| Ase | | 5229 messages postés |
| Posté le 24-12-2008 à 17:58:45
| À la veille des célébrations du 400ème anniversaire de Québec, les médias annonçaient une importante découverte archéologique à Cap-Rouge, près de cette ville, soit les vestiges d’un établissement érigé par Jacques Cartier et Jean-François de La Rocque, sieur de Roberval, entre 1540 et 1543. Aux dires des experts, à l’exception de l’arrivée des Vikings à Terre- Neuve en l’an 1000, le site de Cap-Rouge serait la plus ancienne colonie européenne en Amérique du Nord. « C’est une des plus grandes découvertes de l’histoire du Québec » a déclaré le premier ministre Jean Charest. Au risque de déplaire M. Charest et de faire retourner Jacques Cartier dans sa tombe, on peut affirmer sans hésitation que des Européens se sont établis au Québec bien avant la venue de l’explorateur malouin en 1534. Le moulin du site Jones Dans le hameau Vale Perkins du canton de Potton, situé sur les rives du lac Memphrémagog, les ruines d’un ancien moulin à eau se cachent au pied d’une cascade, sur la terre de la ferme Jones. Cette famille, établie en 1850, n’avait jamais entendu parler d’un moulin à l’arrière de leur maison et répétait que ces imposantes fondations de pierres « avaient toujours été là ». De plus, selon la tradition orale, les pionniers du coin étaient allés y chercher des pierres pour bâtir leurs maisons. Tout suggérait donc qu’à cette date, le lieu était déjà abandonné et que l’édification du moulin avait débuté avant l’arrivée des Jones sur leur terre. L’hypothèse selon laquelle des bâtisseurs avaient taillé et placé des pierres de trois et quatre tonnes métriques chacune, bien avant 1850, peut faire sursauter. Pourtant, ces vestiges témoignent d’une très ancienne occupation du territoire par des constructeurs de pierre. Une fouille archéologique controversée Avec l’espoir de résoudre l’énigme du moulin du site Jones, une fouille archéologique fut financée par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et la Municipalité du Canton de Potton, en 1992. À l’époque, à titre de président de l’Association du patrimoine de Potton, je fus invité à participer à la recherche. Ce qui m’a permis de mieux connaître le site et de suivre la démarche des archéologues. Deux artefacts d’origine humaine datables furent découverts au cours de la fouille : du charbon de bois au pied des fondations et la base d’un piquet de bois travaillé. J’étais très heureux de cette trouvaille qui permettrait de situer sans équivoque la date de l’érection des imposantes assises de ce moulin. Les archéologues ont tout de suite considéré ces artefacts comme provenant de la période dite coloniale, soit vers 1850. Par contre, ils ont ignoré la tradition orale de l’endroit et de nombreux indices témoignant que le moulin ne fut jamais complété. À mon avis, contrairement à ce qu’avançaient les archéologues, ce bâtiment ne fut jamais parachevé parce qu’abandonné en catastrophe. À quand remontaient ces ruines? En archéologie, il est courant de confirmer l’époque d’occupation d’un site ancien par des datations au radiocarbone sur des vestiges trouvés en contexte. C’est une approche objective, dénuée de préjugés historiques ou culturels. À ma grande déception, on refusa de soumettre les artefacts mentionnés plus haut aux datations radiocarbone sous prétexte d’épargner de l’argent au gouvernement ! On m’a toutefois permis de procéder, moi-même, aux datations, ce que j’ai fait à mes frais. Les échantillons de charbon de bois (identifiés comme provenant de feuillus) et du piquet de pruche ont été préparés par le Laboratoire de Palynologie et de Paléobiogéographie de l’Université de Montréal, puis les datations au radiocarbone furent effectuées par Isotrace Laboratory de l’Université de Toronto. Résultats ? Le charbon de bois et le piquet furent tous les deux datés autour de l’an 1500 de notre ère, ce qui révélait l’époque de la construction du moulin. Un sujet de controverse C’est à ce moment qu’est née la controverse. Se basant sur la découverte d’un bouton de fabrication Goodyear marqué 1850, les archéologues conclurent à une date de construction du moulin vers 1855 et de son utilisation pour une vingtaine d’années. Une conclusion absolument non fondée et dirigée par le préjugé, très répandu dans l’Establishment de l’archéologie et de l’Histoire, qu’il n’y a eu aucune colonie européenne en Amérique avant l’arrivée de Christophe Colomb, en 1492. Un mythe ! Pour ce qui est du canton de Potton, on maintenait que la colonisation n’avait débuté que vers 1790. Je répliquais qu’au contraire, les datations situaient ces ruines à une époque beaucoup plus ancienne. L’argument que l’on m’opposait consistait à avancer que des datations au radiocarbone n’étaient pas appropriées pour ces vestiges qu’ils présumaient (sans fondement) historiques. Les archéologues étaient convaincus que le moulin remontait aux alentours de 1850. Ils refusaient de considérer une possible occupation précédente, et ce, malgré les témoignages contraires venant des Jones. Comment le savoir sans procéder à des tests au radiocarbone ? C’était de la présomption! Datations au radiocarbone à Cap-Rouge Or, voilà que quinze ans plus tard, on annonce à grand renfort de publicité qu’on a enfin localisé, à Cap-Rouge, l’endroit du premier emplacement de colonisation française par Roberval et Cartier. Les témoignages historiques écrits et les datations au radiocarbone prises confirment une occupation en 1543. Les datations que j’avais obtenues au site Jones à Vale Perkins n’étaient pas considérées recevables, mais voilà que, pour la même période historique, celles de Cap-Rouge le sont ! Deux poids, deux mesures! Qui a construit le moulin du site Jones? Au site Jones, j’ai localisé de nombreux pétroglyphes dont ceux de la Pierre celtique de Potton, (anciennement connue comme la Pierre indienne de Potton). Elle est gravée de caractères en tous points semblables à l’Ogham irlandais du 14ème siècle, un alphabet couramment utilisé par les Celtes. Ceux-ci, ou d’autres immigrants familiers avec cette écriture, furent les constructeurs potentiels du moulin vers l’an 1500. Qu’est-il advenu d’eux ? Vraisemblablement décimés par la maladie et les Indiens, comme ce qui est arrivé à la colonie de Cap Rouge. Conclusion: Au moment où Cartier et Roberval tentaient d’établir une colonie à Cap-Rouge, des inconnus érigeaient, il y a environ cinq cents ans, de formidables fondations de pierre pour un moulin à eau au cœur des Cantons-de-l’Est. Qui dit moulin, dit une collectivité à desservir, une activité agricole, des chemins, des maisons, etc. Voilà de troublantes questions… Les Amériques n’étaient pas des terres inconnues de l’Ancien Monde comme certains le prétendent encore aujourd’hui et, après les Vikings, Jacques Cartier ne fut certainement pas le premier Européen à mettre le pied au Québec. L’environnement du Nord-Est américain recèle d’innombrables vestiges abandonnés par les anciens constructeurs de pierres et nous faisons face à une dimension cachée de notre préhistoire que l’Establishment se refuse d’explorer. On ferme les yeux. C’est la conspiration du silence.
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| Atil | | 35614 messages postés |
| Posté le 25-12-2008 à 20:36:44
| Il semble aussi que les marins basques allaient pêcher les morues prés de Terre neuve bien avant que cette terre soit officiellement découverte.
-------------------- ...à mon humble avis. #Atil |
| Ase | | 5229 messages postés |
| Posté le 26-12-2008 à 00:02:06
| ah oui ! Interressant Les Français à Terre-Neuve Même si Terre-Neuve est régulièrement décrite comme « la plus ancienne colonie britannique », une prétention fondée sur le voyage de Cabot en 1497 et la prise de possession par Sir Humphrey Gilbert en 1583, il n'en demeure pas moins que la France, dès le tout début, a été un participant de premier plan à l'exploration et à la mise en valeur de Terre-Neuve. Lorsque l'explorateur français Jacques Cartier est arrivé en vue de Terre-Neuve en 1534, les pêcheurs bretons, normands et basques y pratiquaient la pêche depuis plus de trente ans. Au début, les Français pêchaient près de la côte dans des barques découvertes. La morue était soit traitée en saumure (morue verte), la méthode préférée des marchés du nord de la France, soit séchée et salée, au goût des marchés du sud. Ensuite, vers le milieu du XVe siècle, les Français se sont mis à fréquenter les bancs du large, et ont continué d'y pêcher jusque vers la fin au XIXe siècle, transformant leurs prises des deux façons décrites ci-dessus pour satisfaire leur marché local et le marché international. Cette volonté de répondre aux préférences distinctes des marchés et des consommateurs explique la longévité de l'industrie de pêche française à Terre-Neuve. On trouvait des pêcheurs français un peu partout à Terre-Neuve, notamment dans la moitié sud de l'île, du cap Race vers l'ouest jusqu'au delà de la baie de Plaisance; le gouvernement français allait éventuellement établir une colonie à Plaisance en 1662; à ce moment, il y avait déjà toutes sortes de petits villages depuis la baie de Plaisance et les minuscules îles de Saint-Pierre et Miquelon et, au delà de la péninsule de Burin, jusque sur les rives des baies de Fortune et Hermitage. Les Français s'étaient aussi établis au nord de Bonavista, et en particulier sur la côte de la péninsule Northern, qu'ils appelaient le « Petit Nord ». Enfin, les Basques s'étaient constitué une chasse gardée dans une troisième région, la côte ouest de Terre-Neuve. En termes concrets, on peut donc dire que Terre-Neuve au XVIIe siècle était plus française qu'anglaise. À l'apogée de leur présence, entre 1678 et 1688, les Français consacraient à la pêche quelque 20 000 personnes (environ le quart de tous les marins du pays) et 300 navires, ce qui représentait en gros le double de l'effort des Anglais. Pourtant, au milieu du siècle suivant, les colonies françaises de Terre-Neuve avaient disparu, les pêcheurs français étaient confinés à certaines parties de la côte et les Anglais exerçaient un contrôle incontesté sur l'île. Que s'était-il passé? En général, les pêcheurs français et anglais s'étaient côtoyés sans conflit majeur au cours du XVIIe siècle. Par contre, entre les deux mères patries, des motifs de désaccord étaient apparus et avaient commencé à se transporter à Terre-Neuve. La campagne hivernale de Pierre Le Moyne d'Iberville en 1696-1697, qui a entraîné la destruction de la presque totalité des villages anglais à Terre-Neuve, en a été la manifestation la plus sensationnelle. Avec le temps, à cause de victoires militaires et stratégiques ailleurs en Amérique du Nord et dans le monde, les Français ont accepté de reconnaître la souveraineté britannique sur Terre-Neuve. En signant le traité d'Utrecht en 1713, ils abandonnaient leurs colonies à Terre-Neuve, y compris Plaisance et les îles de Saint-Pierre et de Miquelon; ils retenaient toutefois le droit de pêcher le long d'un secteur de la côte allant du cap Bonavista vers le nord jusqu'à la péninsule Northern, puis jusqu'à la pointe Riche sur la côte ouest. S'il ne leur est pas permis de s'établir sur ce « French Shore », ils peuvent quand même y sauvegarder les avantages économiques de la pêche à Terre-Neuve, soit l'emploi et le commerce, ainsi que son rôle stratégique de formation de marins chevronnés, fondement de la puissance navale de la France. Pour la France, la préservation de son droit de pêche à Terre-Neuve est si importante qu'en 1762, durant la Guerre de Sept ans, malgré une série de cuisantes défaites, elle insistera pour poursuivre une guerre qu'elle sait perdue plutôt que d'accepter des conditions de paix qui y auraient mis un terme. Cette importance est aussi reflétée par la manière dont les Français ont continué de diriger leurs incursions militaires contre Terre-Neuve en 1762 et en 1796, et ont menacé de les reprendre durant la guerre de l'Indépendance américaine. Si aucun de ses efforts n'a connu grand succès, la France a quand même réussi à faire reconnaître ses privilèges sur le French Shore, conservant le droit de pêcher non seulement à partir de Saint-Pierre, mais aussi le long de vastes secteurs de la côte de Terre-Neuve. En 1783, le French Shore allait connaître une révision importante. L'expansion des colonies anglaises dans la baie de Notre-Dame étant devenue source de friction avec les pêcheurs français, l'Angleterre et la France ont convenu de déplacer vers l'ouest les limites du French Shore : de 1783 à 1904, le French Shore s'étendra du cap St. John vers l'ouest, encerclant la péninsule Northern vers le sud jusqu'au cap Ray. Plus tôt, en 1763, la France avait repris le contrôle de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Ces îles allaient devenir la base des activités de pêche de la France sur les bancs, et donner lieu en même temps à une industrie locale de la morue séchée; quant au French Shore, il permettra surtout aux pêcheurs français saisonniers de produire de la morue salée pour le marché international. C'est ainsi que la présence française à Terre-Neuve est restée constante, bien qu'un peu limitée, jusqu'au début du siècle actuel. Les Français de Saint-Pierre et Miquelon, tant les résidants des îles que les pêcheurs qui y passaient l'été, ont créé de solides associations commerciales et culturelles avec les résidants de la péninsule de Burin et de la côte sud de Terre-Neuve. Entre eux, le commerce des appâts connaîtra une grande importance au XIXe siècle. De la même façon, sur le French Shore, des interactions se tissaient entre les pêcheurs français saisonniers et une population résidante en pleine expansion. Même si les traités associés au French Shore interdisent tout commerce entre les Français et les gens de la côte, les commerçants français auront régulièrement fourni provisions et engins de pêche aux colons, en échange de bois de construction et d'appâts. Malgré tout, la présence des Français au large du French Shore allait connaître une forte diminution au XIXe siècle. Alors qu'on y avait recensé plus de 9 000 pêcheurs saisonniers dans les années 1820, il n'en restait plus que 133 en 1898. Le Gouvernement français était donc prêt à mettre un terme à ses privilèges de pêche sur le French Shore lorsque le moment est venu, en 1904, de régler par la voie diplomatique divers litiges qui opposaient encore la France et l'Angleterre un peu partout dans le monde. La France a quand même continué de pêcher à partir de Saint-Pierre, et les chalutiers de ses ports comme Saint-Malo de s'y ravitailler pour pêcher sur les bancs de Terre-Neuve. Vu la proximité de Saint-Pierre et Miquelon et de Terre-Neuve, la délimitation des eaux territoriales de la France et de Terre-Neuve a donné lieu à quelques vives discussions au cours du XXe siècle. Une entente conclue en 1972 a paru résoudre le conflit, mais celui-ci a ressurgi lorsque la France et le Canada ont commencé à exercer une juridiction jusqu'à la limite des 200 milles marins. Finalement, en 1992, les deux pays en sont arrivés à un partage mutuellement acceptable. C'est ainsi que les Français, après avoir pêché dans les eaux terre-neuviennes depuis le XVe siècle, ont pu continuer jusqu'à nos jours de jouer un rôle important dans l'histoire et les affaires de Terre-Neuve. http://www.heritage.nf.ca/patrimoine/exploration/f_presence_f.html Complément: Découvreurs européens : des origines à 1497 http://www.heritage.nf.ca/patrimoine/exploration/early_ex_f.html
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| tayaqun | loin derrière pour voir devant | | 2925 messages postés |
| Posté le 27-12-2008 à 12:18:36
| Un Historia est consacré à l'occupation Viking avec même la constitution d'un évêché dans ces terres lointaines... Et n'oublions pas la période du réchauffement climatique autour du XII et XIII ème ... Je cite de mémoire son influence d'Elsa mémère... N'oublions pas aussi que le fameux Christoph Colomb s'était informé auprès des marins avant de se lancer dans une aventure qui n'avait rien d'un premier lancement de satellite habité... |
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