| DeMars | eli,eli lamma sabachtanni | | 397 messages postés |
| Posté le 06-04-2008 à 18:37:14
| Et pourtant ces lieux ont existés. Ils en existent peut-être encore. La source dont je me sers raconte comment les novices étaient initiés. Bel exemple pour la jeunesse. |
| lepereboniface | raison et compassion | | 501 messages postés |
| Posté le 09-04-2008 à 16:40:13
| Aux États-Unis comme en France, souffle un vent de scandale. Des prêtres ont pratiqué la pédophilie. Profitant de leur statut prestigieux, des prêtres ont abusé de leur pouvoir pour violer des enfants, des mineurs, principalement de jeunes garçons. En général, les victimes se sont tues. Mais le voile du silence tombe et les victimes commencent à dénoncer leurs bourreaux, soit dans le cadre de poursuites judiciaires, soit dans le cadre de dénonciations publiques. Fait aggravant, il est certain que, dans bien des cas, l'autorité compétente a été informée des faits mais que rien, ou très peu, a été fait pour empêcher le mal de se répandre. On mutait le prêtre fautif vers une autre paroisse ou institution, et le scandale recommençait. Aux États-Unis, par exemple, John J. Geoghan est soupçonné d'avoir molesté 130 victimes. Pendant 30 ans, on l'a périodiquement changé de paroisse. George Cooley a molesté un enfant de 10 ans en 1978. Les parents ont déposé une plainte, qu'ils ont ensuite retirée devant la promesse que Cooley serait tenu à l'écart des enfants. Mais en 198l, on confie à Cooley la charge des enfants de choeur d'une paroisse... Bref, non seulement y-a-il eu des agresseurs d'enfants, mais l'autorité l'a su et n'a pas semblé prendre les mesures adéquates. Dans certains cas, comme à Boston, beaucoup d'argent a été versé en compensation pour acheter le silence. Erreur doublement pernicieuse qui déresponsabilise le coupable en transférant ce fardeau à l'institution et qui, maintenant la loi du silence, empêche l'institution d'évoluer. En fait, cela fait bien 15 ans au moins que l'alerte est donnée, mais les procès et dénonciations spectaculaires actuels médiatisent le débat, minent encore davantage la crédibilité de l'Église et de la religion catholique et poussent encore plus loin la psychanalyse du système ecclésial dans sa position face à la sexualité. Dans le cas de l'Église canadienne, il importe de signaler que l'épiscopat canadien n'a pas cherché à cacher les faits et qu'il a ouvertement suggéré, dès 1990, des pistes de réflexion et d'action, principalement pour prévenir et éradiquer le mal (voir les documents Comme une brisure et De la souffrance à l'espérance, publiés par le CECC, respectivement en 1990 et en 1992.) Nous ne disposons pas de données statistiques fiables sur le nombre de prêtres pédophiles. Le fait a existé (dans les collèges et les paroisses) et existe probablement encore, bien que maintenant la loi du silence ne soit plus aussi forte. Les cas de pédophilie sont-ils plus nombreux chez les prêtres que dans le reste de la société (inceste, pornographie infantile, prostitution, etc.)? Impossible à dire. De toute façon, la pédophilie est intolérable, et elle l'est particulièrement chez les prêtres contredisant l'idéal sacerdotal sur le plan sexuel, bien sûr, mais surtout sur le plan de la justice : l'abus de pouvoir. De ce point de vue, on ne peut classer la pédophilie parmi les " conduites sexuelles illicites ". Ce qui caractérise la pédophilie, c'est son caractère contraignant, l'inégalité du rapport entre un adulte investi de force et d'autorité et un enfant victime. Certains commentateurs cherchent à relier la pédophilie d'une partie du clergé au célibat forcé. Je ne pense pas qu'on puisse faire si facilement l'équation. Il y a des pédophiles chez des gens mariés ou vivant en couple. La pédophilie n'est pas une substitution en l'absence de l'exercice de la sexualité adulte. Elle est le signe d'une immaturité psychique grave. Si quelque chose est à mettre en cause sur ce point dans le système clérical, ce ne serait donc pas le célibat, mais l'immaturité psychique des candidats. On sait que chez les Grecs, la pédophilie était une pratique courante des hommes adultes. Semblablement, chez les Romains, le maître avait souvent un " mignon ". Les pratiques pédophiles étaient alors jugées insignifiantes, précisément parce que l'enfant et l'esclave n'étaient pas considérés comme des êtres humains de plein droit. Maintenant que nous considérons l'enfant comme une personne humaine intégrale, la pédophilie révèle tout son caractère pervers. Dans les articles que j'ai lus, j'ai été frappé par le nombre de victimes qui se sont ensuite suicidées. L'agression sexuelle n'est pas un jeu érotique. C'est un asservissement dont un des résultats possibles est d'anéantir la confiance en soi et en l'avenir d'un enfant innocent. Dans ce contexte, le péché de l'Église n'est pas d'abord qu'il y ait chez elle des prêtres immatures, malades ou défaillants. Ça, c'est le lot de l'humanité et du péché. L'erreur, c'est d'essayer de cacher la faute en voulant avant tout sauvegarder l'institution. C'est d'acheter le silence. C'est de prendre davantage pitié du prêtre que de la victime. La première tâche de l'Église en ces questions est donc d'abord de reconnaître les faits lorsqu'ils sont clairs. Il faut mettre les prêtres fautifs hors d'état de nuire. Le document de l'épiscopat canadien De la souffrance à l'espérance recommande aux catholiques du Canada de : dépasser la peur et la honte; de s'engager avec générosité dans un vaste mouvement de guérison des séquelles; d'appuyer ceux et celles qui luttent parfois à contre-courant pour faire éclater une vérité pénible à entendre; et de se renseigner sur les exigences des législations provinciales concernant le signalement obligatoire. Au fond, dans ce genre de choses, il faut d'abord que l'Église adopte le point de vue de la victime et non celui de l'agresseur. Depuis 1891 (Rerum Novarum), dans les questions sociales, l'Église a peu à peu appris à modifier son regard sur la société et à procéder à l'analyse sociale du point de vue des pauvres. Et cela choque toujours les politiciens et les gens d'argent qui ne comprennent pas, ni ne tolèrent, que l'Église puisse faire cela. Mais l'Église pense que la fidélité à sa mission passe par cette exigence. Il lui faut opérer la même conversion à l'égard des victimes d'abus sexuels des prêtres. En ce qui concerne les prêtres eux-mêmes, le document de la Conférence des évêques catholiques du Canada avance : " L'évêque ne doit ni promouvoir à tout prix la réinsertion au ministère, ni écarter de manière absolue toute éventuelle réinsertion. " Le texte exige, entre autres, un diagnostic et un pronostic complets et fiables, la reconnaissance par le prêtre de son état, un temps adéquat, un système de surveillance, etc. Dans ces choses, le temps est venu pour l'Église de faire la vérité : " Celui qui fait la vérité vient à la lumière afin que soit manifesté que ses oeuvres sont faites en Dieu " (Jn 3, 21). On ne sortira pas aisément d'une telle crise de confiance. Au moins quatre effets pervers sont à prévoir : un ressac de l'autorité de la parole ecclésiale dans le domaine social; une série de revendications de fortes compensations économiques à l'américaine plutôt que des démarches de guérison avec une volonté de mêler les dossiers, les acteurs et les responsabilités; le danger d'accusations fausses, par erreur, par vengeance ou par projection; une censure exagérée de tout geste de tendresse et d'affection à l'égard des enfants, de crainte d'éveiller des soupçons. Plus largement, le soupçon des gens à l'égard de l'Église dans son rapport à la sexualité ira s'accroissant. Il faudra lever le voile non seulement sur la pédophilie, mais sur l'ensemble des difficultés concrètes auxquelles font face les personnes consacrées et les personnes engagées en pastorale, avec la sexualité. Plus largement encore, il faudra revoir de fond en comble le discours chrétien - surtout catholique romain - sur la sexualité et procéder à une véritable psychanalyse du système ecclésial. Je vous dirai candidement que j'aimerais que cela soit fait avant qu'il ne reste plus personne dans la baraque.
-------------------- L'Imam |
| PizzaMan | 11828 messages postés |
| Posté le 09-04-2008 à 16:51:46
| Et ton avis sur ceci, quel est-il ?
-------------------- #PizzaMan |
| tayaqun | loin derrière pour voir devant | | 2925 messages postés |
| Posté le 09-04-2008 à 19:07:51
| DeMars a écrit :
" Laisser venir à moi les petits enfants." |
On peut s'attendre à tout, la preuve: une citation sans rapport avec la pédophilie! Il est question de "petits enfants" mais certains "grands" ne comprennent pas... Un scandale à ma gauche qui signale un horrible crime commis par un borgne: à ma droite on dira que c'est normal, tous les borgnes sont des assassins sui s'ignorent. Cela s'appelle "raisonner" comme une peau de tambour... |
| tayaqun | loin derrière pour voir devant | | 2925 messages postés |
| Posté le 09-04-2008 à 19:25:47
| lepereboniface a écrit :
A voir les cas de pédophilie touchant les pretres catholiques en Amérique du nord et en Europe, on reste pantois!! Des scandales a répetition, des cas de pédophilie généralisée, comme pour les "enfants de Duplessis" ou des orphelins ont été systématiquement abusés par des pretres enseignants avec la bénédiction de l'église...!! Peuhgh!! Et on ose encore nous parler de spiritualité et d'amour au nom du Christ!! |
Quand je compare ce propos avec le ddernier du même auteur, je pense à remercier le pèreboniface qui semble avait quitté le domaine de la propagande au profit de la pensée organisée... Nous vivons une époque où systématiquement les informations sont ressorties de leur contexte et sont alors dévoyées pour de la propagande de trottoir avec des moulinets destinés à enfoncer les portes ouvertes. Il est si facile de clouer au pilori mais quand l'erreur est commise, il reste les trous dans la peau du faux coupable... Prudence, nuance, clarté sans compromission... J'aurais préféré la dernière intervention en ouverture, on aurait donné dans la réflexion; pas dans les idées à l'emporte-pièce. |
| tayaqun | loin derrière pour voir devant | | 2925 messages postés |
| Posté le 09-04-2008 à 19:37:53
| Je signale ici que le comportement de l'Eglise était comparable à celui des Inspections Académiques qui couvraient assez systématiquement les instituteurs accusés de pédophilie... Mais il y avait aussi une certaine sagesse qui refusait de jeter à la vindincte des cas douteux... Et le parallèle entre les institeurs et les prêtres ma paraît assez éclairants sur les pratiques des "administrations"... Actuellement, la dénonciation est suivie par le parquet, quasi systématiquement... Tant pis si c'était pour rigoler ou pour nuire! On ne peut traiter un tel sujet sans une prudence de grand sachem. |
| DeMars | eli,eli lamma sabachtanni | | 397 messages postés |
| Posté le 10-04-2008 à 02:01:07
| Mais pourquoi donc, cela te fait sortir de tes gonds. Le raisonnement de peau de tambour n'était qu'une taquinerie voyons. Tu as demandé si il pouvait exister une origine dans les écritures. Je te donne une réponse. La question est: Est-il normal pour une institution de protéger un de ses membres qui va à l'encontre des principes que cette institution prône? Moi je considère cela comme anormal. Je dois être le dernier des imbéciles. Mais je m'assume. Il n'y a aucune prudence à avoir pour dénoncer un pédophile. Il existe des cours de justice pour faire la part des choses. Ce n'est pas à l'église de régler ça à l'interne. |
| tayaqun | loin derrière pour voir devant | | 2925 messages postés |
| Posté le 10-04-2008 à 17:14:04
| Si la vie te paraît aussi simple, il est aussi possible que cela soit aussi un peu plus complexe que le blanc plus blanc que blanc... Je hais cette façon de présenter les choses: je cite " il n'y a aucune prudence pour dénoncer...". Tant de certitude mérite bien une belle médaille en chocolat. |
| PizzaMan | 11828 messages postés |
| Posté le 10-04-2008 à 18:04:30
| Mmm... Ça me donne envie de bouffer du chocolat tout à coup.
Edité le 11-04-2008 à 05:56:45 par PizzaMan
-------------------- #PizzaMan |
| DeMars | eli,eli lamma sabachtanni | | 397 messages postés |
| Posté le 11-04-2008 à 02:28:19
| C'est vrai que c'est bon le chocolat. Pas vrai Atil. Selon toi, Tayaqun, Par crainte de commettre une erreur, il faudrait s'abstenir de dénoncer. Sais-tu au moins que la plupart des crimes sexuels ne sont pas dénoncés parce que les victimes ne veulent pas nuire à leurs proches, voire leurs familles. Je considère qu'il faut soutenir les victimes, et dans le cas de la pédophilie, je te rappelle que les victimes sont des enfants. En fin de comptes j'aime mieux être un imbécile qu'un pleutre qui se ferme les yeux pour ne pas avoir à s'impliquer. |
| tayaqun | loin derrière pour voir devant | | 2925 messages postés |
| Posté le 11-04-2008 à 17:28:53
| Je dis simplement que déclarer de façon péremptoire qu'il faut dénoncer les pédophiles est une ânerie car cela implique que certains refuseraient de dénoncer les crimes. Il m'est arrivé d'envoyer un sinistre individu en cabane pour une quinzaine d'années et je ne regrette rien; il est vrai que ce qui m'a choqué à ce moment là, ce fut le silence coupable de certains. Pour être bien certain que la personne serait bien inculpée, le maire, le commissaire, l'inspectrice de l'E.N, l'Inspecteur d'Académie, le procureur de le République, tous reçurent la même lettre argumentée, les inspecteurs n'avaient qu'à suivre la piste ouverte... Une petite fille de 4 ans... Mais, le gars était suivi judiciairement; un éducateur surveillait la crapule, la fille avait été hospitalisée et aucune mise en cause ne se fit à partir de là; le docteur de famille pouvait déduire... Rien. Les voisins savaient, bref l'abus était manifeste et notoire... Mais, il est vrai aussi (on était en 85/88) que tout pouvait revenir en boomerang...Et on ne se priva pas de nous le dire. Ma femme et moi, ce qui nous avait décidé, c'est que nous étions capables d'établir tout un faiceau d'indices qui impliquaient avec certitude un abus: je passe les détails car ils sont sordides... Ce n'est donc pas la dénonciation qui me bloque, c'est certainement le fait que tout le monde n'est pas censé posséder les connaissances qui permettent de taper juste et fort... après il est trop tard! Une vieille pratique des milieux "douloureux" m'ont permis d'en savoir un peu plus et si je ne me cache pas de ce que nous avons fait... Mais proposer qu'un tel modèle se généralise, non! Cela serait irresponsable car je sais que le cas des abus n'est jamais net... ou très rarement. Et vouloir intervenir à tout prix ressemble bigrement au pavé de l'ours ! Je suis d'accord pour que avertis, ceux qui savent, ouvrent grand leurs yeux mais de grâce, pas de système où l'on va promouvoir l'irresponsabilité de ceux qui dénoncent sur de simple faits qui relèvent parfois de la projection mentale. Quand je lis l'équation : prêtre=pédophilie, j'ai bien envie de botter le cul à "l'apprenti mathématicien". Pour apprendre à faire le bien, il y a des jeux moins dangereux. Il y a deux choses qui me sortent par les trous de nez, c'est la punition collective qui est d'essence fasciste et c'est l'accusation sans maîtrise qui ouvre la porte au monde kafkaïen. Quand on a un fusil entre les mains, la moindre des choses est de réfléchir avant d'appuyer; après, il sera trop tard et il n'y aura que des victimes. |
| carni | | 263 messages postés |
| Posté le 11-04-2008 à 23:14:22
| pourquoi les enfants de coeurs ont souvent les cheveux avec la raie au milieu? |
| | Posté le 22-06-2008 à 18:40:47
| lepereboniface a écrit :
A voir les cas de pédophilie touchant les pretres catholiques en Amérique du nord et en Europe, on reste pantois!! Des scandales a répetition, des cas de pédophilie généralisée, comme pour les "enfants de Duplessis" ou des orphelins ont été systématiquement abusés par des pretres enseignants avec la bénédiction de l'église...!! Peuhgh!! Et on ose encore nous parler de spiritualité et d'amour au nom du Christ!! |
L amour, ca commence pas par un coup de quequette ?
Edité le 22-06-2008 à 18:41:46 par 100k
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