| quarkenciel | Souriez, vous êtes vécus | | 208 messages postés |
| Posté le 11-04-2004 à 10:55:11
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Message édité le 20-06-2007 à 22:26:48 par quarkenciel |
| Atil | | 35625 messages postés |
| Posté le 11-04-2004 à 15:55:54
| L'important n'est-il pas de parvenir à rester "Soi" quelle que soit la réalité dans laquelle on se trouve ? Lorsqu'on perd le contact avec soi-même alors c'est la , je pense, que commence la vraie folie. Tant qu'on peut se recentrer en soi-même pour prendre du recul avec le monde extérieur, on garde la possibilité de ne pas être emporté par celui-ci. (quand je parle de "monde extérieur", j'entends tout aussi bien le monde de notre imagination... car celui-ci non plus n'est pas "moi").
-------------------- ...à mon humble avis. #Atil |
| Atil | | 35625 messages postés |
| Posté le 12-04-2004 à 08:53:59
| Tout ce que nous percevons n'est peut-être qu'illusion. La seule chose qui soit certaine, comme le disait Descarte, c'est "Je suis". Mais même le "Je" dans cette phrase peut être une illusion : Comme tu le dis, le "Je" peut être aussi bien ressenti comme individuel ou comme fusionné avec celui des autres. La seule chose certaine à laquelle on puisse se raccrocher alors en derniers recours ce n'est donc même pas à "JE suis" mais seulement au verbe "Etre" : L'essence, l'être ultime, le "Soi", la pure conscience. Si je pense c'est forcément que l'être existe.... et celui-ci est détaché, immuable et impossible à corrompre par les réalités ou illusions extérieures. Que je sois heureux ou malheureux, sain d'esprit ou fou, lucide ou dans l'illusion, plein de souvenirs ou amnésique, mon Etre reste inchangé et seul le monde extérieur varie et s'agite tout autour. C'est comme se réfugier dans l'oeil du cyclone : le seul endroit qui ne bouge pas dans le chaos ambiant.
-------------------- ...à mon humble avis. #Atil |
| Atil | | 35625 messages postés |
| Posté le 12-04-2004 à 13:24:56
| "Le problème, je trouve, dans cette vision du "refuge dans l'oeil du cyclone" est que tu peux te "couper" des autres..." ------> Effectivement, être détaché peut nous éloigner des autres ... mais qui sait si les autres existent ? peut-être ne sont-ils qu'illusions ... ou du moins peut-être que nous ne les voyons pas tels qu'ils sont mais tels que notre esprit les déforme. Donc, dans notre vie quotidienne, nous sommes peut-être coupés des autres sans le savoir. "Une forme d'autisme en somme..." ------> Il parrait que les autistes se coupent des autres car ils ne les comprennent pas. Ici il s'agit plutôt de prendre du recul pour mieux respirer. Parfois on voit mieux les autres quand on les observe de loin que lorsqu'on a le nez collé dessus. De toute facon nous sommes Nous et nous ne sommes pas les Autres, donc quoi qu'on fasse nous serons toujours + ou - séparés d'autrui. "Je peux faire le choix de considérer que les êtres qui m'entourent sont bien réels, qu'ils souffrent réellement, qu'ils demandent réellement mon attention, simplement parce que je trouverais dramatique d'être passé à côté de cette réalité, s'il se révèle un jour, que c'était bien la réalité..." -------> Si "je fais le choix" alors c'est que je regarde MA réalité et non pas LA réalité. Mais comme tout ce que nous percevons passe par le filtre de notre esprit, il est possible que l'on ne voit jamais la vraie réalité objective. "Tu as peut-être "raison" en définitive, mais je me suis permis d'adapter le "pari de Pascal", non plus dans une version "mystico spirituelle, consacrée à un hypothétique Dieu", mais juste dans une version "humaine", consacrée aux êtres qui m'entourent. Je suis conscient que peut-être je me trompe, mais je laisse cette question de côté, parce qu'elle ne me paraît pas essentielle..." -------> Pour agir il faut avoir les pieds sur terre. Pour entrer en contact avec autrui il est nécessaire d'être soi-même un être séparé des autres êtres. (Si nous ne faisions plus qu'un il n'y aurait plus de contacts possibles). Et pour avoir un vrai contact avec autrui, il est nécessaire de se connaitre soi-même. Ainsi on ne fait pas de projections, on reste conscient de la manière dont notre cerveau déforme la réalité. Soyons comme un rocher au bord de la mer en furie : Même si les vagues nous recouvrent, nous sommes submergés mais nous continuons d'exister. Même si nous ignorons si nous voyons le monde réel ou un monde hallucinatoire, une seule chose reste solide : le fait même de percevoir n'est pas une illusion. Le contenu de notre conscience peut être illusoire, mais le contenant ne l'est pas. il est notre bouée de sauvetage, la seule chose stable et permanente dans la mer en furie de l'impermanence..
-------------------- ...à mon humble avis. #Atil |
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