellera "apocryphes".
Au concile non-œcuménique de Carthage (397), les 27 livres du Nouveau Testament sont déclarés "Écritures divines". Il est décrété aussi que seuls ces livres devront être lus dans les Eglises comme Ecriture Sainte.

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Le concile non-œcuménique de Laodicée II (en 397) réintégre l'apocalypse dans le canon sacré.

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En 405, Jérôme écrit la Vulgate d'aprés les versions "Alexandrines" de la Bible.

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Comme on le voit, au début, les Judéo-chrétiens avaient tendance à considérer Jésus comme un homme qui avait été "possédé" par l'Esprit-Saint venu de Dieu, ou alors comme un homme que Dieu avait "adopté" comme fils à cause de sa grande vertu (doctrine "adoptianiste"). Les Pagano-Chrétiens, de leurs côté, pensait plutôt que Jésus était une sorte d'ange qui avait pris une apparence humaine (doctrine "docétiste").
Ce n'est que plus tard qu'on considèrera Jésus comme humain et divin à la fois.
Trotmany
   Posté le 01-07-2007 à 20:54:50   

Sa pensée (Praxée) est également trés proche également de l'Adoptianisme puisqu'il dit aussi :
"Il est l'Esprit-Père descendu dans la Chair-Fils, née de Marie".


Ceci n'est pas juste.
Trotmany
   Posté le 01-07-2007 à 22:07:16   

J'ai essayé de regrouper les idéologies en thèmes. Je suis presque arrivé à la fin des antitrinitaires, qui se composent des trithéites et des unitaires. Mais je laisse tomber, c'est trop chiant!

Voilà ce que j'ai pu quand même réalisé comme recoupements. Si ça peut servir...

Les antitrinitaires

La doctrine catholique nous dit qu’il y a trois personnes divines, le Père, le fils et le Saint-Esprit, lesquelles existent dans la substance divine. C’est ce que l’on appelle le mystère de la Trinité. La réunion des trois personnes dans une seule et unique substance simple et indivisible fait toute la difficulté de ce mystère.

Il y a deux sortes d’anti-trinitaires : les trithéites, qui supposent que les trois personnes divines sont trois substances, et les unitaires, qui supposent que les trois personnes ne sont que trois dénominations données à la même substance.

Les trithéites

L’abbé Joachim de Flore (1132-1202), en Calabre, avait acquis une grande célébrité sur la fin du douzième siècle. En ce temps-là, le Livre des Sentences (1152) de Pierre Lombard avait une grande réputation. L’abbé Joachim attaqua la position de Lombard dans cet ouvrage, où il dit qu’il y a une chose immense, infinie, souverainement parfaite, qui est le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Joachim prétendait que cette idée d’une chose souveraine dans laquelle se réunissent les trois personnes de la Trinité laisse à supposer qu’il y a quatre dieux. Pour éviter cette déduction, l’abbé Joachim reconnaissait que le Père, le fils et le Saint-Esprit font un seul être, non parce qu’ils existent dans une substance commune, mais parce que leurs intentions sont identiques. A la manière dont plusieurs hommes font un seul peuple. Cette idée défendue par Joachim fut condamnée dans le concile de Latran ; mais on n’y fit pas mention de sa personne, parce qu’il avait soumis ses ouvrages au Saint-Siège.

En réponse aux attaques des sociniens, qui trouvaient dans le mystère de la Trinité une contradiction, William Sherlock (1641-1707) supposait que les trois personnes de la Trinité se connaissent réciproquement toutes trois autant que chacune se connaît ; les trois personnes ne font qu’une seule chose numériquement, ou plutôt une unité numérique. On reconnait dans la conjecture avancée par Sherlock un trithéisme car elle suppose trois substances nécessaires, éternelles et incréées.


Les unitaires

Vers 180, Noët enseignait que Jésus n’était pas différent du Père ; qu’il n’y avait qu’une seule personne en Dieu, qui prenait tantôt le nom de Père, tantôt celui de Fils, qui s’était incarné, qui était né de la Vierge et avait souffert sur la croix. Ayant été cité devant les prêtres, il désavoua tout d’abord. Mais ensuite, il s’accompagna de douze disciples et prit le nom de Moïse et donna le nom d’Aaron à son frère.

Praxée s'inspirera ensuite de cette doctrine Unitariste. L’Eglise enseignait alors contre Marcion, Cerdon, Cérinthe, qu’il n’y avait qu’un seul principe de tout ce qui est ; et, contre Théodote, que Jésus était Dieu. Praxée réunit ces idées et conclut que Jésus n’était pas distinct du Père, puisqu’alors il faudrait reconnaître deux principes ou accorder à Théodote que Jésus n’était pas Dieu. Praxée croyait que son sentiment était le seul moyen de se garantir des systèmes qui admettaient plusieurs principes et d’établir l’unité de Dieu. Il pensait que c’était le Père qui s’était incarné, qui avait souffert, etc, et c’est pour cela que les disciples de Praxée furent appelés patripassiens.

Vers 200, Sabellius repris les idées de Praxée et de Noët. Il ne mettait pas d’autres différences entre les personnes de la Trinité que celle qui est entre les différentes opérations d’une même chose. Lorsqu’il considérait Dieu comme faisant des décrets dans son conseil éternel et résolvant d’appeler les hommes au salut, il le regardait comme Père ; lorsque ce même Dieu descendait sur la terre dans le sein de la Vierge, qu’il souffrait et mourait sur la croix, il l’appelait Fils ; enfin, lorsqu’il considérait Dieu comme déployant son efficace dans l’âme des pêcheurs, il l’appelait Saint-Esprit. Selon cette hypothèse, il n’y a aucune distinction entre les personnes divines : les titres de Pères, de Fils et de Saint-Esprit n’étaient que des dénominations empruntées des actions différentes que Dieu avait produites pour le salut des hommes.

Au 4ème siècle, Marcel, évêque d’Ancyre, avait assisté au concile de Nicée et y avait combattu les croyances ariennes : il écrivit contre Asture et les autres évêques du parti d’Arius un livre intitulé : De la Soumission de Jésus-Christ. Il avança dans ce livre des propositions favorables au sabellianisme. Le résultat en fut sa condamnation par le concile de Constantinople, tenu par les ariens l’an 366.

Photin, originaire de Galatie, fut d’abord disciple de Marcel d’Ancyre. Il soutint que le Verbe n’était qu’un attribut et nia son union hypostatique avec la nature humaine. A peine avait-il commencé qu’il fut condamné par les évêques d’Orient, dans un concile qui se tint à Antioche en 345, et par les évêques d’Occident en 346.

Michel Servet (1509-1553), médecin espagnol et chef des anti-trinitaires, fut brûlé à Genève avec ses livres, à la sollicitation de Calvin. La mesure, expéditive, n’eut pas laissé le temps à Servet d’avoir des disciples. Mais, on a nommé servétistes ceux qui, par la suite, ont soutenu les mêmes propos. Cette condamnation à mort de Calvain l’a couvert d’opprobre, lui et sa réforme.
Atil
   Posté le 02-07-2007 à 12:16:07   

Tout cela dégage une désagréable impression.
Pendant des siècles les théologiens se sont masturbés intellectuellement sur des sujets ne reposant sur rien de tangible. Et ils se sont querellés et menacés dans le vide empirique le plus absolu.
Trotmany
   Posté le 02-07-2007 à 14:43:57   

Ce n'est pourtant qu'une minuscule part de la vérité historique... C'est autre chose que nos "conversations stériles" comme les appelle ZaQieL! Celles-là durent et durent et durent, depuis des siècles et des siècles...
PizzaMan
   Posté le 02-07-2007 à 15:51:44   

Je fais de la recherche sur les Minoens afin peut-etre un jour de concevoir un site web à ce sujet. Mon intention serait de proposer des informations plus ou moins connue du grand public, et surtout des informations qu'on ne retrouve pas partout sur le Net.

L'ennui c'est qu'il y a justement un peu trop de matière reposant sur rien de tangible, ou du moins, jusqu'à ce qu'un fait nouveau vienne tout réfuter.

C'est lourdu à la longue, devoir tout refaire à cause de ces cons là.
Trotmany
   Posté le 02-07-2007 à 16:48:30   

J'ai réédité un ancien article que j'avais fait à propos du labyrinthe de Cnossos :
http://www.encyclomancie.com/?page=138&cat=26

Si ça peut t'aider...

Message édité le 02-07-2007 à 16:51:32 par Trotmany
Atil
   Posté le 03-07-2007 à 16:29:46   

C'est marrant comme on saute sans raison des chrétiens aux minoéens
PizzaMan
   Posté le 04-07-2007 à 04:22:32   

Boh... Minoens, chrétiens, c'est pareil. On ne sait à peu près rien de leurs fondements.